Le malaise qui sévit actuellement au sein du secteur éducatif gabonais n’est plus un secret pour personne. Les examens de cette année 2018 en constituent la preuve irréfutable . Qu’est devenue l’école de la République ? Retrouvera-t-elle un jour ses lettres de noblesse ? Les épreuves proposées aux candidats aux examens du CEP et BEPC session 2018 ont été publiquement contestées par les parents d’élèves dont nombreux ont exprimé leur indignation dans les réseaux sociaux et les médias de la place. La nature des questions à l’épreuve d’éveil proposée aux enfants à l’examen du CEP laisse perplexe. Il s’agit en effet de la question N°4 qui demandait aux élèves de « Nommer les organes reproducteurs qui se sont fusionnés pour former la grossesse et donner le mot qui indique cette fusion. » Que retenir de cette question ? L’apprentissage des organes reproducteurs ou celui des organes génitaux ? Autant de questionnements qui laissent perplexe les parents d’élèves qui ne comprennent pas les objectifs pédagogiques de la question citée. Madame Audrey Nziengui s’indigne sur les réseaux sociaux. « J’aimerai comprendre ce qu’on attend des gamins de 8 ans, 9 ans et 10 devant de telles questions. Enfin expliquez-moi cette épreuve. Que vient faire la reproduction dans une épreuve réservée aux petits écoliers ? S’il vous plait je veux comprendre !!!!!! Nous en tant que parents d’élèves avons le droit de comprendre… » La direction des examens et concours n’a toujours pas donné d’explication jusqu’à ce jour. Mais la question N°4 mentionnée plus haut jugée de « honteuse » a été annulée. « La direction générale des examens et concours décide du retrait pure et simple de la question numéro 4 sur la reproduction humaine en éveil et de la question numéro 1 en mathématiques », précise un communiqué officiel, après la vague d’indignations des parents d’élèves et de certains activistes qui avaient déjà condamné cette épreuve jugée déviante et attentatoire aux bonnes mœurs. Le secteur éducatif gabonais est dans la tourmente. Résultat : les choses vacillent depuis bientôt 20 ans de grèves sans interruption. Les programmes scolaires sont bâclés. Les enseignants se comportent comme de vrais mercenaires. Leurs revendications ne tarissent jamais malgré les efforts du gouvernement. Conséquences : le niveau d’étude est pitoyable. Comment concevoir que l’Office des Examens et Concours puisse valider aux épreuves de français du BEPC des questions relevant du niveau de 3e année des écoles primaires ? C’est un véritable aveu d’échec du système éducatif gabonais. Une honte nationale. « Notre école est malade. C’est le résultat de 20 ans de grève », s’est indigné un parent d’élève. Accorder les adjectifs : « Des évènements (local) ont été organisés par la Mairie. » « Ils suivent des films (muet) ». L’on se croirait dans une épreuve des élèves du primaire. Non, il s’agit d’un questionnaire du BEPC session 2018. De plus dans cette même épreuve, on demande aux candidats de compléter par « ce » ou « se ». « Les joueurs … douchent après le match ». Bref, autant d’indications qui montrent la chute du niveau scolaire au Gabon. Celle-là même qui a précédé et qui fait plus mal au pays que la chute du prix du baril de pétrole. Le Gouvernement devrait mettre en place une plateforme de concertation, afin de discuter des réels problèmes qui minent le secteur éducatif gabonais. Il ne sert à rien de faire la politique de l’autruche. L’école de la république est malade. Marielle ILAMBOUANDZI ]]>
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