A l’origine, cela devait être une « marche blanche» de protestation contre les résultats de la présidentielle. Au lendemain de la manifestation non autorisée de Maurice Kamto ce samedi 26 janvier, l’on redoutait de compter des morts. La répression policière a été particulièrement violente avec l’usage de gaz lacrymogènes et même de balles réelles. Le Mouvement pour la renaissance du Cameroun(MRC), le parti de l’opposant à Paul Biya risque jusqu’à l’interdiction ou la radiation. Pour l’heure, le bilan fait état de quatre blessés dont l’opposant Célestin Djamen et l’avocate Michelle Ndoki. En même temps que d’autres manifestants, ces deux cadres du Mouvement pour la renaissance du Cameroun(MRC), le parti de l’opposant Maurice Kamto, portent les stigmates de blessures par balles. Il faut dire que ce samedi 26 janvier 2019, la répression a été violente contre la série de manifestations prévues par le MRC au Cameroun et à l’étranger. A Douala, la marche s’est heurtée à un mur de policiers qui ont fait usage de gaz lacrymogènes et de balles réelles, selon plusieurs témoignages de manifestants. De source sécuritaire citée par la presse locale, il s’agit de «balles blanches» destinées à maîtriser les manifestants les plus violents. Dans une vidéo amateur particulièrement partagée sur les réseaux sociaux camerounais, on peut voir un policier tirer à bout portant sur un homme désarmé. A Yaoundé, Bafoussam, Mbouda, les manifestations ont finalement été dispersées sous la fumée des gaz lacrymogènes de la police antiémeutes. La marche s’est même internationalisée avec le saccage de l’ambassade du Cameroun à Paris, investi par des manifestants qui ont scandé des slogans hostiles à Paul Biya et favorables à son opposant. Malgré l’interdiction des autorités camerounaises, Maurice Kamto, le candidat malheureux à la présidentielle du 7 octobre 2018, avait appelé ses partisans à une «marche blanche», ce samedi 26 janvier 2019 sur tout le territoire national, pour réclamer un recomptage des voix du vote qui donne Paul Biya vainqueur de la présidentielle du 7 octobre 2019. «Un candidat qui a participé à l’élection présidentielle, a déposé ses recours devant le Conseil constitutionnel, les a défendus, a assisté à la proclamation des résultats et quatre mois après, il vient réclamer un recomptage des votes. C’est un prétexte fallacieux, il a un agenda caché. Il est payé pour planifier l’insurrection», a commenté Paul Atanga Nji, le ministre de l’Administration territoriale face à la presse. Avec René Emmanuel Sadi, son homologue à la Communication et porte-parole du gouvernement, ils réfutent tout usage de balles réelles lors des manifestations. Les deux ministres annoncent 117 personnes interpellées et placées en garde à vue à Douala, Yaoundé, Bafoussam et Mbouda. Mais les conséquences pourraient aller plus loin pour le parti de l’opposant Maurice Kamto. «Si le responsable d’un parti politique décide de défier systématiquement l’autorité de l’Etat en organisant des manifestations illégales, parfois dangereuses et susceptibles de perturber l’ordre public, le ministre de l’Administration territoriale est en droit de prendre des mesures conservatoires, comme l’interdiction provisoire de ce parti», prévient le ministre de l’Administration territoriale. Avec La Tribune]]>
Cameroun : plusieurs blessés après la «marche blanche»
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