Les bâtiments de la cité de la démocratie au Gabon représentent clairement les ruines d’un système politique déchu et obsolète. Construits dans les années 1990 sous le règne d’Omar Bongo, ces bâtiments imposants devaient symboliser l’avènement de la démocratie dans le pays.Initialement baptisée Cité du 12-Mars, elle était destinée à recevoir les hôtes de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) en 1977. Elle était composée de villas d’habitation et de nombreuses salles de conférences, spectacles et banquets. Le palais de marbre était la résidence présidentielle.
En 2014, quelques années après son avènement au pouvoir, Ali Bongo Ondimba va décider de démolir cette cité mythique qui faisait jadis la fierté du peuple gabonais. Aujourd’hui la cité de la démocratie a laissé place à un véritable champ de ruines , des projets inachevés qui ont pourtant fait l’objet de financements conséquents puisés dans les caisses du trésor public. La cité de la démocratie est pour de nombreux compatriotes, devenue le symbole de la déchéance de l’ancien régime qui aura pourtant fait rêver les gabonais en brandissant l’émergence par la construction d’infrastructures modernes et futuristes.
Dix ans après, les artistes, les acteurs culturels, le Gabon se retrouve aujourd’hui privé d’un lieu qui puisse accueillir des manifestations internationales à défaut de louer des salles de conférences au sein des structures hôtelières. Aujourd’hui les bâtiments désormais en ruines,représentent les stigmates d’un passé révolu, mais aussi les difficultés d’une nation à se débarrasser de l’emprise de son ancien régime.Il est donc nécessaire pour le Gabon de tourner la page de cette période de son histoire et de construire un avenir démocratique et inclusif pour tous ses citoyens. Les bâtiments de la cité de la démocratie pourraient alors retrouver leur véritable vocation en devenant le symbole d’une nouvelle ère politique où la transparence, la justice et la liberté seraient pleinement respectées.
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