En prélude de cette nouvelle année, 2019 et du discours traditionnel à la nation, les Gabonais estiment qu’ils doivent rester unis dans la diversité et préserver la paix sociale, pour un Gabon stable, indivisible et prospère. Un dossier spécial de FOCUS NEWS GABON. La République gabonaise, a célébré 58 ans d’histoire commune et de vivre ensemble le 17 août 2018 dernier. Un vivre ensemble, qui s’est construit à travers son histoire tant du point de vue culturel, politique, ethnique, linguistique et même physique. Un pays multi ethnique composé de neuf (9) provinces. En 1990, le monopartisme cède sa place au multipartisme, suite aux mouvements sociaux d’importance qui ont fait évoluer le pays d’une culture du monopartisme à celle de la pluralité des opinions et à la concurrence organisée de formations partisanes pour la prééminence politique. Il s’agit là incontestablement d’une avancée significative qui nous a fait grandir en tant que Nation. La République du Cameroun compte à ce jour 3 institutions républicaines : la Cour constitutionnelle, le Sénat et l’Assemblée nationale. Sur le plan socio-culturel, la diversité culturelle du Gabon constitue une des richesses du pays. Ainsi le Gabon peut se vanter d’avoir environ 55 ethnies, 50 langues locales et une dizaine de confessions religieuses qui cohabitent dans la tolérance. Cette diversité a généré une multitude d’expressions de cultures et une variété de traditions qui, font du slogan “Gabon un havre de paix, et melting pot africain” une réalité. La paix, un atout majeur La paix, bien plus qu’une devise, c’est un crédo au Gabon. Un pays pluriel, avec une mosaïque ethnique de plus de 200 sous-groupes, un clivage gabono-français hérité de la période coloniale, ainsi que plusieurs confessions religieuses. Cette diversité est prise en compte dans les politiques gouvernementales qui ont pour finalité de consolider un climat de tolérance, de paix, et de partage pour une intégration réussie. Les textes fondamentaux de la République du Gabon consacrent ainsi la laïcité, le bilinguisme et une politique de gouvernance basée sur la représentativité. Par ailleurs, des programmes ou institutions à l’instar du Conseil Nationale de la Démocratie, s’invitent dans le quotidien des gabonais pour favoriser la paix et le vivre ensemble. Les pouvoirs publics n’ont ménagé aucun effort en instaurant ce que nous appelons équilibre régional ou la géopolitique. Bien que contesté par certains, ce concept permet d’assurer l’accès à toutes les ethnies et tribus à des hautes fonctions au sein de l’État. Cependant dans ces dernières années, des crises économiques et des élections tendues ont légèrement altéré le label “havre de paix” du Gabon, mais la population est appelée à une contribution constante dans ce combat pour la paix. Pour y arriver le gouvernement gabonais a multiplié les actions et les discours de sensibilisation sur le patriotisme, le civisme. L’État a également renforcé ses actions de lutte contre la contre ingérence et les appels au chaos. Unité et intégration nationale Ces deux concepts indissociables marquent la sollicitude constante du peuple gabonais à l’égard des fondamentaux de paix, d’unité et de vivre ensemble. Les Gabonais estiment qu’ils doivent rester unis et préserver leur unité nationale. De ce fait, l’arrivée de cette nouvelle année donne à nouveau aux citoyens, l’occasion d’exprimer les valeurs fondamentales auxquelles ils sont attachés. Ceci, malgré les nombreuses perturbations politiques et des mouvements sociaux etc. observés dans les 1/4 du pays. « L’attitude des Gabonais est une attitude diverse selon les perceptions qu’ils ont de ces conflits politiques. Il y en a qui sont catégoriquement opposés à cette mobilisation sociale parce qu’ils considèrent qu’elle remet en question la stabilité et la souveraineté du Gabon; et par ailleurs ils sont dans leur majorité partisans de l’État unitaire. Seulement, on peut dire que la majorité des Gabonais sont pour que le pays vive dans la stabilité et que son intégrité territoriale et sa souveraineté ne soient pas menacées », explique le Pr Ndong, politologue gabonais. Selon les spécialistes, la dynamique unitaire du Gabon a toujours été soumise à rude épreuve depuis plusieurs années. Pour ces derniers, le foisonnement culturel et la diversité ethnique et linguistique du pays ne constituent pas un facteur de division mais se présentent plutôt comme une richesse et un héritage à préserver. Ceci, pour un meilleur développement socio-économique. Le Gabon face au défi de son développement Il faut le dire, l’économie du Gabon est l’une des plus diversifiées en Afrique centrale, non seulement grâce à de nombreuses implantations étrangères mais aussi à de nombreux groupes nationaux. On retrouve dans le pays, des activités très variées notamment dans les secteurs forestiers et agricoles (cultures de rente et vivrières), les hydrocarbures, l’industrie