L’agence Fitch relève la notation du Gabon Cette décision est la conséquence des mesures structurelles mises en oeuvre ces derniers mois, notamment en matière de finances publiques, sous la houlette du président Ali Bongo Ondimba et exécutées par son directeur de cabinet, Brice Laccruche Alihanga. La décision a été prise ce vendredi 5 octobre. Mais elle n’a pour l’instant pas encore fait l’objet d’une communication publique. L’agence de notation Fitch ratings a revu à la hausse la note de la dette souveraine du Gabon, maintenant sa notation à « B » mais relevant sa perspective de « négatif » à « stable ». Selon Fitch, qui se montre très optimiste quant à la trajectoire économique du pays, cette décision vient consacrer les réformes structurelles mises en oeuvre par le Gabon depuis la fin de l’année 2017. Des réformes décidées par le président Ali Bongo Ondimba, en rupture avec la politique mise en place durant les cinq dernières années, et efficacement exécutées par son nouveau directeur de cabinet, Brice Laccruche Alihanga. Cet ex-commissaire au compte chez Pricewaterhouse Coopers, dont l’obsession est de rendre l’administration gabonaise plus efficace, est réputé très à l’aise dans le traitement des dossiers économiques et financiers. Un résultat dû aux réformes structurelles décidées ces derniers mois Du coup, ces derniers mois, les réformes structurelles se sont enchaînées à un rythme jamais vu au Gabon. Au premier rang d’entre elles, figure la réforme des comptes publics décidée en juin 2018, saluée par les organisations financières internationales (FMI, Banque mondiale, Banque africaine de développement, etc.) et prise en modèle dans les autres pays de la région. Dans son rapport, dont La Libreville, note source, a pu se procurer une copie, Fitch cite également l’apurement de la dette intérieure (celle de l’Etat sur les entreprises privées), la réforme de la fiscalité des entreprises ou encore celle de la paie des fonctionnaires (via la mise en place en juillet de bons de caisse). Autant d’efforts qui, selon Fitch, permettront au Gabon de se désendetter et d’améliorer son ratio dépenses publiques de fonctionnement / dépenses publiques d’investissement. Un point important pour le pays qui souhaite procéder à une relance de son économie et dégager des marges de manoeuvre budgétaire pour financer davantage de dépenses sociales. L’économie gabonaise repart Fitch note par ailleurs que l’économie gabonaise redémarre. Après avoir frôlé la récession en 2017, celle-ci devrait s’élever selon l’agence à 1,5 % en 2018 et 3 % en 2019. Dans le même temps, le déficit public devrait passer de 2,2 % en 2018 à 1,4 % en 2019. En outre, le niveau d’inflation reste très faible. Pour l’agence de notation, cette très bonne performance s’explique en partie par le relèvement du prix du baril. Mais l’essentiel de la reprise est dûe, selon elle, aux efforts de diversification entrepris par l’économie gabonaise, en particulier dans les mines, l’agro-business et dans le bois. Un pays jugée politiquement stable Du côté politique, Fitch s’attend à ce que la stabilité soit maintenue. « Le Gabon est l’un des rares pays stables dans une région, l’Afrique centrale, qui est très instable. On ne le relève jamais assez. La stabilité, c’est l’un des atouts majeurs pour une économie », indique une source chez Fitch. Une impression renforcée par la tenue des élections couplées, législatives et locales, du 6 octobre qui se sont jusqu’à présent parfaitement déroulées. Pour les autorités gabonaises, le relèvement de la note de Fitch est sans conteste une bonne nouvelle. Symboliquement, elle vient valider un peu plus les réformes en profondeur menées ces derniers mois et, semble-t-il, approuvées dans les urnes par les électeurs le weekend dernier. En pratique, elle permettra au pays de se refinancer à de bien meilleures conditions sur les marchés, et donc de se désendetter à moindre coût pour ses finances publiques. Enfin, elle envoie également un signal aux investisseurs extérieurs : celle d’un pays de plus en plus attractif. « Gabon is back! », s’exclamait vendredi dernier l’un des analystes de Fitch. RAMA]]>
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