Aviez-vous appris l’intégration du Conseil gabonais des chargeurs à l’office des ports et rades du Gabon? Votre appréciation? Oui j’ai pris connaissance de cette décision qui me paraît irréfléchie. Les missions dévolues au conseil gabonais des chargeurs ne sont pas les mêmes que celles de l’office des ports et rades du Gabon. Ce sont donc deux administrations différentes. Le seul problème du conseil gabonais des chargeurs résulte d’une gestion approximative et calamiteuse que les agents dénoncent, à juste titre, depuis des années. Il est inadmissible et inconcevable que cette entité productive ne puisse pas honorer régulièrement et mensuellement les salaires des agents. Tout récemment nous avons reçu une note, sans base juridique, imposant d’autorité une baisse des salaires. Nous avons ici l’illustration éloquente d’un pouvoir basé sur le népotisme et la camarilla. Les ravages dans toutes les administrations gérées par les incompétents sont incommensurables. Le Gabon dispose pourtant d’un gisement des cadres dynamiques et compétents mais malheureusement relégués aux magasins des accessoires. Quel est le coût réel du nouveau siège du conseil gabonais des chargeurs ? La première pierre de ce siège a été posée par le président de la république El Hadj Omar Bongo qui ne voulait plus procéder à ce types de cérémonies dont les résultats finaux se soldaient par des éléphants blancs. Sur mon insistance, celles de mon Ministre de tutelle Mme Honorine Dossou Naki, du premier Ministre Jean Eyeghe Ndong et du coordinateur des Affaires présidentielles Jean Pierre Lemboumba Lepandou, le chef de l’État avait marqué son accord. Devant le premier Ministre Jean Eyeghe Ndong encore vivant, j’avais dit au chef de l’État que si ce bâtiment ne voyait pas le jour au bout de deux ans, j’étais disposé à remettre ma démission ou me faire démissionner. (Éclats de rires des deux autorités). J’avais donné des gages suffisants dans la mesure où je bénéficiais de la sollicitude de l’administrateur de BGFI, Monsieur Henri Claude Oyima, qui mettait à ma disposition un technicien bien calibré Mr Axel Kissangou pour un montage financier. Au regard des plans du bâtiment, le coût du crédit a été chiffré à un milliard cinq cent millions de francs CFA.(1. 500 000 000frs). Quand je quitte le conseil gabonais des chargeurs, le bâtiment était en phase de finitions. Le tout puissant n’a pas voulu que tous les acteurs ayant contribué à l’édification de cette œuvre ne l’inaugurent: la puissance divine transcendant toujours celle de l’homme. Que pensez-vous alors de la situation des agents du CGC ? Cette structure dispose des compétences avérées que je connais très bien. Il est hors de question que ses responsables de famille émargent aux bordereaux du chômage. J’espère que la fusion absorption tiendra compte de leur situation. Les agents ne sont pas responsables de cette situation ubuesque et loufoque. Vous êtes exilé politique, très actif dans la résistance. Que pensez-vous de cette crise politique qui s’enlise? La crise n’est pas seulement politique. Elle est multiforme et multidimensionnelle. Aucun secteur d’activité n’est épargné. Si le Gabon était une entreprise, je pense que la liquidation judiciaire serait prononcée depuis longtemps. Sur le plan politique, j’ai écrit au président de la République française son excellence Emmanuel Macron avec ampliation à tous les grands leaders politiques français et gabonais. J’ai l’intime conviction que nous sortirons de ce chaudron politique dans lequel est plongé le pays. Il faut savoir quitter les choses à temps au risque de tout perdre. Que pensez-vous de l’initiative d’un dialogue proposé par le premier ministre ? Monsieur Julien Nkoghe Bekale et moi se connaissons très bien. Il peut avoir des capacités, qualités, facultés incontestables pour diriger un gouvernement, mais il porte en lui l’illégitimité du pouvoir usurpé. Qui l’a d’ailleurs nommé à ce poste ? Celui qui est présumé mort, celui dont l’état de santé constitue une énigme ou un sosie qui, toute honte bue, est exhibé sans que sa famille ne s’interpose. Si M. Julien Nkoghe Bekale veut convoquer le dialogue pour faire respecter la voix des urnes, il sortira très grandi et le peuple gabonais lui sera éternellement reconnaissant. En revanche, s’il convoque le dialogue pour un partage honteux de strapontins, il ne trouvera pas preneurs. Surtout dans la résistance en France, en Amérique du Nord et en Europe. Les renégats siègent déjà au gouvernement pour des raisons faméliques. C’est bon… le président Poutine déclarait « il vaut mieux être pendu pour la loyauté que d’être récompensé pour la trahison ». Le peuple gabonais ne pardonnera pas toujours à ceux qui retournent casaque. Abraham Lincoln disait « On peut tromper une partie du peuple tout le temps, on peut tromper le peuple un certain temps mais on ne peut pas tromper le peuple tout le temps ». Le peuple gabonais est mature. Votre mot de fin Certes, la lutte politique est une affirmation de soi, mais elle doit être prioritairement une défense des intérêts de la République. Comprendre qui pourra. Je vous remercie. ]]>
Commentaires