A la suite de la crise économique née de la chute des cours pétroliers, les chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Cémac) avaient décidé de mettre en musique des Plans de relance économique (PRE). En 2016, le Gabon a articulé le sien autour de huit secteurs dit prioritaires par le gouvernement : bois, agriculture, pêche, mines, hydrocarbures, bâtiment, numérique et tourisme.
Ce Plan visait à corriger les déséquilibres à travers le chômage, le déficit et la dette publics, le solde de la balance des paiements, le taux de croissance, la création d’emplois. A moins d’un an de l’échéance, le ministère de l’Economie, des Finances et des Solidarités nationales dresse un bilan d’étape de ce vaste programme économique initié en 2017 par le président Ali Bongo Ondimba.
« Les résultats préliminaires sont encourageants. On note clairement une tendance à l’amélioration des comptes macroéconomiques essentiellement imputable à la volonté affichée par les autorités », indique une note gouvernementale dont Focus Groupe Média a obtenu copie.
En effet, le ministère de l’Economie affiche un réel optimiste en raison d’un retour à l’équilibre au niveau des finances publiques. De -6,6 % du PIB en 2016, puis -3,4 % en 2018, le déficit des finances publiques se situe aujourd’hui à +1 %. « Ce résultat traduit les efforts conjugués de mobilisation des ressources et de maîtrise des dépenses », indique la note d’analyse.
Equilibre des finances publiques
S’agissant de ce volet, il est souligné à grands traits que des progrès notables ont été enregistrés. «En effet, le déficit des finances publiques s’est nettement réduit en partant de -6,6% du PIB en 2016 à -3,4% du PIB en 2017, puis -1,4% en 2018. Il est anticipé autour de +1% du PIB en 2019. Ce résultat traduit les efforts conjugués de mobilisation des ressources et de maîtrise des dépenses», expliquent les experts.
A propos de la dette, il est mentionné que «les autorités ont volontairement décidé d’améliorer la transparence dans les statistiques de ses engagements en changeant la méthodologie de comptabilisation. C’est ainsi que depuis 2017, l’encours de la dette intègre désormais les « arriérés ». Ce qui s’est traduit par une augmentation du stock de la dette de l’Administration centrale qui a atteint près de 64% du PIB à fin 2016 (en deçà du seuil communautaire)», indiquent les analystes.
Les chiffres ainsi présentés faisaient ressortir une progression de 30 points du PIB par rapport à 2013 (année précédant le choc des prix du pétrole). «Cette augmentation s’explique par la prise en compte des éléments non intégrés jusque-là, notamment le retraitement des remboursements de TVA, les instances du Trésor et les avances statutaires de la Banque centrale», apprend-on.
Il y a également lieu de compter sur les efforts fournis par le gouvernement qui permettront de ramener l’encours de la dette à 60% du PIB en 2019. «L’état d’avancement du chantier de mise en place des stratégies d’apurement des arriérés intérieurs a amené le Gabon à créer le septième Club de Libreville», déclare le gouvernement. Il est également à signaler qu’un audit est actuellement en cours pour donner plus de lisibilité sur les arriérés des dépenses au titre des exercices budgétaires 2015, 2016 et 2017.
Activité économique
Sur ce plan, le gouvernement reconnait humblement que le pays n’a pas encore totalement réussi à redynamiser son rythme de croissance, mais que la récession a été évitée en 2017.
«En effet, après une progression du PIB en 2016 à 2,1%, le PIB ne s’est accru que de 0,5% en 2017. Il importe de souligner que cette situation est attribuable aux efforts de diversification engagéspar les autorités qui ont amélioré la résilience de notre économie. Il convient de rappeler que dans le même temps, les principaux pays pétroliers de la CEMAC (Congo, Guinée-Equatoriale et Tchad) ont affiché des taux de croissance négatifs».
