Après la mise sous bon de caisse, le recensement des agents publics, le gouvernement a décidé de passer à une autre étape de l’exécution du plan de relance de l’économie : La purge des effectifs de la Fonction Publique.
Et, cette fois ce sont les agents de la main d’œuvre non permanente qui en feront les frais.
En effet, par l’entremise du communiqué final du conseil des ministres du 29 mars dernier, le gouvernement a annoncé des mesures drastiques :
« Le Ministre a présenté au Conseil des Ministres, qui en a pris acte, la communication sur les mesures d’application tirées des recommandations du Plan de Relance de l’Economie (PRE) et de la Task Force sur les Finances Publiques tendant à l’assainissement de la masse salariale, notamment :
– la réduction de 50% de la Main d’œuvre Non Permanente (MONP) ;
– le recensement biométrique des agents publics de l’Etat afin d’assainir le fichier de la solde ;
– la régularisation des situations administratives des agents en situation de présalaire dans les corps des métiers spécifiques. »
Ces mesures notamment celle touchant les agents de la main d’œuvre non permanence est un coup de massue qui fera de nombreux malheureux.
En effet, si pour le ministre du Budget «cette décision permettra de réaliser des économies substantielles en maîtrisant cette catégorie», elle envoie au chômage des milliers de pères et mères de familles.
Selon Jean Fidèle Otandault la main d’œuvre non permanente coûte 32 milliards de francs CFA par an l’État.
Ce montant a pris une proportion démesurée entre 2015 et 2017 et l’Etat aurait dépensé près de 180 milliards FCFA. C’est pourquoi « il fallait réagir, car la main-d’œuvre non permanente s’est considérablement éloignée du principe pour lequel elle a été mise en place».
Toutefois, avec les mesures mise en place depuis 2015 et le début de la crise économique que connait l’Etat, des questions relatives à l’augmentation exponentielle des dépenses de l’Etat en général et celles liées à la main d’œuvre non permanente demeurent.
Qui des agents ou des gouvernants auraient mis en place des politiques qui à court terme ont fortement plombé les finances publiques à un tel point que désormais c’est l’austérité qu’on sert au Gabonais ?
Oui pour une restructuration de nos finances, mais la préservation des acquis tels que l’emploi et une certaine sécurité sociale devraient être prises en compte par les différentes équipes qui se succèdent au gouvernement.
Mais hélas, d’Issoze Ngondet à Nkoghe Bekale, nos gouvernants ont préféré jeté les Gabonais en pâture en ignorant que les évincés d’aujourd’hui, les licenciés d’aujourd’hui, les étudiants privés de bourses et toute la classe sociale mise au banc du chômage, écartés des politiques d’intégrations sociale constituent une frange importante de la population gabonaise qui grossissent les rangs de l’opposition politique.
Dans un élan social et dans la perspective de 2023 surtout en référence aux évènements d’août 2016 qui étaient plus le rejet des politiques initiées jusque-là par l’État, le Gouvernement devrait revoir sa copie car, il faut le rappeler, la paix sociale chère au Feu Omar Bongo se trouvait confortée par la préservation des emplois des Gabonais.
l’Etat, structure d’appui de nombreux compatriotes doit pour éviter une grave crise sociale mettre en place de véritables mesures d’accompagnement avant la saignée qu’elle propose.
Les temps sont certes difficiles mais les rendre plus difficiles pour les classes sociales les moins nanties mettra à mal la paix sociale.
Vivement alors que nos gouvernants se ressaisissent et prennent des décisions aussi bien dans l’intérêt de la restructuration économique du pays que dans l’intérêt de la préservation des emplois ou des acquis sociaux des populations.
CNA
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