Monsieur le Directeur général de la dette, vous venez d’échanger avec les organisations patronales gabonaises au sujet de leurs créances. Que peut-on retenir de cette rencontre ? Hugues Mbadinga Madiya : Il y a lieu de retenir que cette rencontre avait deux principaux objectifs. Le premier consistait justement à faire ce point sur le règlement de la dette intérieure en 2018. Tandis que le second portait sur la sensibilisation de ces organisations patronales sur les actions menées par l’Etat pour cerner, et prendre en compte de manière exhaustive, la problématique de la dette intérieure. Alors au cours de l’année 2018, qu’est ce qui a été fait pour l’apurement de la dette intérieure ? L’année 2018 a été marquée par la mise en place du Club de Libreville qui a constitué une solution de traitement global de la dette intérieure. Dans ce cadre, l’Etat a signé une convention avec ce Club de Libreville, portant sur un montant de créances consolidées de 310 milliards de FCFA, rééchelonnées sur 74 mois. De manière technique, comment se sont déroulées les opérations de règlement Le Club de Libreville N°7 ne prenait en compte que les créances confirmées et validées au 31 décembre 2014, par la Commission interministérielle d’audit et de certification de la dette intérieure (CIACDI). C’est-à-dire des arriérés faisant l’objet de moratoires en gestion à la Direction générale de la dette (DGD) et des instances au Trésor au 31 décembre 2016. Autrement dit… L’Etat s’était engagé à procéder au règlement d’un montant de 5 milliards de FCFA par mois au profit du Club de Libreville. A charge donc pour ce dernier, de la répartir entre ses adhérents au prorata du poids de chacun. A combien s’élèvent les montants déjà réglés ? A ce jour, l’Etat a procédé au règlement de 9 échéances au club de Libreville, pour un montant total de 45 milliards de FCFA. Il faut ajouter à ce jour que les créances du club de Libreville ont été rachetées à hauteur de 120 milliards de FCFA par les banques locales. L’Etat a en outre procédé à des règlements directs au profit des entreprises, pour un montant de 26 milliards de FCFA par le biais de son programme annuel d’Obligations du trésor assimilables (OTA). Au total, c’est donc un montant de 191 milliards de FCFA qui aura été réglé par l’Etat au profit direct des entreprises en 2018. Qu’est ce qui est prévu pour la suite dans le cadre de ces règlements ? Les actions à mener par l’Etat en 2019, pour poursuivre la prise en compte de la problématique de la dette intérieure, concernent : la consolidation du Club de Libreville par le règlement des cinq milliards de FCFA par mois, prévus au titre de la convention. Il s’agit également de la réalisation de l’audit des dettes de l’administration centrale sur les exercices budgétaires 2015, 2016 et 2017 ; et des établissements publics. Pour conduire cet audit dont les opérations ont débuté, le cabinet PwC a été sélectionné après appel d’offres international. Nous avons également opté pour la titrisation de la dette par le biais du marché financier. Nous pouvons donc observer que l’Etat, à travers les plus hautes autorités en tête desquelles, le président de la République et le Premier ministre, ont fait de la question du règlement de la dette, un axe central du Plan de relance de l’économie. Par ailleurs, la Direction générale de la dette, sous les orientations du ministre de l’Economie, Jean Marie Ogandaga, s’attèlera pour sa part, à œuvrer pour la mise en œuvre des recommandations des plus hautes autorités. En contrepartie de ces efforts, nous appelons les organisations patronales à soutenir les mesures de l’Etat à travers des actions de sensibilisation de leurs membres. Car, elles peuvent donc faire confiance à l’Etat qui fera le nécessaire, même dans des conditions parfois difficiles, pour remplir ses obligations. Car, cette confiance est nécessaire pour permettre la relance à la fois de la commande publique mais aussi des projets d’investissements et doper la croissance. Avec le Nouveau Gabon ]]>
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