Si d’aucuns l’ignorent, avant le 19 juillet 2020, l’homosexualité n’était pénalisée dans aucun texte, seul le mariage entre personnes du même genre était répréhensible par la loi gabonaise. Avec cette dépénalisation le gouvernement souhaite instaurer les bases d’une société égalitaire qui ne juge pas les citoyens sur la base de leur orientation sexuelle.
La dépénalisation revient à ne plus punir deux personnes du même sexe ayant des relations sexuelles.Il n’est pas la question d’une légalisation de leur union, au contraire, elle est formellement interdite par la loi.
En effet, la dépénalisation de l’homosexualité au Gabon n’autorise pas l’union officielle de deux personnes de mêmes sexes devant la loi. L’homosexualité peut cependant être vécue librement sur le territoire sans pour autant porter atteinte à la pudeur.
L’alinéa 5 de l’article 402 de la loi n°042/2018 du 5 juillet 2019 portant Code pénal dispose que « constituent des atteintes aux moeurs les relations sexuelles entre personnes de même sexe ». Une disposition qui si elle n’a jamais donné lieu à aucune condamnation portait en elle les germes de la discrimination selon le gouvernement.
Si la pénalisation des rapports homosexuels avait été votée par le Sénat en pleine saison sèche l’an dernier, durant une suspension de l’activité de l’Assemblée nationale, et était passée relativement inaperçue dans les médias nationaux, la dépénalisation votée mardi 23 juin fait beaucoup de bruit.
A titre de rappel, la criminalisation de l’homosexualité n’est plus d’actualité en Angola, au Botswana, au Cap-Vert, en Guinée-Bissau, au Lesotho, au Mozambique, à São Tomé et Príncipe, aux Seychelles et en Afrique du Sud. Sans ignorer le fait que cette pratique n’a jamais été pénalisée au Bénin, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, en République démocratique du Congo, à Djibouti, en Guinée équatoriale, à Madagascar, au Mali, au Niger et au Rwanda.
FGM
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