Franck Nguema, député du 2ème arrondissement de la commune d’Akanda, a été nommé ministre délégué au ministère de la Forêt et de l’Environnement dans le gouvernement de Julien Nkoghé Bekale. Cette nomination a créé des vagues au sein de la population. Certains trouvent incohérent que ce jeune politicien, neveu de l’opposant André Mba Obame décédé le 12 avril 2015 à 57 ans et soutien de Jean Ping lors de la présidentielle d’août 2016 puisse intégrer un gouvernement du régime PDG. Mais faut-il réellement condamner Franck Nguema pour sa nouvelle orientation politique ? Certainement non. En regardant la trajectoire politique du Gabon depuis les années 1990, on se rend bien compte que le cas de Franck Nguema n’est pas un cas isolé. La plupart des opposants de l’époque d’Omar Bongo ont fini par rejoindre la majorité présidentielle, parfois après des combats aux couteaux. La politique est un métier et ce sont les plus roublards qui s’en sortent mieux. Le but de l’engagement est généralement et intrinsèquement lié au besoin de sécurité et d’enrichissement personnel. La défense des intérêts du peuple, objet de tous les discours publics n’est utilisé que comme simple postulat stratégique ou prétexte. L’argent fait office d’argument d’autorité, et le parti démocratique gabonais (PDG) tant décrié pour ses vices virtuels ou réels, pour ce qui ne marche pas et pour son manque d’engagement pour la transformation du pays, est en vérité la cible et l’objet de convoitise intime de tout opposant. L’histoire ne ment pas car elle s’est écrit seule, et critiquer le jeune politicien Franck Nguema d’avoir fait ce que tout opposant raisonnable aurait pu faire avec une tête froide, c’est manqué de réalisme. Seul Pierre Mamboundou a résisté à la tentation de l’argent, malgré sa proximité avec feu président Omar Bongo. Ce qu’on pourrait reprocher demain à Franck Nguema, comme à tous les opposants phagocyter par le régime PDG, c’est d’oublier, au profit de leur promotion personnelle, leur passé, leur peuple et surtout le combat de la majorité des Gabonais qui caressent encore un idéel de paix et de justice sociale. BESSEY]]>
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