Au Gabon, l’expression « panier de la ménagère » est bien connue de tous. D’aucuns semblent ignorer à quoi ce terme banalisé renvoie vraiment. Le panier de la ménagère correspond aux produits achetés pour les besoins courants d’un foyer : les produits de première nécessité. Malheureusement, le panier de la ménagère est comme qui dirait “troué”.
L’inflation des prix des denrées alimentaires serait à l’origine de ce malaise dans les foyers. Il est presque difficile pour les faibles revenus de manger à leur faim. Les causes génératrices de ce problème sont nombreuses, notamment les taxes et l’augmentation des prix du transport. Face à ce phénomène, il serait plus judicieux de trouver des solutions pour soulager les populations.
Des commerçants résistants…
Il faut rappeler qu’en 2016, le gouvernement a mis en place une nouvelle mercuriale sur les produits de première nécessité, des prix abordables ont été fixés en tenant compte de toutes les couches sociales. Ainsi les petits budgets pourraient y trouver leur compte. Force est de constater que sur le terrain les mesures n’ont pas été respectées.
Les responsables de certains magasins refusent d’appliquer les prix qui sont imposés au grand désarroi des consommateurs. Le dicton qui dit que « le client est roi » perd tout son sens car au Gabon les commerçants fixent les prix parfois exorbitants au gré de leurs humeurs ce qui nous fait penser tous que « le commerçant est roi et seul maître à bord » .
Le prix des aliments exorbitants…
A noter que le riz, aliment le plus consommé dans les foyers après le pain est 2 fois plus cher que dans les autres pays. Par exemple à Dakar ; au Sénégal le kilo gramme de riz serait de 400fcfa tandis qu’au Gabon il est à 800fcfa. La farine, le sucre…etc. le bidon d’huile de 5 litres qui était jadis à 4500fcfa est déjà à 5000-5500fcfa. Certains commerçants accusent les fournisseurs, parlent des taxes trop élevées et du prix du transport qui aurait lui aussi augmenté suite à la hausse du prix du carburant.
Le Gabon ne répond pas aux besoins d’alimentation des populations. L’essentiel de son alimentation est importée. Une grande partie des produits agricoles proviennent du Cameroun voisin, le riz produit en Asie transite par plusieurs pays avant d’arriver au Gabon. Il en est de même pour la volaille et la viande bovine qui constituent le tiers des importations au Gabon. Chaque année, le pays importe près de 1,5 milliard de dollars de denrées alimentaires. Dans le but de réduire le train de vie très coûteux de l’Etat, le pays a lancé plusieurs réformes en cours d’action. Et si le retour aux sources était la solution? Serions nous tentés de suggérer.
Quelques ébauches de solutions…
Le lancement du projet GRAINE par le chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba en décembre 2014 dans le but de favoriser l’implantation d’exploitations agricoles gabonaises est implanté dans les 9 provinces du Gabon. Ce qui assure la promotion de l’autosuffisance alimentaire pour que le pays cesse d’être dépendant des autres et soit soumis à moins de taxes. C’est dans cette optique que la société OLAM s’inscrit. De même que la société GSEZ avec son terminal New Owendo International Port exclusivement réservé à la pêche.
D’ailleurs, le 25 juillet 2019, le Ministre en charge de la pêche, Biendi Maganga Moussavou a procédé à la réception d’une cargaison de 1000 tonnes de thons péchés dans les eaux gabonaises. A retenir qu’il serait plus avantageux pour le Gabon de promouvoir l’agriculture et l’élevage afin de consommer local pour dépenser moins. Avec une pluviométrie de 1800 à 4000mm, 4 à 5 millions de terres arables, un réseau hydrographique de 10000km, le pays a beaucoup à offrir à ses populations.
NCG (Stagiaire)
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