Après le décès de leurs époux, les veuves sont régulièrement victimes de violences et de spoliation. La discrimination, le désespoir et la souffrance sont généralement au rendez-vous. A cela s’ajoute la privation de leurs biens matériels par des tiers. Les spoliateurs complètement avides, méprisant les règles tant du droit de succession, que le droit coutumier, entraînent la paupérisation et la précarisation de la veuve et de l’orphelin. La situation des femmes veuves est véritablement alarmante dans le contient. Au Gabon en particulier, 47% des veuves sont toujours victimes de maltraitance et de spoliation et seulement 21% d’entre elles entrent en possession de leurs droits. Ces femmes sont victimes d’une grande violence mentale. Parfois elles n’ont pas le temps de se recueillir sur la tombe de leurs défunts époux récemment enlevés à elles. Alors que les émotions tristes sont encore vives, elles se retrouvent dans un combat sans merci avec des spoliateurs qui font souvent preuve d’une grande agressivité verbale et physique. La spoliation des veuves prive les enfants, nos enfants d’éducation et d’opportunités futures. Cette situation désastreuse a un impact direct sur l’avenir de notre société. Pour cette raison, la protection de l’Etat constitue un jalon fondamental permettant de palier aux conditions de vie parfois très difficiles que traversent ces femmes. La Première dame Sylvia Bongo Ondimba et sa fondation éponyme apportent soutien incommensurable au combat des veuves et des orphelins au Gabon. Afin de donner une reconnaissance particulière à la situation des veuves, L’Assemblée Générale des Nations Unies a adopté en 2010 une résolution proposée par le Gabon, proclamant le 23 juin « Journée Internationale des Veuves », afin de mobiliser les populations autour de la condition de ces femmes. Cette résolution est notamment le résultat du long combat de la Première Dame Sylvia Bongo Ondimba pour la reconnaissance des millions de personnes en situation de veuvage dans le monde. L’Etat et les représentants du peuple ont également adopté de nombreuses mesures législatives et réglementaires en faveur d’une protection renforcée des droits du conjoint survivant, permettant notamment : Aux ayants droit de l’agent public décédé de percevoir un capital décès ; au conjoint survivant et aux orphelins en butte à des difficultés de bénéficier d’une assistance judiciaire ; au conseil successoral de remplacer le conseil familial ;aux officiers de la police judiciaire d’intervenir en cas de “délit pour spoliation” ; au conjoint survivant ou à son représentant d’obtenir que l’acte de décès lui soit remis par l’officier d’état civil, au même titre qu’à la belle famille. L’ensemble de ces mesures doit permettre de mieux garantir les intérêts des ayants droit et de leur assurer un meilleur accompagnement lors des formalités administratives et des procédures judiciaires effectuées après le décès d’un des conjoints. Par ailleurs, elles permettront également de rendre plus efficace le régime de l’aide sociale destinée aux veuves. Mais nous sommes encore loin de là dans les faits. «Moi je me souviens très bien de ce qui s’est passé quand j’ai perdu mon mari, on était en 2015. Pendant que j’étais à l’hôpital à veiller sur lui, car il souffrait d’un cancer des poumons, ma belle-famille ne lui rendait presque pas visite , sous prétexte que sa maigreur était dure à supporter. Dès que le décès a été prononcé, les parents de mon mari étaient déjà à notre domicile pour ramasser certains documents et tous les biens avant de fermer la maison. J’étais trop attristée pour m’occuper de cela, les enfants encore moins. C’est la sœur de ma mère qui nous m’a recueilli chez elle. Quelques jours, ils sont venus me chercher pour le veuvage en insinuant que j’avais toujours mal traité mon mari et que je devais le payer. Mes parents nous ont suivi, certains ne voulaient pas que je le fasse mais je l’ai fait pour mon mari. On me traitait comme une pestiférée et j’étais devenue la risée de tous. J’ai vécu près d’un an ainsi. J’avais pu louer une petite maison avec mes enfants, mon salaire me permettait de vivre décemment. Comme je ne manquais de pas grand-chose, je n’ai pas fait d’histoires à mes beaux-parents qui à cette époque me faisaient peur surtout que je n’étais mariée qu’à la coutume. Puis j’ai eu un déclic quand j’ai vu ma belle-sœur rouler en ville dans la voiture de mon mari alors que moi-même je n’avais pas pu m’en acheter une, sans compter que les enfants me disaient toujours qu’ils voulaient repartir chez nous. J’en ai parlé autour de moi et peu de temps après ma nièce m’a communiqué un numéro. C’était le 1455, je ne peux pas l’oublier. La fondation Sylvia Bongo Ondimba m’a véritablement soutenue. On a entamé les poursuites judiciaires. J’ai été assistée durant cette épreuve et quelques mois après on a pu rentrer en possession de presque tout ce que l’on nous avait pris. Nous sommes juridiquement les ayants droit de mon défunt mari et la loi nous protège. Je suis reconnaissante envers Dieu, la FSBO et la loi gabonaise. Tout ce que j’ai récupéré c’est grâce à eux » a confié madame Marie-France, une veuve spoliée. Mengue]]>
article précédent
Commentaires