Premier match du groupe B, la rencontre Maroc-Iran s’est jouée ce vendredi. L’occasion pour les supporteurs marocains de Paris de se réunir à la Maison du Maroc. Entre bonheur et colère. Reportage du Point Afrique. « Aïd Mabrouk et bon match ! » lance Aïsha sur le porche de l’entrée de la Maison du Maroc, à Paris. Ce vendredi, jour de fête pour les musulmans, était aussi celui du premier match de l’équipe nationale du Maroc au Mondial 2018. Vingt ans que les Lions de l’Atlas n’avaient pas participé à la compétition la plus regardée du monde. « Je ne réalise pas, s’extasie Mourad, maillot rouge du Maroc sur les épaules. C’est un rêve, c’est tellement énorme d’y être déjà. Alors, pour le résultat, on verra bien », assure-t-il, en jetant régulièrement un œil sur le grand écran sorti pour l’occasion. Dans cette grande salle, une soixantaine de supporteurs se sont réunis pour encourager leur équipe face à l’Iran, une autre équipe du groupe B. Des hommes, presque autant de femmes, pour une majorité d’entre eux des trentenaires, sont venus donner de la voix. Dès les premières minutes, les applaudissements, les cris fusent lorsque les joueurs marocains prennent le ballon. Tous les yeux sont braqués sur les images, et les « yalla ! » couvrent les voix des commentateurs. Durant toute la première période, dominée de peu par les Marocains, la tension est palpable. À chaque action dans la surface de réparation iranienne, le stress transforme les visages. Certains se rongent les ongles, d’autres se lèvent et se rassoient. D’autres encore triturent l’accoudoir de leur chaise. Siham, elle, est plutôt calme au milieu de ce brouhaha. « Je supporte mon équipe bien sûr, mais le foot pour moi, c’est uniquement pendant les grandes compétitions », avoue-t-elle. Elle espère « que le Maroc ira loin », et en cas de défaite… elle soutiendra la Tunisie. « En tant que Maghrébine », précise la jeune fille au tee-shirt du même vert que l’étoile du drapeau marocain. Après la joie, la colère Fin de la première période, aucun but n’a été marqué par les deux équipes. « Ça ne va pas être facile, mais le Maroc va quand même gagner, assure Mounir », passionné de football. Les vingt premières minutes sont longues. La tension redescend, on attend. Une supportrice fait des selfies avec le drapeau national, son amie est sur Skype avec sa famille. Eux aussi regardent le match, et eux aussi portent un maillot rouge et vert. Quelques supporteurs pianotent sur leur téléphone, en attendant. À mesure que la fin du match approche, la tension reprend. La rencontre, entrecoupée régulièrement des blessures des uns et des autres, agace. La perspective de marquer est à son maximum à la 79e minute, quand le ballon entre presque dans les filets iraniens. Il s’en est fallu de peu. Mourad est stressé, il tape nerveusement sur ses cuisses. Puis, lors des prolongations, l’espoir d’une victoire est définitivement enterré : Bouhaddouz met un but contre son camp. La salle se vide en quelques secondes, la colère grimpe : « Heureusement qu’on n’est pas allé en Russie ! » Il restera pourtant aux supporteurs restés sur place encore un espoir de voir Benatia, Boussoufa et Belhanda l’emporter. Réponse le 20 juin, contre le Portugal.]]>
article précédent
Commentaires