Monsieur le Premier ministre, après plusieurs mois d’absence pour des raisons de santé, le Président de la République, est rentré récemment au Gabon. Comment avez-vous accueilli ce retour ?
Avec joie et un immense bonheur.
En effet, il y a quelques jours le peuple gabonais a eu le profond bonheur d’accueillir son Excellence Ali BONGO ONDIMBA, Président de la République, Chef de l’Etat qui est rentré définitivement d’un séjour qui l’a tenu hors du pays pendant plusieurs semaines pour des raisons de santé.
Comme tous nos compatriotes, vous avez observé la ferveur populaire qu’a suscitée ce retour triomphal. Comme un seul homme, le peuple s’est mobilisé pour acclamer le Chef de l’Etat et confirmer, s’il en était encore besoin, le lien fort qui existe entre le Président de la République et son Peuple.
C’est le lieu de remercier l’ensemble du peuple gabonais qui s’est incliné dans la prière pour permettre au Chef de l’Etat de recouvrer toute sa santé.
Je saisis cette occasion pour remercier également, au nom du Gouvernement, les plus hautes autorités marocaines et saoudiennes, pour leur implication hautement positive en cette circonstance.
J’invite tous les compatriotes à s’inscrire dans le plein retour aux affaires du Président de la République, Chef de l’Etat, Son Excellence Ali BONGO ONDIMBA qui reprend progressivement son rythme de travail au service du Gabon et des Gabonais.
Malgré la reprise des activités présidentielles, il y a encore des compatriotes qui expriment des doutes et multiplient des actions pour arriver à la constatation de la vacance du pouvoir dans notre pays. Que répondez-vous à ces Gabonais qui sont issus aussi bien de la société civile, des syndicats que du monde politique ?
La réponse à la question que vous me posez est résumée dans ce que je viens de dire à propos du regard que je porte sur ce sujet, il n’est point besoin d’y revenir.
Je voudrais réaffirmer ici et maintenant qu’il n’y a pas de vacance du pouvoir au Gabon et il n’y en aura pas.
Aujourd’hui, le temps des conjectures ou des spéculations est définitivement révolu. Tout le monde voit et peut témoigner de ce que le Président de la République, Chef de l’Etat est définitivement rentré au pays et qu’il assume effectivement ses lourdes charges.
Il a récemment reçu les différents responsables institutionnels du pays et présidé les travaux du Conseil des Ministres, il va poursuivre dans ce sens.
C’est ce qui est important, tout le reste n’est que diversion.
Du reste, je profite de votre tribune pour appeler les Gabonais à ne pas se laisser abuser par ces compatriotes qui, manifestement, entretiennent des ambitions inavouées visant à déstabiliser le pays et ses institutions.
Au demeurant, le Gouvernement demeure vigilant pour s’assurer de la légalité et du caractère non attentatoire à la paix sociale de ces actes ou démarches.
Dans votre Déclaration de Politique générale, vous avez reconnu que l’heure était arrivée pour que les Gabonais se parlent à nouveau, promettant même de mettre en place des cadres de Dialogue. Or, plusieurs mois après, le climat politique demeure crispé. Qu’envisagez-vous concrètement pour renouer le Dialogue entre toutes les forces vives du pays ? Et de quel Dialogue parlez-vous exactement ?
Permettez-moi de lever une équivoque et de poser une question : Pour se parler ou réapprendre à se parler, les Gabonais ont-ils besoin d’une grande messe ? Je ne pense pas.
Je pense que le Conseil National de la Démocratie est le cadre approprié pour les acteurs politiques.
Au demeurant, le message de nos compatriotes à l’élite n’est pas l’organisation d’un énième dialogue politique.
Après le Dialogue politique d’Angondjè et la mise sous ordonnancement juridique des actes de ce Dialogue, la majorité des instances prévues sont désormais en place dont, la nouvelle Assemblée Nationale pluraliste et le nouveau Conseil Economique Social et Environnemental.
Ce que nos compatriotes nous demandent (jeunes comme moins jeunes) au quotidien, par divers canaux, c’est de pouvoir se soigner quand ils sont malades, c’est de faire scolariser leurs enfants dans des conditions décentes, c’est de pouvoir manger à leur faim, de vivre dans un environnement sécurisé, c’est d’avoir tous, accès à l’eau et à l’électricité, de circuler sur des routes praticables en ville ou en campagne, d’avoir accès à un emploi ou être placé en situation de s’en créer un.
