Le maire de Libreville a été convoqué à la Direction générale de la contre-ingérence et de la sécurité militaire (DGCISM), communément appelé B2 le 11 septembre 2020. Dans la même foulée ce dernier a été placé en garde à vue pour nécessité d’enquête. Seulement, l’opinion publique déplore le silence de la municipalité face à cette arrestation incomprise par ses sympathisants.
Fait étonnant depuis l’annonce de l’arrestation de Léandre Nzue le 11 septembre dernier, après certains de ses collaborateurs, la mairie de Libreville ne s’est pas encore prononcée sur le sujet. Alors que les populations se demandent ce qui a bien pu se passer pour que leur édile se retrouve au B2 du jour au lendemain pour motifs inconnus.
Le premier magistrat de la capitale gabonaise semble être abandonné à son sort. Il se susurre çà et là que Léandre Nzue serait accusé de détournements de la mairie de Libreville dont il est l’édile depuis mars 2019. Certaines indiscrétions évoquent la découverte des faux mandats correspondants à des décaissements de 33 millions de francs CFA effectués par mois qui gonflaient la masse salariale de la mairie au profit du maire.
Face à toutes ces spéculations la mairie ne dit rien. Inaudible et silencieuse depuis quelques jours, les agents de l’hôtel de ville semblent s’être murés dans une impuissance hors paire. Seraient-ils d’accord avec les accusations qui pèsent sur le premier citoyen de la ville ? De ce qu’il en ressort des causes de l’arrestation de Léandre Nzue, aucune déclaration officielle n’a été faite sur la question. D’aucuns rappellent les atermoiements sur les cas des détenus liés aux opérations Mamba et Scorpion. D’autres soulignent la différence de traitement entre des personnalités pourtant mises en cause pour les mêmes motifs. Toujours est-il que l’édile de l’hôtel de ville n’a jusqu’à lors reçu aucun soutien de la part de ses collaborateurs.
De mémoire, lors d’une conférence de presse le 28 juin 2020, l’édile de la commune de Libreville avait tenu des propos faisant le lit à la discrimination au favoritisme et au clientélisme. « Moi Léandre Nzue, maire de Libreville. En 2009 Ali bongo n’a pas gagné à Libreville. En 2016 nous n’avons pas gagné mais moi ici maire de Libreville, le président gagnera en 2023 cette fois. Je prépare déjà 2023 et les personnes qui ont été embauchées me font un électorat sûr. Que ceux qui ont les oreilles comprennent ce que je dis », avait déclaré le maire de Libreville face aux caméras.
Notons que les maires ne jouissent d’aucune immunité pour ce qui est des poursuites judiciaires. Bien au contraire, leur statut de maires leur confère une obligation d’exemplarité. N’ayant pas prêté serment, ils peuvent être gardés à vue comme n’importe quel citoyen lambda.
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