Confronté à une grève de revendications, le Centre hospitalier régional d’Oyem (CHRO) pourrait connaître la crise la plus grave de son existence dans les prochains jours. Pour essayer de désamorcer cette crise le gouverneur aurait utilisé la plus mauvaise des manières : Les menaces et intimidations. Ainsi le gouverneur aurait menacé d’expulser un syndicaliste, le nommé Clément Ella Ona de l’établissement sanitaire et de la province du Woleu-Ntem, sous le regard impuissant du personnel soignant. Le Gouverneur de la province du Woleu-Ntem, Gustave Meviane a proféré ses menaces lors d’une rencontre avec le personnel du CHRO, qui observe un mouvement d’humeur depuis quelques temps, renseigne une source syndicale. « A partir de demain vous ne mettrez plus les pieds à l’hôpital et je vous le notifie. Je vous mets à la disposition de madame le ministre. Je ne vous veux plus comme fonctionnaire. J’ai le droit de refuser un fonctionnaire dans ma province. Je vais faire un communiqué qui vous interdit de mettre pieds à l’hôpital. Et si demain vous remettez les pieds à l’hôpital je vous fais arrêter », a lancé d’un ton ferme le gouverneur, dans un message qui circule dans les réseaux sociaux. Biologiste de profession, Clément Ella Ona figure parmi les leaders syndicaux. Il est membre de la cellule provinciale du Synaps, le syndicat national du personnel médical et assure la présidence du comité de suivi des différentes actions du syndicat au sein de cet hôpital. Fortuné Trésor Abessole, psychologue, très actif lui aussi pour la défense des droits des agents du CHRO pourraît être également expulsé d’Oyem. . Des agents des forces de l’ordre en civile avaient déjà été dépêchés à l’hôpital pour son arrestation. Mais le refus des autres grévistes de laisser embarquer leur collègue a fait échouer cette initiative funeste : «On réclame la transparence dans la gestion des fonds propres, la contresignature des reçus par le trésor public. La mise à disposition des médicaments de travail et autres consommables. La mise en place d’une sécurité au sein du CHRO et l’éclairage de la structure », criait une infirmière énervée par la présence policière. Des cas d’abus d’autorité sont légion dans le pays. Des personnes jouissant d’une parcelle d’autorité sont souvent tentées d’en abuser pour régler des comptes à des tiers indésirables dans leur entourage. En 2015, des images de deux femmes nues filmées dans un commissariat de Libreville avaient fait le tour de la toile. Personne n’avait été inquiété. Au sein de l’administration publique, le traitement des dossiers est influencé par la filiation à un haut fonctionnaire. Dans le secteur de l’urbanisme, il arrive souvent que des individus connectés à de hautes personnalités détruisent des habitations pour arracher une portion de terre à une famille pauvre installée depuis des lustres. MN]]>
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