La récente visite du Premier ministre Raymond Ndong Sima sur le site de la Sotrader à 40 km de la ville de Ntoum a mis à nu les résultats médiocres des précédents gouvernements sur la question du développement agricole. Et surtout l’échec de la politique de l’autosuffisance alimentaire au Gabon depuis plusieurs années déjà.En effet, lancé en grande pompe par l’ un des gouvernements du pouvoir déchu et ayant mobilisé des milliards de nos francs, le projet graine tout et celui de la Sotrader sont des échecs cuisants.
Dans presque toutes les provinces où les sites avaient été retenus pour le développement agricole, le constat est le même. Matériels agricoles abandonnés dans la forêt, sinon détournés et vendus par certaines personnalités, motos bennes et gros engins abandonnés, rouillés et parfois devenus la propriété de particuliers à défaut d’être abandonnés à la belle étoile et exposés à des intempéries. Si les images de Sotrader Ntoum ont suscité la désolation du plus grand nombre, un audit profond de la gestion de ce projet mérite d’être fait.En effet, comme pour la dette intérieure, d’autres secteurs à l’exemple de celui de l’agriculture méritent une attention toute particulière du CTRI.
Cet audit permettra de faire la lumière sur l’usage des fonds et la destination du matériel acheté pour le développement agricole et la limitation de la dépendance alimentaire du pays.Dans la province du Haut Ogooué où le site d’Okoloville, bourgade située à 13 km de Franceville avait été retenu, le matériel affecté au développement agricole et à la relance du projet de la Sonadeci a pris une direction inconnue.Certains ressortissants dudit village, interrogés par nos équipes ont déclaré avoir constaté les arrivées régulières de portes chars et autres semi remorques qui ont progressivement vidé le site de ses équipements.
Quant à la destination desdits équipements composés de niveleuses, de tracteurs, de motos et autres outils nécessaires à une activité agricole industrielle, elle reste inconnue.Certaines indiscrétions allèguent l’implication de certaines autorités politiques qui se seraient appropriées lesdits engins et les auraient mis en location auprès de certains opérateurs économiques.Avec le récent séjour du chef de l’État en Côte d’Ivoire où il a pû visiter certaines installations liées au développement agricole, la lumière doit être faite sur l’usage des fonds et la destination de l’important patrimoine matériel acquis pour permettre l’envol du secteur agricole national.Pour rappel, l’envol de l’Europe trouve en partie son origine dans la primeur accordée au secteur agricole.
À travers ce dernier, s’en est suivie une révolution industrielle qui a radicalement changé les habitudes des populations du vieux continent. À la croisée des chemins durant cette période de Transition et plaçant le secteur agricole comme un des piliers de la prospérité économique du Gabon, les autorités du CTRI doivent dans l’immédiat lancer cet audit qui permettra de détecter les bourreaux de la République.
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