La Haute autorité de la communication (HAC) a sanctionné vendredi un article écrit d’un média de la place au motif qu’il aurait publié des propos mensongers. Apparemment l’institution en charge de réguler la communication au Gabon ne lésine pas sur les moyens pour ramener les journalistes à l’ordre.
La presse écrite est actuellement dans le collimateur de la HAC, qui a récemment retiré des kiosques, tous les exemplaires du journal Moutoki. Pour cause, ce journal aurait publié un article mensonger à l’endroit de Nourredin Bongo Valentin.
Il s’agit du numéro 192 du journal Moutouki paru le jeudi 16 janvier courant. C’est dans un communiqué rendu public le vendredi suivant sa publication, que la HAC a décidé de retirer ledit numéro de tous les kiosques à journaux et de tous les centres agréés.
En effet, l’hebdomadaire a écrit un portrait de Nourredin Bongo Valentin, fils aîné d’Ali Bongo Ondimba et actuel coordinateur général des affaires présidentielles. Le portrait a été publié sous le titre « Noureddin Bongo Valentin : petit prince Consort ». Cet article regorge « des propos et insinuations malveillantes, suspicieuses et tendancieuses faisant l’acharnement, la calomnie et l’injure portant ainsi atteinte à l’honneur et à la dignité de Noureddin Bongo Valentin voire de toute la famille présidentielle », a soutenu la HAC.
Il est important de souligner que cette sanction envers l’hebdomadaire Moutouki est une première au Gabon. En effet, depuis son entrée en fonction en 2018, l’organe de régulation de la communication au Gabon a souvent infligé des punitions allant de l’interdiction d’exercer le journalisme à l’interdiction de paraître pour une durée allant de 1 mois à 6 mois. Elle n’a jamais ordonné le retrait d’un journal dans les kiosques.
Selon la HAC, cette action répressive trouve sa source dans les articles 36 et 55 de l’ordonnance du 23 février 2018 qui lui autorise à s’autosaisir en cas de besoin et d’urgence. Bien que tous les exemplaires aient été retirés de la place publique, il n’en demeure pas moins que l’article soit toujours accessible sous une autre forme, car les plus téméraires ont trouvé le moyen de contourner la sanction et de le diffuser en version PDF sur les réseaux sociaux.
La rédaction
Commentaires