Depuis l’accident vasculaire cérébral d’octobre dernier d’Ali Bongo en Arabie-Saoudite, de folles rumeurs persistantes sur sa mort, puis sur son incapacité à remplir ses fonctions de Chef de l’Etat n’ont cessé d’être avancées et ce malgré les preuves irréfutables apportées. Le dernier fait en date venant clore ce débat est le dernier réaménagement politique du jeudi 7 novembre 2019.
Le chef de l’Etat reprend les commandes du pouvoir et met fin provisoirement à la guerre des clans qui a fait rage pendant son absence et sa convalescence. Le couperet est tombé jeudi 7 novembre 2019, à l’issue d’un conseil des ministres qu’il a présidé au Palais du bord de mer. Les différents changements observés viennent prouver qu’Ali Bongo est toujours le maître du jeu politique au Gabon.
Les Gabonais ont pu se rendre compte de signes précurseurs du retour aux commandes d’Ali Bongo. Il a repris un rythme d’audience plus régulier depuis près de deux mois. Le chef de l’Etat a aussi fait une apparition surprise le 5 octobre lors du dernier meeting de la tournée nationale de BLA, à Libreville. « Je suis là et je serai toujours là », a glissé, malicieux, le président.
Dix jours plus tard, il a nommé Ali Saliou, le fils d’un de ses imams, comme directeur de cabinet adjoint de la présidence. Une arrivée interprétée comme une volonté d’équilibrer les prérogatives de la fonction de Directeur de cabinet. Le dircab adjoint a rapidement commencé à assister à des audiences présidentielles, à faire des notes sur le fonctionnement du cabinet du chef de l’Etat.
Ali Bongo a décidé de rééquilibrer les pouvoirs politiques et économiques qu’il ne voulait pas voir concentrer en une seule fonction. Plusieurs nominations ont eu lieu afin de redistribuer les cartes li Bongo a surtout fait appel à des technocrates quinquas pour rééquilibrer les pouvoirs.
Il semble s’essayer dans une gestion plus technique. Son nouveau directeur de cabinet, Théophile Ogandaga, était jusque-là directeur général adjoint d’Olam Gabon. C’est un bon technicien, spécialiste des questions économiques et financières. Cela confirme le rôle clé de la firme singapourienne, premier employeur du pays avec 20 000 personnes, présente dans l’industrie, l’agroalimentaire, la logistique et la distribution. Le groupe pourrait grandir davantage dans les années à venir même si la France devrait conserver des marchés, notamment dans les services (Eau et électricité) avec Suez.
Le chef de l’Etat place un autre technocrate compétent, Hugues Mbadinga Madiya, ex dircab du Premier ministre, au ministère des Transports et des Travaux publiques. Une décision qui conforte le chef du gouvernement, Julien Nkoghe Bekalé. Ce dernier a fait des infrastructures un des piliers de sa politique, notamment à travers la réalisation de Transgabonaise, route de 780 km traversant le pays.
Dans les prochaines semaines, Ali Bongo devrait reprendre ses déplacements à l’étranger. Il pourrait débuter par des voyages pour remercier les pays amis, l’Arabie saoudite et le Maroc qui l’ont accueilli durant sa convalescence. En réaffirmant son autorité présidentielle et en rendossant ses pouvoirs régaliens (défense, Affaires étrangères), le chef de l’Etat souhaite montrer à tous que c’est lui qui est commande.
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