Sensible aux problématiques tournant autour de l’identité et de la culture, Matass Mouity, invité sur le plateau de TéléAfrica pour parler de la musique, a tenu à lancer un appel de retour aux sources, car il estime que de plus en plus de jeunes artistes semblent avoir honte de leurs origines.
Pour Matass Mouity, lui-même artiste du groupe communauté Black, tous les styles musicaux sont inspirés de la musique traditionnelle partout dans le monde. Par conséquent, aucun artiste ne peut faire preuve d »originalité dans son domaine sans puiser dans ses sources. Il invite donc ses compères à se réapproprier leurs valeurs culturelles.
La réappropriation culturelle consiste à réinscrire un patrimoine ou un héritage culturel dans une pratique artistique, en prenant le contre-pied de la première notion. Aujourd’hui, ce concept est régulièrement associé au secteur de la musique. On ne compte plus les artistes à avoir été épinglés ces derniers mois pour s’être un peu trop inspirés des codes d’une culture donnée.
Aujourd’hui la musique traditionnelle longtemps rabaissée revient sur le feu des projecteurs avec la venue de nombreux artistes à succès qui ont choisi la tradition pour orienter leur musique. Ce qui n’est pas pour déplaire aux gabonais. Certains ont décidé de prendre le contre-pied, en réinscrivant leur patrimoine culturel ou celui de leurs aïeux dans leur pratique. C’est le cas des artistes tels que Nga’Kumbe, African Legend, Zion Stylei et bien d’autres.
Si ces artistes ont autant de succès actuellement c’est pour dire combien leur musique a bousculé les mélomanes pour réveiller l’amour de la tradition qui sommeillait en chacun d’eux. De plus la particularité de ces artistes c’est qu’ils touchent un public mixe, car ils ont su varier modernité à tradition en conservant le caractère sacré de l’oralité
Rappelons que Matass Mouity est membre du groupe musical « Communauté Black ». Un groupe qui fait dans du Rap tradi-moderne au rythme de l’ikoku. Le groupe Communauté Black est né en 1993 au sud du Gabon, plus précisément à Tchibanga. Dans leurs chansons, il y a un mélange de rap et de rythmes locaux. Il faut dire qu’à la base, le groupe se range dans le hip hop, musique urbaine. Cependant, il a jugé utile d’incorporer dans ses chansons du rythme traditionnel. C’est-à-dire qu’il y a une addiction de rythmes tels Ikoku, le Bilombo qui sont des musiques du sud du Gabon en incorporant aussi bien de sonorités des autres régions du pays et même africaines.
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