Face à ces demandes, j’estime qu’un dialogue multidimensionnel permanent entre Gabonais doit être à la fois un fluidifiant mais également le socle d’une parfaite oxygénation de la vie politique et sociale.
Dans les entreprises, comme dans les administrations, le dialogue doit être de mise pour prévenir tout type de conflit.
Je viens d’instruire formellement l’ensemble des Membres du Gouvernement d’y veiller scrupuleusement.
Entre Institutions, j’ai réaffirmé, le 26 février devant la Représentation Nationale, les bonnes dispositions du Gouvernement à travailler en cohérence avec le Pouvoir législatif, dans le respect des dispositions de notre Constitution.
Au sein de l’Assemblée Nationale même, la pluralité des profils politiques devra favoriser l’expression d’un débat démocratique ouvert et républicain.
J’ai participé récemment à une réunion extraordinaire du Conseil National de la Démocratie qui précédait de quelques jours, la première Session annuelle du Conseil Economique, Social et Environnemental.
Tout ceci pour dire que les instances d’un dialogue permanent et dynamique existent désormais ; Elles sont toutes en place sur les plans politique, législatif et social pour parler en leur sein du Gabon. De ses atouts comme de ses difficultés, sans tabous mais en toute légalité.
C’est le Dialogue que le Président de la République, Chef de l’Etat, Son Excellence Ali BONGO ONDIMBA m’a instruit de promouvoir et d’encourager, car il peut aider à résoudre nos problèmes au quotidien.
Non pas celui de petits calculs politiciens, de l’incantation, de l’invective, de la rue ou celui qui s’inscrit en dehors du cadre légal.
Circuler à Libreville et ses environs devient très très compliqué, à cause de l’état des routes. Les Gouvernements se succèdent, s’engagent dans des déclarations, mais finalement pas de grands changements. Les travaux sont lancés, mais ont du mal à aller à terme. Qu’est-ce qui peut justifier cette situation ? Et qu’est-ce qui peut garantir que votre Gouvernement ne connaîtra pas les mêmes difficultés, donc le même échec quant à la route de manière générale, et les voiries urbaines en particulier ?
J’ai déclaré, devant la Représentation Nationale, que la route constituait, pour le Gouvernement, une priorité.
Je ne souhaite ni faire d’annonces démagogiques ni promettre autre chose que ce que le Gouvernement sera en mesure de faire sur ce point précis.
Tous les efforts tendant à contracter nos dépenses et à optimiser nos recettes visent en grande partie, à se donner les moyens du financement de ce chantier.
Comme je l’ai dit dans ma Déclaration de Politique Générale, nous allons mettre en œuvre, un modèle innovant de contrat de maintenance de l’ensemble du réseau routier en nous appuyant entre autres, sur la remise sur pied des régies et subdivisions des travaux publics.
Dans ce sens, je viens de fixer une feuille de route précise au Ministre des Infrastructures qui devrait permettre une amélioration substantielle du réseau routier d’abord à partir des voiries de Libreville ou vit plus de 60% de la population gabonaise, mais aussi sur la Nationale 1 du PK12 au PK105. Les routes départementales qui relient les capitales départementales aux chefs-lieux de provinces ne sont pas en reste.
Vous avez exprimé votre volonté de renforcer les recettes fiscales de l’Etat. Ce qui pourrait impliquer la création de nouveaux impôts. Ou tout au moins l’augmentation des taux existants. Cela au moment où votre Gouvernement prône la lutte contre la vie chère. Il y a là comme une contradiction. Pensez-vous que dans la situation actuelle, les Gabonais, même les entreprises, sont disposés à faire face à de nouvelles charges fiscales ?
Accroître les recettes de l’Etat est une exigence. Ce n’est pas une option.
Je dirais même qu’il s’agit d’une obligation au regard de l’immensité des besoins de nos compatriotes, besoins qu’il faut bien financer.
Pour ce faire, nous accorderons des moyens importants aux administrations fiscales et douanières en vue, non seulement de lutter contre la fraude, mais également de les inciter à la performance budgétaire.
Nous allons également voir, à travers une étude, comment envisager l’instauration d’une justice fiscale, fût-elle symbolique.
Tous les citoyens doivent contribuer à l’effort fiscal. L’impôt doit devenir un élément central de la citoyenneté. De même, sans avoir à augmenter de manière inconsidérée la pression fiscale, il faudra élargir l’assiette fiscale, notamment en touchant des domaines comme l’habitation et en luttant contre l’informel.
