Un fonctionnaire de police, en poste à Bitam se retrouve au cœur d’une affaire de trafic de stupéfiants. Le présumé dealer qui a été déféré lundi 18 octobre au parquet de Libreville, ne serait pas à son premier forfait a-t-on appris de sources concordantes.
Ayant cumulé les infractions, un policier de la promotion 2008, nommé Moukagni Mabicka serait actuellement entre les mains de l’Office Central de Lutte Anti-Drogue (OCLAD) en attendant d’être présenté devant le juge d’instruction. Selon une source judiciaire, il serait mis en cause pour trafic de stupéfiants, usurpation de titre et association de malfaiteurs.
Tout a commencé quand Moukagni Mabicka s’est vu affecté au commissariat de Bitam. Son frère dealer ayant appris avec satisfaction l’endroit stratégique où il se trouvait, il décide alors de se servir de lui comme passeur. Tous ensemble ils concluent un partenariat, Moukagni était chargé de prendre le cannabis à Bitam et de le conduire lui-même jusqu’à la capitale où son complice se chargeait de le liquider. Etant lui-même agent de police, « le transporteur » passait les barrages de contrôle en toute sérénité avec sa cargaison dans la voiture. Jusque-là l’association des malfaiteurs avec à la tête du gang un policier, n’était pas inquiétée.
Les choses commencent à se compliquer quand lors d’une saisie de la brigade anti-drogue, le frère de Moukagni est interpellé. Pendant sa garde à vue, alors qu’il attendait, la peur au ventre d’être traduit devant le juge, Moukagni Mabicka, se présente au poste de police en tenue de police et se fait passer pour un lieutenant, prétextant avoir été envoyé par le procureur pour le conduire au tribunal. L’agent de garde aussi ne sachant pas les intentions criminelles de son interlocuteur décide de lui confier le suspect. Arrivés sur les lieux, le procureur constate avec impuissance que le suspect a réussi à s’évader de sa cellule en trompant la vigilance des forces de l’ordre. Les deux complices quant à eux ont continué de vaquer librement à leurs occupations criminelles.
Par ailleurs, le frère de Mabicka se retrouve encore pris entre les filets de la police Judiciaire (PJ) toujours pour trafic de stupéfiants. Après avoir été cuisiné par les agents, il est passé aux aveux. Ce dernier a avoué que c’est son frère policier en poste à Bitam qui se chargeait de le ravitailler en cannabis et qui d’ailleurs l’avait aidé à s’évader de la cellule de détention.
Toujours dans son trafic illicite, Moukagni, sans savoir qu’il était déjà dans le viseur de ses frères d’armes, prend une fois de plus la route de Libreville avec son chargement illégal. Cette fois-ci le malfrat se fait accompagner de deux (02) civils à qui il remet une tenue de police à chacun pour qu’ils se déguisent en policiers aux fins de passer les contrôles sans inquiétude. Le trajet se déroule sans complications jusqu’au barrage de Ntoum à l’entrée d’Essassa où les agents de l’OCLAD étaient aux aguets. Voyant que les choses se compliquent, le « flic mafieux » aux tendances suicidaire démarre la voiture et fonce sur les policiers et le barrage. Il s’en est suivi alors une poursuite en voiture qui s’est soldée par la prise des présumés délinquants.
Il faut noter que, le père de Moukagni Mabicka est comme on dit « un officier sac à dos » à la retraite. On serait tenté de se demander comment un jeune officier avec une base aussi solide ait pu du jour au lendemain virer du côté obscur.
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