Certaines administrations sont mauvaises payeuses quant aux Petites et Moyennes Entreprises (PME) qu’elles emploient dans l’exécution d’un bon nombre de tâches. La conséquence directe, c’est une perte de trésorerie et de confiance. Inconcevable ! A croire que ceux-là qui sont censés veiller à l’application des volontés du chef de l’Etat sont les premiers à aller à l’encontre de ses valeurs.
L’Etat gabonais fait souvent appel à des acteurs du secteur privé pour des prestations à destination d’organismes publics. Cependant, ceux- ci ne respectent pas toujours les délais de paiement et règlent certaines factures très en retard à défaut de les ranger aux oubliettes. Résultats, certains sous-traitants de l’Etat se retrouvent à déposer le bilan donc à licencier leur personnel.
« J’ai une seule obsession : les Gabonais doivent ressentir concrètement, dans leur quotidien, les effets des réformes. Les membres du gouvernement doivent être évalués et jugés à l’aide de la feuille de route et des objectifs qui leurs ont été assignés pour conserver leur place au sein du gouvernement de la République », a déclaré Ali Bongo dans une interview accordée à l’Union. Comme quoi ceux-là, qui limitent l’entrepreneuriat devront tôt ou tard rendre des comptes.
En effet, il y’a des ministères qui ont recours à certaines PME pour effectuer des travaux. Sauf que souvent ils ne paient pas comme il se doit. Après l’exécution du projet, le parcours du combattant se poursuit et il faut également souligner que le recouvrement des créances n’est pas aisé. Il y’a des PME qui traînent encore des factures datées qui demeurent impayées à ce jour. Il revient à se demander si L’Etat n’est pas en partie responsable des déboires des entreprises, du fait qu’aucune entité ne communique sur le délit.
En principe, lorsque deux parties établissent un contrat, elles définissent les conditions de paiement, notamment le délai (en jours) pendant lequel le client doit régler la facture. Si ce délai n’est pas respecté, le paiement est considéré en retard (si tant est qu’il soit versé un jour). Ces retards peuvent avoir un impact considérable sur les très petites structures, dont la trésorerie ne permet pas de mener leurs affaires de façon constante si elle n’est pas alimentée par des entrées d’argent régulières.
Les retards de paiement peuvent avoir plusieurs types d’impacts négatifs sur les PME. Il faut savoir que les PME consacrent beaucoup de temps et d’énergie à réclamer le paiement des factures en retard. Ce temps varie selon les créanciers, quel qu’il soit, ce temps reste du temps qui n’est pas dédié à des tâches productives. Par ailleurs, ces retards de paiement ont des répercussions directes très claires sur leur activité. Il s’agit à la fois de conséquences sur la société elle-même (baisse des investissements, retard dans le paiement de leurs propres fournisseurs) et sur les collaborateurs (réévaluations de salaires et réduction des primes). Ce dernier point est une réalité, ce qui peut affecter le moral des collaborateurs et leur productivité.
Il semblerait que les retards de paiement soient motivés par une culture d’entreprise globale. Les payeurs ne semblent pas avoir conscience de l’importance de payer dans les délais, ce qui est démontré par le fait qu’ils ne donnent souvent aucune explication à leur retard lorsque le paiement arrive.
Du côté des fournisseurs, le facteur principal qui les empêche de réclamer leurs paiements en retard est la volonté de préserver la relation avec leurs clients. Si l’on passe de cette culture à une mentalité où réclamer des paiements est une action tout à fait raisonnable, voire attendue, et où il y a davantage de pression sur les payeurs pour qu’ils respectent leurs obligations, les décideurs politiques pourront peut-être enfin aider les PME à renforcer leur efficacité, à augmenter leurs investissements et à mieux récompenser leurs collaborateurs.
Cardy
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