Les Croates sont passés par la prolongation pour battre les Anglais (2-1). Ce sera la première finale de leur histoire, face à une équipe de France qui arrivera plus reposée. Rapidement menés après un coup franc sublime de Kieran Trippier (5e), les Croates ont égalisé en milieu de seconde période grâce à un but d’Ivan Perisic (68e), avant que Mario Mandzukic assomme les Anglais en seconde partie du temps additionnel (108e). La Croatie, pays de 4,3 millions d’habitants indépendant depuis un quart de siècle, est en finale de la Coupe du monde. La génération dorée portée par Luka Modric a dépassé ses glorieux aînés en se hissant sur la dernière marche avant le sacre mondial. Les Vatreni ont éliminé l’Angleterre, pays fondateur du football, dans une demi-finale où la détermination a pris le pas sur des corps endoloris par des prolongations à répétition. Reste qu’au bout des 120 minutes, c’est bien la Croatie qui a obtenu le droit d’affronter l’équipe de France dimanche dans ce même stade Loujniki. Les Anglais feront face aux Belges samedi à Saint-Pétersbourg pour la troisième place. Le film du match La rencontre avait parfaitement débuté pour l’Angleterre avec, au bout de quelques minutes, un bon coup franc après une faute de Luka Modric sur Dele Alli. Kieran Trippier trouva le moyen de nicher le ballon sous la barre de Danijel Subasic, un peu trop confiant sur la capacité de son mur à s’interposer (5e). Avec cette ouverture du score, les Three Lions pensaient avoir fait le plus dur. Les hommes de Gareth Southgate se sont alors progressivement retranchés dans leur moitié de terrain, laissant le soin aux Vatreni de s’exposer. Le plan fonctionnait bien et le jeu rapide proposé par l’Angleterre donnait quelques suées à la défense croate. Ces attaques éclairs capotaient cependant dans le dernier geste à l’image de Jesse Lingard qui manquait le cadre malgré une bonne position de frappe. De son côté, la Croatie était contrainte de tenter sa chance sur des longs ballons ou des tirs à mi-distance, repoussés sans trop de mal par le quintet défensif anglais jusqu’à l’heure de jeu. C’est à cet instant que la Croatie, peu inspirée depuis le coup d’envoi, retrouvait un peu d’allant et un sauveur d’Ivan Perisic. Sur le long centre délivré à droite par Sime Vrsaljko, le milieu offensif de l’Inter Milan surpenait Trippier et Kyle Walker pour battre Pickford d’une volée du gauche (68e). Quatre minutes plus tard, l’ancien Sochalien manquait un geste «Thuramesque», son tir du gauche heurtant le poteau (72e). Ce sentiment de révolte redonnait un peu de rythme à un match qui ne tenait pas toutes ses promesses. Le dernier quart d’heure, plus débridé, ne voyait toutefois aucune décision se faire. La Croatie se hissait donc pour la troisième fois de rang en prolongation. Trente minutes qui démarraient avec un coup dur et une frayeur, Ivan Strinic laissant sa place au bout de cinq minutes, touché à la cuisse droite, et Vrsaljko se muant en sauveur en repoussant sur sa ligne une tête de John Stones. La libération venait de Mario Mandzukic, oublié dans la surface par la défense anglaise. L’attaquant de la Juventus ne gâchait pas la déviation de Perisic de la tête. Déterminés comme jamais, les Vatreni s’épargnaient une troisième séance de tirs au but. Le joueur : Ivan Perisic Alors que la Croatie était en sursis dans ce Mondial, le milieu de l’Inter Milan a su prendre un risque payant pour remettre sa sélection à la hauteur des Three Lions. Ses changements d’aile incessants avec Ante Rebic ont perturbé Ashley Young et Kieran Trippier. Perisic a énormément tenté pendant toute la rencontre et ses efforts ont été payants. Sur ses sept tirs, il a marqué le but de l’égalisation et trouvé un poteau . Peu en réussite sur ses centres, il s’est rattrapé avec une passe décisive en fin de match sur une déviation de la tête. Le fait : un match en plus dans les jambes En finale, l’équipe de France aura un net avantage sur la Croatie en matière de fraîcheur physique. Alors que les Bleus se sont qualifiés à chaque fois au cours du temps réglementaire, la Croatie a dû aller au bout des 120 minutes à chaque tour de cette phase à élimination directe. Au moment de faire les comptes, les Bleus ont joué 4h30 depuis les huitièmes de finale alors que les Vatreni ont cavalé pendant six heures. Par ailleurs, les Français bénéficient d’un jour supplémentaire pour récupérer de leur demi-finale. Au moment de jouer la finale, tous ces éléments n’auront peut-être qu’un mince impact sur la rencontre, mais comme on dit souvent dans ce sport: à ce niveau, ça se joue sur des détails. RAMA avec le Monde et l’Equipe.fr ]]>
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