Il s’agit d’abord et avant tout d’améliorer le fonctionnement et la performance.
En tout état de cause, la situation actuelle du pays appelle la solidarité de ses filles et fils et je suis convaincu que si l’intérêt supérieur du pays était mis en cause, ils seraient disposés à participer aux efforts collectifs pour le développement du pays
Dans une note circulaire sur la gestion budgétaire 2019 – qui donne les grandes orientations sur l’exécution des crédits pour l’exercice 2019- vous avez décidé de redonner aux ministres l’entière responsabilité dans la gestion et l’exécution de leur crédit budgétaire. En quoi cette nouvelle approche, va-t-elle permettre une meilleure exécution des projets et des missions assignées à chaque département, surtout au moment où presque toutes les administrations disent qu’il y a problème de trésorerie ?
Par cette mesure, je veux rendre les Ministres responsables de la gestion de leurs budgets et de la mise en œuvre de leurs plans d’actions.
Les Membres du Gouvernement ne pourront plus ainsi se cacher derrière les responsables de l’administration qui du reste, ne sont pas exemptes de tout reproche.
Dans le passé, cette prérogative des Ministres était déléguée systématiquement aux autres acteurs de la chaine de management du budget que sont les DCAF ou plus tard les responsables de programmes. Ces derniers, ne dépendant pas dans la plupart des cas des Ministres, avaient tendance à outrepasser le pouvoir de ces derniers en ne rendant pas compte de leur gestion.
L’innovation principale dans le présent exercice budgétaire c’est que les Ministres peuvent disposer eux-mêmes de cette mission d’ordonnateur principal soit directement soit indirectement à travers la désignation de collaborateurs qu’ils auront eux-mêmes choisis.
J’irai même plus loin en demandant au Ministre en charge du Budget de me rendre compte mois par mois de la situation de l’exécution du budget et de prendre des mesures correctives en cas de non-exécution normale du budget.
Le programme triennal avec le FMI prend officiellement fin en avril 2020. Nous sommes donc quasiment à l’heure du bilan. Pensez-vous que l’Etat a atteint ses objectifs à travers le Plan de relance économique fortement critiqué par les partenaires sociaux ? Sur le même aspect, le spectre d’une dévaluation du FCFA est-il définitivement éloigner ?
La dévaluation du FCFA n’est pas à l’ordre du jour.
La CEMAC est engagée dans un processus de réforme des finances publiques avec le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale.
Parmi les Etats de la sous-région, notre pays fait office de bon élève.
Le Plan de Relance de l’Economie que nous mettons en œuvre s’inscrit dans cette dynamique.
Bien sûr les mesures préconisées peuvent apparaître difficiles pour nos partenaires sociaux, mais elles sont salvatrices, sur le moyen long terme, pour les Gabonaises et les Gabonais.
C’est dans cette optique qu’il faut comprendre les dernières mesures annoncées par le Gouvernement et portant entre autres, sur la réduction des effectifs de la main d’œuvre non permanente, le gel des recrutements à la Fonction publique, la rationalisation des bourses d’études ou encore les baisses sur les hauts salaires.
L’objectif du Plan de Relance de l’Economie et des réformes annoncées est non seulement de rééquilibrer les comptes publics mais également de permettre à l’Etat de disposer des ressources indispensables au financement des besoins sociaux des Gabonais.
Le Gabon est aujourd’hui est présenté sur la scène internationale comme un pays surendetté (60 % du PIB) et qui éprouve beaucoup de difficultés à rembourser ses créanciers internationaux et locaux. Quel est votre stratégie pour collecter de nouvelles ressources et freiner cette frénésie de l’emprunt ?
La dette n’est pas une mauvaise chose en soi et tous les pays se financent et se construisent par l’endettement.
Je ne connais pas de pays qui se soit développé uniquement de manière endogène en ne s’appuyant que sur ses seules ressources propres.
Cela dit, je fais remarquer que notre taux d’endettement estimé aujourd’hui à 64% du P.I.B. est toujours en dessous du seuil limite de rigueur dans la zone CEMAC.
Ce qui est important c’est que notre dette doit être ré profilée, le Gouvernement s’y attèle.
Je signale par ailleurs que nos efforts sont prioritairement orientés vers le remboursement de la dette intérieure, bilatérale et multilatérale.
Cette exigence de crédibilité de notre signature nous prive de ressources qui auraient pu être affectées aux secteurs prioritaires.
