Dans les quartiers sous-intégrés de la capitale, le phénomène des nids de poule semble devenir un véritable obstacle pour les automobilistes.
Pour pallier au phénomène, et permettre aux automobilistes d’échapper à ce calvaire parfois à l’origine de nombreuses pannes mécaniques des véhicules, les jeunes riverains des quartiers dits sous-intégrés apportent leur touche au travail, souvent bâclé des entreprises de BTP et pallier la négligence de l’Etat qui passe outre son rôle régalien de construire des routes viables.
Caillasses, cailloux, restes de béton ayant souvent servi à la construction des bâtisses, terre, sont des matières utilisées pour reboucher les trous jonchant les rues de la capitale. Une activité que bon nombre de jeunes exercent avec plaisir et qui tend à se généraliser dans les six arrondissements de Libreville.
[caption id="attachment_5625" align="alignright" width="300"] Les jeunes sur le terrain au quartier pompidou[/caption]L’activité qui semble gagner le terrain comporte deux catégories de pratiquants. La première, constituée de jeunes volontaires soucieux du bien-être des riverains automobilistes de leur quartier se livre à cette pratique de façon bénévole « nous sommes jeunes et nous ne pouvons pas rester les bras croisés face au problème de nids de poule qui cause chaque jour d’énormes problèmes mécaniques aux véhicules de nos parents qui peinent déjà à s’occuper de nous en cette période conjoncturelle. Alors nous devons faire quelque chose et c’est ce que nous faisons depuis ce matin », nous déclare Hervé rencontré au quartier derrière Sobraga de Libreville.
Pour Joslin surpris en pleine activité du coté de bel-air, « les habitants de ce quartier éprouvent de nombreuses difficultés à trouver un taxi pour se rendre dans leurs lieux de travail ou pour retourner dans leur domicile en fin de journée en raison de la dégradation des routes. Nous nous sommes engagés à retrousser les manches aider les automobilistes.»
Si la première catégorie semble avoir de la crédibilité auprès des populations libreviloise, la seconde quant à elle, constituée des jeunes à la quête de quelques pièces de monnaie semble se présenter comme une arnaque aux yeux des riverains. « Pour moi c’est une forme d’escroquerie car ils exigent et parfois vont jusqu’à barrer la voix à ceux qui refusent de donner de l’argent », s’exclame M. Pouoh, riverain du quartier plein Orety.
Mme Sabine rencontrée au lieu dit Pompidou semble ne pas vouloir utiliser des mots doux pour dénoncer ce phénomène : « pour moi c’est du banditisme ce que font ces jeunes car il n’y a aucun véritable travail qui est fait et on a impression qu’ils reviennent la nuit détériorer eux-mêmes ce qui a été mal fait la veille afin d’en faire leur fond de commerce. »
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