Après l’académie du FC Nania qui lui sert de centre de formation, la star ghanéenne du ballon rond s’apprête à créer une clinique du sport. De quoi changer le destin de bien des joueurs. Sur le campus de l’université, dans le nord d’Accra, les frappes et les coups de sifflet résonnent derrière les arbres. C’est sur ce terrain à la pelouse dégarnie que s’entraînent régulièrement les joueurs du FC Nania, le club de deuxième division d’Abedi Pelé. Voix dure, regard perçant, l’ancien milieu offensif dirige ses troupes sans complaisance. « Quand il est à l’entraînement, ça ne sert à rien d’essayer de lui parler, confie son agent et ami Kwabena Tabury. Même si une guêpe le piquait, il ne bougerait pas ! » Plus que la performance, c’est la formation des jeunes qui inspire l’ancien joueur de l’Olympique de Marseille. Si aujourd’hui l’académie manque d’installations, tout devrait changer d’ici peu. Parmi la quarantaine de joueurs, bon nombre sont encore scolarisés. « Chacun va dans l’école de son quartier et ils se débrouillent pour venir aux entraînements, aux tournois. Mais à long terme, note Kwabena Tabury, nous aurons tout réuni au même endroit : les terrains, les dortoirs, les salles de classe avec des professeurs qui viendront spécifiquement, et la clinique pour les blessures et la rééducation. » Une blessure, et la carrière est finie Et c’est bien ça, la nouvelle idée d’Abedi Pelé : fonder une clinique du sport au Ghana. « C’est un rêve que j’ai depuis longtemps. Quand j’étais jeune, se souvient-il, j’ai vu tellement d’enfants aussi bons ou même meilleurs que moi qui ont dû arrêter leur carrière à cause d’une petite blessure. En France, tu es blessé au ménisque, après deux ou trois mois, tu rejoues. Ici, tu es out pour toujours. C’est fini. Il a donc fallu trouver une solution durable : construire une clinique chez nous. » Le triple Ballon d’or africain ne compte plus autour de lui les fractures, lésions et commotions. Des blessures de tous les jours. « Il n’y a pas longtemps encore à un tournoi, je vois un garçon avec des béquilles. Il me dit qu’il s’est blessé en jouant, que la famille l’a emmené au village pour le soigner. Mais j’ai préféré prendre rendez-vous avec un de nos docteurs et la radio a montré que le tibia était cassé. On a opéré tout de suite. Ça faisait un mois qu’il était dans cet état ! Il y a souvent des sorciers qui vont baratiner les enfants. »
Abedi Pelé va lancer une clinique de sport
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