La question du logement se pose toujours avec autant d’acuité au vu de l’échec de la quasi-totalité des projets lancés par le gouvernement et des structures dédiées à leur promotion. Comment comptez relancer tous ces chantiers à l’abandon et garantir, enfin, leur livraison aux populations gabonaises ?
S’il y’a un dossier sur lequel nous avons échoué, c’est bien celui du logement.
Je ne reviendrai pas sur les raisons de cet échec qui sont multiples et variées.
Ce qu’il faut retenir de nos ambitions à ce niveau c’est que nous poursuivrons la mise en œuvre des différents projets entamés ou arrêtés avec l’exigence d’une meilleure gouvernance.
Monsieur le Premier ministre, parmi les autres secteurs qui préoccupent également les Gabonais il y a ceux de l’Education et de l’Enseignement supérieur. Qu”en est-il de la situation administrative des enseignements non-salariés qui ne touchent que des vacations dont vous avez d’ailleurs prédit la suppression ?
Je vous invite à relire les termes exacts de ma Déclaration de Politique Générale cela vous aiderait à mieux informer les Gabonais qui veulent vraiment savoir et qui sont concernés par ces sujets. De même cela permettrait de confondre ceux qui cherchent à distraire et tromper au moment où le Gouvernement prend des décisions courageuses dans la recherche de l’équité et de la solidarité.
J’ai clairement expliqué, le 26 février, devant les Députés, qu’en dépit de nos engagements contractuels avec les instances financières internationales, en dépit de nos contraintes budgétaires, en dépit de la charge, devenue insoutenable, de notre masse salariale et en dépit enfin, de l’option des réformes qui implique une forte obligation de contraction de dépenses, notre bon sens politique ne pouvait nous permettre d’ignorer la situation de milliers de nos jeunes compatriotes formés, employés par les administrations et dont les dossiers demeurent en instance.
En conséquence nous avons décidé, sur instructions du Président de la République, Chef de l’Etat, de procéder à la régularisation de leurs situations. Les enseignants sont naturellement concernés au premier chef par cette importante mesure.
J’ai eu l’occasion de la redire de vive voix à certains des membres de cette corporation qui avaient pris l’habitude, sans doute mal informés, de s’installer devant mes bureaux à la Primature.
Ceci me donne l’occasion de tordre le coup à une autre information galvaudée tendant à faire dire que j’ai décrété la suppression des vacations.
Ce que j’ai dit, et que les enseignants eux-mêmes, notamment ceux qui se retrouvent avec un important surcroît de travail en termes de correction de copies d’examen ne sauraient contester, est qu’il faut mener une action forte contre les abus qui gangrènent ce secteur et alourdissent d’année en année l’enveloppe destinée à cette dépense.
J’ai donc annoncé la conduite d’une réflexion/action sur les payements de vacations afin de mettre un terme à ces abus et réduire la taille de cette enveloppe de manière à ce que cette ressource ne profite qu’aux seuls vrais ayants droits.
Les enseignants eux-mêmes, principales victimes de ce désordre, seront pleinement associés à ce nécessaire nettoyage des écuries d’Augias.
Un exemple concret, l’USTM éprouve d’énormes difficultés aujourd’hui. Les équipements sont délabrés. Des promotions sont toujours en attente de soutenance, l’Etat semble ne pas s’en préoccuper. Pourquoi une telle démission de la part des pouvoirs publics ? Comment pouvez-vous rassurer les étudiants de l’USTM et leurs enseignants ?
La situation de nos universités est très préoccupante, c’est pourquoi le Gouvernement fait de la réforme de ces structures une de ses priorités.
Il faut que nos universités s’arriment irrémédiablement au monde du travail et à la configuration du marché de l’emploi.
Là est tout le bien fondé de la mesure visant à la réforme des critères d’attribution des bourses qui doivent désormais reposer sur la double exigence de l’encouragement au mérite et de l’employabilité de nos étudiants.
Dans cet esprit, les universités devront, dans le futur, de plus en plus privilégier les partenariats avec les entreprises.
L’image peu reluisante de l’ensemble de nos universités aujourd’hui nécessite une action forte pour redonner à ces structures toute leur place dans la cité.
Sur ce plan, le Ministre d’Etat me soumettra, dans les tous prochains jours, un plan d’actions visant la réhabilitation de l’ensemble des universités et la réforme des curricula.