S’il est relevé que la croissance est quelque peu repartie en 2018 autour de 1%, l’on aborde l’exercice en cours avec optimisme. «Pour l’année 2019, nous projetons une progression de l’activité économique supérieure à 3%. Celle-ci devrait s’inscrire dans une dynamique optimiste à moyen terme (5,0%) en rapport avec l’exécution satisfaisante du PRE. Sous l’angle de l’activité hors pétrole, les résultats sont également encourageants. En effet, la croissance, qui est revenue de 3% en 2016 à 1,9% en 2018, est anticipée à 2,2% en 2019», croit savoir le ministère de l’Economie, des Finances et des Solidarités nationales.
Comptes monétaires et extérieurs
A ce niveau, les résultats sont encourageants. Il est ainsi fait mention que «les avoirs monétaires extérieurs se sont reconstitués. C’est ainsi que le taux de couverture extérieure de la monnaie se situe à fin avril 2019 à près de 73%, contre 70,5% en décembre 2018 (3,5 mois d’importation) et 55,7% en 2016. Dans le même temps, le compte courant de la balance des paiements s’est amélioré en s’établissant à -2,2% du PIB en 2018 contre -4,7% du PIB en 2017 et -10% du PIB en 2016».
Politique sociale et réduction de la pauvreté
Sur ce chapitre, l’on parle aussi des avancées notables enregistrées. «En effet, en dépit des contraintes budgétaires, un accent particulier est mis sur les dépenses sociales. C’est ainsi que dans le cadre de l’accélération des réformes en vue d’améliorer le bien-être des Gabonais, les plus hautes autorités ont décidé de la mise en œuvre d’un plan d’action à forte connotation sociale contenant notamment des volets relatifs au renforcement des capacités du système éducatif, à la gratuité des frais d’accouchement, au renforcement des moyens de la CNAMGS, à l’installation de lampadaires solaires photovoltaïques dans les zones rurales et dans certaines villes ainsi qu’à la création d’un Fonds d’initiative départementale (FID)», se réjouit le gouvernement.
L’on relève également que nonobstant un contexte macroéconomique et budgétaire assez tendu, les dépenses sociales ont bénéficié d’une attention particulière.
«En 2018, elles ont été réglées à hauteur de 651,1 milliards de FCFA, soit un taux d’exécution de 99% par rapport à la Loi de finances rectificative de 2018. Ces règlements concernent aussi bien les politiques publiques du secteur social (santé, éducation nationale et enseignement supérieur, prévoyance sociale, travail) que les subventions et les autres dépenses à caractère social relevant d’autres secteurs», indique-t-on.
Il y est fait mention de ce que ces dernières sont notamment constituées des subventions aux prix du pétrole, du ticket modérateur de transport urbain, des prestations familiales, des pensions, de l’accès aux services sociaux de base et des frais d’inhumation.
«En 2019, les dépenses sociales constitueraient près de 20% du budget de l’Etat. Il importe de relever que la mise en œuvre de la politique sociale au Gabon lui permet d’occuper aujourd’hui le premier rang des pays de la CEMAC au regard du nouvel Indice du capital humain de la Banque mondiale avec un score de 0,45», fait-on savoir.
L’environnement des affaires fait aussi l’objet d’une attention particulière de la part du gouvernement. Ce chantier est marqué par la révision du Code minier et du Code des hydrocarbures. En plus de la promotion des partenariats publics-privés dans les secteurs de l’eau et de l’énergie pour lesquels des avancées indicatives peuvent être soulignées.
Le rapport qui reconnait que tous les objectifs assignés à ce programme n’ont pas encore été atteints, reste cependant optimiste au regard des résultats préliminaires encourageants. «On note clairement une tendance à l’amélioration des comptes macroéconomiques essentiellement imputable à la volonté affichée par les autorités. D’où l’impérieuse nécessité de mener à terme les réformes engagées pour atteindre les objectifs fixés dans le cadre du PRE», conclut le gouvernement.
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