Ce mercredi 17 mai 2023, SOS Prisonniers Gabon a saisi le Chef de l’administration gabonaise pour lui expliquer que 3 ans après le décès brutal d’un détenu, nonobstant tous les éléments du dossier, la justice gabonaise semble ne pas vouloir rendre justice. L’association SOS Prisonniers Gabon a transmis au Premier ministre, le rapport d’autopsie du corps de Apedo Yaovi Amoumou Cédric, les photos de Cédric dans une mare de sang à l’infirmerie de la prison centrale de Libreville, et d’autres documents accablants de cette procédure judiciaire.
Nous souhaitons donc que le Premier ministre puisse intervenir afin que justice soit rendue. Aucun crime ne doit rester impuni dans notre pays ,les personnes privées de libertés ont des droits. Le Gabon a ratifié la Convention contre la torture et autres traitements cruels Inhumain ou dégradant. Le code Pénal gabonais en son article 224 criminalise la torture ,fixe la peine d’emprisonnement à 20 ans et à une amende de 20 millions de FCFA. Cela fait 3 ans que le jeune Apedo Yaovi Amoumou Cédric Brice est décédé au sein de la Prison Centrale de Libreville dans des conditions aussi troublantes que tragiques.Le jeune Cédric, 29 ans, était technicien en génie civil et exerçait dans une entreprise de BTP de la place. Il préparait ses fiancailles et menait une vie paisible avant ce 12 mai 2020. Ce jour-là, aux environs de 4h – 4h30 du matin, huit (8) agents des forces de police, armés, ont fait irruption dans la concession familiale Apedo à Alibandeng. Ils ont défoncé sans sommation le domicile où résidaient deux fils, le nommé APEDO YAOVI AMOUMOU Cédric Brice (décédé) et son frère aîné (survivant).
Après avoir défoncé la porte principale, pénétré dans les chambres, braqué les armes en direction des deux frères cités, les avoir mis à genoux, bras croisés au dos, le jeune Cédric est menotté et conduit dans les locaux de l’OCLAD au Komo, après une fouille des lieux qui, selon la famille s’est révélée infructueuse vu que les policiers n’ont pas trouvé l’ombre de la drogue qu’ils cherchaient. Mais selon le Procès Verbal d’interrogatoire du mis en cause, il a reconnu avoir 3 bonbons de cannabis lors de son interpellation. A titre de rappel, la valeur desdits bonbons est de 3.000 FCFA . A partir de cet instant, le quotidien de cette famille n’est plus le même entre fouilles inopinées, tentative d’extorsion de fonds, etc. Puis, arrive le jour du déferrement de Cédric, le 15 mai 2020, lorsque son frère aîné, présent au Tribunal, le voit affaibli et présentant des signes de mal-être apparent. Deux jours plus tard, soit le dimanche 17 mai 2020 vers 19h, la famille reçoit un appel de la maison d’arrêt de Libreville, leur annonçant le décès de leur fils Cédric. Le lundi 18 mai 2020 à 8 heures, les parents se sont rendus à la maison d’arrêt, après plusieurs heures d’attente et d’incompréhension, ils découvrent le corps sans vie de leur fils, baignant dans une mare de sang.
Après une autopsie effectuée par un médecin légiste assermenté, la famille a porté plainte contre huit (8) policiers. Au terme d’une enquête préliminaire menée par l’inspection de police, comme le prévoit la loi, deux policiers sont alors déférés au Parquet de la République le 26 août 2020. Ils sont placés sous mandat de dépôt provisoire de 9 jours mais sont remis en liberté au bout de 6 jours seulement. Le juge s’est par la suite dessaisi de l’affaire au profit d’un autre juge d’instruction. L’avocat de la famille Apedo va faire appel le 7 septembre 2020 de la décision du juge d’instruction. Le 29 novembre 2020, le nouveau juge d’instruction va communiquer le dossier au Parquet de la République pour transmission dudit dossier à la Cour d’appel, afin d’examiner l’appel interjeté de l’avocat de la famille Apedo contre la mise en liberté des policiers. Malheureusement, jusqu’à ce jour le dossier n’a plus avancé d’un iota. Qui sont les auteurs de ce crime crapuleux ? Pourquoi le dossier n’a plus jamais avancé depuis 3 ans ? Par ailleurs, trois mois jour pour jour après le décès du jeune Cédric le 17 mai 2020, son père âgé de 74 ans décède le 17 août 2020. Avant son décès, il avait perdu l’usage de la parole, car comme disait quelqu’un ” les grandes douleurs sont muettes ” Trois ans plus tard, SPG espère que pour la manifestation de la vérité, le Premier ministre ,en qualité de Chef de l’administration gabonaise va saisir l’administration judiciaire afin que justice soit rendue. SOS Prisonniers Gabon et la Famille Apedo crient toujours “JUSTICE JUSTICE JUSTICE POUR APEDO YAOVI AMOUMOU CÉDRIC BRICE” .
SOS Prisonniers Gabon, pour l’Indépendance de la Justice HUMANISONS LES PRISONS
Commentaires