Selon l’organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’autosuffisance alimentaire renvoie à la satisfaction de tous les besoins alimentaires par la production nationale. Autrement dit, toutes les dispositions prises par un état pour subvenir aux besoins alimentaires de sa population par sa production intérieure. La production agricole dépend de nombreux facteurs. Notamment, le potentiel écologique, les aptitudes des agriculteurs et leurs initiatives mais surtout de la politique de l’Etat. Le plan stratégique Gabon émergent prévoit qu’« A l’horizon 2025, le Gabon, par l’essor des filières agricole et d’élevage, assurera une sécurité alimentaire durable pour ses populations, et sera un exportateur de rang mondial de produits agricoles tropicaux, dans le respect des principes d’agriculture raisonnée et de développement durable ». La politique nationale a pour principal objectif de réduire la dépendance extérieure d’au moins 50% (actuellement évaluée à près de 400 Milliards d’importation de produits alimentaires) par le biais d’un ensemble de mécanismes en conformité avec le plan stratégique Gabon émergent et le plan de relance économique. Ces mécanismes sont mis en place dans le but d’augmenter la participation du secteur agricole dans le PIB (actuellement à 5% en 2018), de générer de nombreux emplois (soit 18 642 dont 15 329 dans l’agro-industrie). Pour relever ces défis, la nouvelle politique agricole s’appuie sur les mécanismes suivants : 1-L’encadrement et l’appui aux petits producteurs (en zone rurale), à travers la mise en œuvre de projets tels que le programme GRAINE, le PRODIAG2. Ce mécanisme permettra d’améliorer les techniques culturales et faciliter l’accès aux terres agricoles ; 2-La mise en place de zones agricoles à fortes productivité (ZAP) afin de réaliser des économies d’échelle en termes de logistique, d’assistance technique, tout en améliorant la gestion des termes agricoles. Elles produiront des denrées telles que le riz, le maïs, le soja, … 3-Le développement des grandes filières d’importation par des partenariats de développement local avec les bailleurs tels que la Banque africaine de développement (BAD), la Banque des Etats d’Afrique Centrale, … Ces partenariats ont été initiés pour le développement des filières comme celles, du riz (90 000 tonnes), du poulet de chair (150 tonnes), de la viande de porc (18 000 tonnes) ; 4-Le développement de la formation se décline à travers des actions initiées par une commission interministérielle, mais également par la taskforce sur l’éducation. La généralisation des filières agricoles dans les lycées techniques et l’installation dans différentes provinces de six (6) incubateurs agricoles en collaboration avec Junior Achievment (JA Gabon), entre autres ; 5-Le développement de la sécurité alimentaire, outre les missions de l’Agence Gabonaise de Sécurité Alimentaire, la construction d’un laboratoire de la sécurité sanitaire des aliments, l’élaboration des normes sur les différents métiers de l’alimentation ; 6-La mise en place d’un mécanisme de financement du secteur, projet de création d’un Fonds de développement de l’agriculture consacré au financement des agricoles, des exploitants individuels et des petites et moyennes entreprises agricoles. Outre ces mécanismes agricoles, il existe d’autres objectifs stratégiques pour promouvoir l’autosuffisance alimentaire. En effet, la valorisation durable des ressources halieutiques constitue un potentiel encore inconnu. Avec ses 800 km de côte maritime et un vaste territoire lagunaire, le potentiel halieutique du Gabon apparaît riche. Pour le plan stratégique Gabon émergent « La pêche contribue de façon importante à la diversification verte du Gabon Emergent. Elle assure aux Gabonais une contribution de qualité à leur sécurité alimentaire ». Le développement d’infrastructures telles que le Centre d’appui à la pêche artisanale de Libreville (CAPAL) permet de développer une pêche durable, une industrie de transformation et une forte valeur ajoutée domestique et surtout un approvisionnement en produits de la pèche à des coûts raisonnables pour le panier de ka ménagère. L’exécutif déploie donc de nombreux efforts pour atteindre l’objectif de l’autosuffisance alimentaire et peut compter sur le soutien de ses partenaires au développement. Pour ce faire, un vaste programme de formation est encore de mise en place aussi bien pratique, auprès de petits exploitants, mais aussi théorique avec la généralisation des formations dans ce domaine au sein des établissements d’enseignements techniques. RAMA]]>
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