Ce mardi 7 décembre 2021, le Président de la Confédération Patronale Gabonaise a été condamné par la Cour d’Appel de Libreville à un an de prison avec sursis et à payer une amende de 1 million de FCFA.
Il a été ainsi condamné pour dit-on avoir détourné la somme de 600 millions de FCFA destinés aux travaux de connexion des établissements d’enseignement primaire et secondaire du Gabon. Ces travaux n’ayant jamais été réalisés.
Des malversations classiques dans un pays où les agents publics ont été à plusieurs reprises auteurs de celles-ci. Mais le plus surprenant ne vient pas seulement du fait que ces détournements du monde des affaires. Là aussi, les dizaines d’éléphants blancs à travers témoignent de ce que le détournement de deniers publics par les acteurs privés est aussi présent dans notre société que celui des acteurs publics, souvent très décrié.
La première surprise vient de ce que la condamnation de la cour d’appel semble visiblement disproportionnée à la hauteur des sommes détournés par le mis en cause, l’homme d’affaires gabonais, Alain Bâ Oumar. À moins de présenter très clairement les raisons de cette condamnation jugée légère, mais la majorité des Gabonais ne comprend pas comment un homme qui est reconnu coupable de faux et usage de faux, avec en fond un détournement de 600 millions de FCFA ne soit condamné à payer à ne payer que la maudique somme de 1 million de FCFA, assortie d’un sursis. Où sont donc passés les 600 millions en débat ?
L’autre grande indignation vient de ce que ces détournements ont été opérés dans le secteur de l’éducation. Empêchant ainsi à plusieurs enfants gabonais d’avoir accès aux avantages d’établissements connectés. En effet, les 600 millions en question seraient liés à un marché passé avec l’Etat et l’entreprise IG Télécom pour des travaux de connexion des lycées, collèges et écoles primaires du Gabon. Lesquels travaux qui n’ont jamais été réalisés. La question que nombreux se posent aujourd’hui est de savoir quelle est la moralité du patron des patrons de leurs pays. En d’autres termes, Alain Bâ Oumar est-il encore digne de continuer son mandat à la tête de la confédération patronale du Gabon ?
Dans tous les cas, l’exemplarité et l’intransigeance des autorités gabonaises contre le phénomène de la corruption et des détournements de fonds est attendue dans ce cas.
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