Monsieur le Premier Ministre concernant la gouvernance des hôpitaux, comment comptez-vous endiguer l’insuffisance en ressource humaine et améliorer le financement des hôpitaux pour garantir la qualité des soins dans nos établissements ? Et que dire de l’accès aux médicaments avec le problème de la CNAMGS qui accumulent les dettes vis-à-vis des structures hospitalières et les pharmacies, tout comme l’entretien des plateaux techniques. Qu’envisage donc le Gouvernement donc pour améliorer les choses ?
Le secteur de la santé est celui dans lequel l’Etat a le plus investi ces dernières années.
Le Gouvernement va poursuivre cet effort, dans l’optique d’une meilleure rationalisation territoriale et d’une bonne gouvernance.
La gouvernance des CHU et des CHR sera facilitée par l’application stricte des décrets portant organisation de ces établissements; elle vise à en améliorer la gestion avec pour objectif, d’avoir une meilleure qualité des soins.
En outre, le Gouvernement va s’attaquer à la lancinante question de la disponibilité des médicaments dans les centres de santé.
Sur ce point, j’ai instruit le Ministre d’Etat de soumettre très rapidement au Gouvernement, une politique efficiente du médicament.
Le Secteur de l’Energie, fait quand même partie ceux qui compliquent, ces derniers temps, de plus en plus la vie des Gabonais en général, et des Librevillois en particulier. Des coupures d’eau et d’électricité en permanence. Aujourd’hui est le Groupe Véolia est parti, l’Etat est a repris son bien. Les populations se demandent vers qui se tourner maintenant pour que s’améliore cette situation qui les accable de plus en plus ?
L’eau et la lumière sont vitales.
C’est pour cette raison que j’ai demandé au Ministre en Charge du secteur de réfléchir sur la mise en œuvre d’une grande initiative de l’eau et de l’électricité appelée ; « eau pour tous, électricité pour tous ».
Au sujet de VEOLIA, l’Etat a effectivement repris la gestion de la SEEG au travers de son bras séculier qui est la Société de Patrimoine.
J’ai demandé un diagnostic de tous les équipements de production transport et distribution en Eau et en Electricité aux fins de mener une action qui porterait aussi bien sur l’entretien de l’existant que sur le financement de nouveaux ouvrages.
Pour la phase d’entretien, instruction a été donnée au Ministre en charge de l’Energie pour qu’un rapport détaillé me soit présenté dans des délais raisonnables.
En matière d’eau particulièrement, un grand effort sera fait pour l’amélioration des rendements de réseau car il semble que c’est à ce niveau principalement, que la SEEG rencontre le plus de difficultés.
D’une manière générale, nous combinerons la poursuite de la mise en œuvre des mesures présidentielles d’urgence du ressort avec des nouvelles initiatives dans le but d’atteindre notre objectif d’accès à tous à l’eau et à l’électricité.
Monsieur le Premier ministre, nous arrivons au terme de notre entretien. S’il y a une ou deux choses, que les Gabonais doivent retenir prioritairement ici, ce serait quoi ?
Ce que je voudrais que les Gabonais retiennent au final et qui résume l’esprit de la Déclaration de Politique Générale présentée et adoptée par l’Assemblée Nationale le 26 février dernier se traduit par des expressions simples ;
Obligation de conduire des réformes, recherche de réalisations concrètes, priorisation à une démarche inclusive et participative, satisfaction des besoins primaires des Gabonais.
Nous allons résolument engager des réformes utiles, trop longtemps différées. Ces réformes, qui se feront sur une certaine période seront forcément douloureuses, difficiles et pourront pour certaines d’entre elles, bousculer notre confort de vie.
Mais il s’agit de réformes justes, équitables et utiles. Leur vocation est de nous permettre de conserver des marges pour améliorer les bienfaits sociaux de nos politiques, mais également de continuer à nous projeter vers l’investissement productif, source de croissance et générateur d’emplois.
Sur les bienfaits sociaux, nous avons la ferme volonté d’améliorer de manière substantielle, l’accès de tous, à l’eau et à l’électricité, aux soins de santé de qualité, aux routes praticables en toute saison, à un environnement sécurisé et un habitat décent.
Les réformes que nous engageons et l’ajustement que nous nous imposons, visent in fine à nous donner les moyens de garantir à tous, ces bienfaits sociaux.
C’est la mission que le Président de la République, Chef de l’Etat, Son Excellence Ali BONGO ONDIMBA m’a prescrite, elle est simple et réalisable, mon Gouvernement et moi-même comptons bien la remplir avec le soutien de tous.
MENGUE
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