Le tissu social gabonais depuis des années est sur le point d’imploser, tous les secteurs confondus vibrent au rythme des grèves à répétition qui menacent en permanence la stabilité du pays. Cet échec cuisant porte un nom, la ”politique politicienne” qui règne en maître absolue depuis les indépendances.
En effet, au Gabon l’influence politique s’est répandue dans tous les domaines de la vie. Devenant ainsi, incontournable dans les sphères décisionnelles. En effet, la résurgence de grèves multiples dans plusieurs secteurs témoigne aujourd’hui de l’échec de ce mode de gestion.
Quel bilan peut-on dresser de la politique de 1960 à nos jours ?
Au lendemain des indépendances, en partant de Léon Mba à Omar Bongo jusqu’à l’actuel locataire du Palais du bord de mer, les acteurs politiques ont eu recours à plusieurs manigances leur permettant ad-vitama eternam de penser d’abord à leurs intérêts plutôt qu’à ceux du peuple qui leur a accordé sa confiance. La démagogie, se positionne comme l’une des principales techniques visant à maintenant ces perfides trompeurs en poste. Car, elle consiste à exploiter les passions du peuple par tous les moyens possibles quels qu’ils soient. L’exercice de la politique actuelle repose sur les compromis. Alliances, accords, arrangement, peu importe la nomination il y’a des ententes qui ont longtemps été conclues donnant ainsi le droit à certains de faire de leur poste un titre foncier qui finira par être à la longue un titre familial. La perte des acquis conduit ces infâmes égoïstes à bafouer si ce n’est enfreindre toutes les restrictions afin de préserver leurs acquis sociaux.
Acteurs politiques : Opposition et majorité
Les nombreux retournements de veste au cours de l’histoire politique gabonaise, nous emmène à nous demander s’il existe véritablement une scission entre celui qui est au pouvoir et celui qui vise ardemment à l’éjecter, notamment l’opposant. L’un des cas les plus marquants aura certainement été, Mba Abessolo à la tête du Rassemblement nationale des bûcherons (Rnb), qui s’est mué plus tard en Rassemblement pour le Gabon (Rpg). Considéré comme le premier opposant d’Omar Bongo Ondimba, ce dernier avec son slogan 《 Hôpital cadeaux, écoles cadeaux 》 a eu l’assentiment du peuple drainant ainsi derrière lui de centaines de militants le voyant comme figure alternative du pouvoir. Le bûcheron fût trois fois candidat à la présidentielle (1993, 1998 et 2016) et fut maire de Libreville (1996 à 2003). Ensuite, a rejoint la majorité entre 2002 et 2009, où il a participé à plusieurs gouvernements, en tant que vice-premier ministre le plus clair du temps. Cette situation lui aura valu d’être considéré comme un traitre par certains gabonais le poussant ainsi à se retirer de la vie politique.
L’autre cas de figure c’est celui très en vogue depuis l’accession d’Ali Bongo Ondimba à la magistrature suprême, après avoir été dans le Parti démocratique gabonais (Pdg), pour une raison où une autre ces derniers décident de grossir les rangs d’opposants. Cela fût le cas d’André Mba Obame et du dernier en date Jean Ping. Cela finit par desservir ceux qui s’adonnent à ce jeu de girouette politique. La radicalisation n’est pas effective dans la mesure où des relations intimes ont été entretenues (c’est-à-dire avoir des enfants) cela aura tendance vous rendre plus conciliant avec la partie d’en face.
Le social délaissé au profit de la politique politicienne
Aujourd’hui, encore nombreux sont ces gabonais qui se demandent si le rôle de la politique n’est pas de servir le peuple et non l’inverse. Le constat est affligeant, mettre en avant la satisfaction de ses intérêts au profit de ceux-là même qu’on doit servir. Aujourd’hui, c’est la lignée qui s’est imposée à tous les niveaux. C’est à dire, porter le nom d’un haut dignitaire suffit à t’assurer un avenir radieux dans la société. Si ton paternel a été un baron en politique, sa progéniture est à l’abri du besoin. La 《 culture du nom 》, Prime dans tous les domaines. Comment renouveler l’élite dirigeante avec de tels comportements ?
Sociologiquement nous avons un cas de déterminisme social, en effet, avec ou sans diplôme ce dernier est appelé à diriger comme son père. Tandis que de l’autre côté l’enfant d’un prolétaire qui pourtant aura fréquenté les mêmes écoles ou eu les mêmes diplômes si ce n’est plus est contraint à être un valet. Voilà, l’héritage de la politique politicienne sous les tropiques. Le vent de changement qui semble soufflé n’est pas assez puissant pour changer les habitus solidement enracinés chez nos gouvernants égoïstes.
Tout compte fait, les gabonais qui vivotent, ne pourront voir le bout du tunnel que lorsque les politiciens décideront de véritablement s’intéresser à leur problème. Car ces derniers, sont détenus en otages par une race d’individualistes qui ne pense qu’à se remplir la panse à chaque nomination.
Mebang de Ndjokaye
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