Le phénomène de non assistance à personne en danger dans notre pays est sans conteste l’un des plus dangereux qui mine actuellement notre vivre-ensemble. Assister à une agression, à un accident, à un incident, et s’abstenir volontairement de porter secours à autrui, est depuis des années devenu une habitude à laquelle de nombreux compatriotes ont décidé de s’arrimer. À tort ou à raison ? Toujours est-il que la non-assistance à personne en danger est devenue une préoccupation sociétale majeure.
Pourtant, le Gabon a fait le choix depuis des années de condamner cette façon inhumaine de simplement se contenter de filmer des évènements fâcheux et les poster sur les réseaux sans porter secours aux victimes. En effet, l’article 249 du Code Pénal dispose que : « Sera puni d’un emprisonnement de trois mois à 5ans et d’une amende de 24000 à 1 000 000 FCFA, ou de ces deux peines seulement, quiconque :
– pouvant empêcher par son action immédiate, sans risque pour lui ou pour les tiers, soit un fait qualifié de crime, soit un délit contre l’intégrité corporelle de la personne, s’abstient volontairement de le faire ;
-S’abstient volontairement de porter à une personne en péril l’assistance que, sans risque pour lui ni pour le tiers, il ne pouvait lui prêter, soit par son action personnelle, soit en lui portant un secours ».
Le texte d’incrimination condamne donc aussi bien l’acte d’abstention que la conscience abstentionniste, la volonté de ne pas porter secours. Autrement dit, l’élément matériel et l’élément Moral. C’est donc une infraction, un délit punit par l’article 249 du Code Pénal de ne pas de façon volontaire, porter secours à une personne en danger dans notre pays. Dure est la loi mais c’est la loi, elle est donc censée être appliquée.
Herton-Sena OMOUNGOU
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