minières… Dans le cadre des infrastructures par exemple, le Gabon s’est lancé dans la réalisation d’importants chantiers touchant notamment au secteur énergétique ou de la santé. Et « la problématique du transport et de l’électricité doit être réglée avec la lutte contre les détournement de fonds, la restructuration et la modernisation des entreprises comme la Sogatra ou la Seeg », explique Roger Mombo, économiste. C’est dans cette optique en outre, que des projets structurants verront le jour pour résorber le déficit énergétique et créer les conditions de l’émergence, comme les huit (8) premières centrales solaires du Gabon qui entreront en activité en septembre 2019. En effet, un accord entre Ausar Energy, filiale du français Engie, et la Caisse des dépôts et consignations (CDC) du Gabon, qui finance ce projet pilote, a été signé le 6 août dernier à Libreville. Le gouvernement gabonais s’est également très investi dans l’amélioration du réseau routier du pays. À Libreville la capitale du pays, le tronçon Pk5 – Pk12 s’est vu refaire une beauté avec l’élargissement 2×2 de la voie et la construction de six (6) passerelles. Autres cas, le pont sur la Banio construit sur la lagune ou le désenclavement de l’Ogooué maritime avec l’inauguration très bientôt de l’axe routier Port-Gentil / Omboué qui est déjà fonctionnel. Ces infrastructures complètent le développement de l’industrie et la création de la zone de Nkok. Il faut le reconnaître, les bases sont établies pour que la métamorphose remarquable des villes du pays soit effective dans les années à venir, même si plusieurs contraintes comme la corruption et l’impunité laissent à désirer. Au premier semestre 2018, plus de 5000 emplois suivant les déclarations adressées par les entreprises à la Caisse nationale sécurité sociale (CNSS) ont été créés dans le pays. L’économie gabonaise se démarque par sa résilience et sa diversification reconnue par les instances économiques et monétaires internationales. L’équation complexe de l’emploi des jeunes Chez lui, assis devant l’écran de son ordinateur, Junior, 30 ans est à l’affût d’une annonce d’emploi. L’ingénieur en réseau et télécommunication est à la recherche d’un emploi stable. « Je cherche un vrai travail depuis 2015, juste après l’obtention de mon diplôme », explique-t-il d’un air fatigué. « J’ai déposé plus de 50 demandes d’emploi. Seuls quatre m’ont conduit vers des entretiens d’embauche qui n’ont malheureusement pas été concluants », argumente-t-il. Comme lui la majorité des jeunes Gabonais sont en proie au chômage et au sous-emploi. Dans un pays où plus de la moitié de la population est constituée de jeunes, des cas comme celui de Junior sont légion. Pour pallier ce problème, l’Etat gabonais a fait de l’insertion professionnelle des jeunes son défi. Ainsi, plusieurs programmes d’insertion socio-économique des jeunes ont été mis sur pieds par les autorités ; il s’agit entre autre de la relance du processus d’opérationnalisation de la Politique nationale de jeunesse du Gabon ou la création et dynamisation des structures telles que : l’Office national de l’emploi (ONE), le Conseil national de la jeunesse du Gabon (CNJ) ou le Fonds national d’actions sociales (FNAS). Des structures chargées de matérialiser, de porter et d’accompagner toutes les mesures prises à l’endroit des jeunes. Le bilan n’est pas insignifiant vu qu’en 2018, environ 3200 jeunes ont eu accès à l’emploi, au premier semestre de cette année. Le président de la République gabonaise a bâti sa politique économique et sociale sous le signe de l’égalité des chances, c’est-à-dire, la lutte contre les inégalités, la pauvreté et l’exclusion sociale. Pour cela, il a placé l’épanouissement, l’autonomisation, la formation et l’éducation des jeunes au cœur de son deuxième mandat politique, dénommé Septennat de la jeunesse. Cette politique a fait émergé une classe de dirigeants jeunes, dynamiques et en phase avec les enjeux actuels. Les gabonais constatent effectivement, que les stratégies d’emploi du gouvernement ont pris une nouvelle orientation depuis 2016, avec l’annonce du Chef de l’État, concernant l’effectivité de plusieurs mesures visant l’autonomie des jeunes Gabonais ainsi que leur intégration dans la sphère décisionnelle. Mais en dépit de ces avancées, les avis des jeunes divergent sur l’efficacité des actions gouvernementales en la matière, ou la mauvaise communication faite autour de celles-ci. « Nous voyons les efforts du gouvernement sur le plan de l’insertion professionnelle des jeunes, mais nous pensons qu’il peut faire mieux. Ceci commence par l’amélioration de l’offre de formation, l’utilisation des savoirs locaux pour réaliser certains grands projets de développement de l’entreprenariat jeune », argumente Hercule Nzé Souala, entrepreneur, président du Mouvement des Entrepreneurs Engagés – Wabouna. Par Zeus ]]>
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