Le président de la République, Ali Bongo Ondimba a, à l’instar des autres dirigeants, rendu un hommage mérité à l’ancien président et héros de l’indépendance du Zimbabwe, Robert Mugabe, décédé ce vendredi 6 septembre à l’âge de 95 ans.
« C’est avec la plus grande tristesse que j’annonce le décès du père fondateur du Zimbabwe et de l’ancien président, le commandant Robert Mugabe », a déclaré Emmerson Mnangagwa dans un tweet. Poursuivant ce dernier a indiqué que « le commandant Mugabe était une icône de la libération, un panafricain qui a dédié sa vie à l‘émancipation (…) de son peuple. Sa contribution à l’histoire de notre nation et de notre continent ne sera jamais oubliée. Que son âme repose en paix ».
Une nouvelle qui a provoqué une vive émotion dans le monde et suscité beaucoup de réaction, de compassions et de sollicitude. Ne pouvant rester insensible face à la perte de cette icône de la libération de l’Afrique Australe, le Chef de l’Etat gabonais n’a pas manqué d’adresser quelques mots de réconfort à ce peuple lourdement affligé.
« Robert Mugabe fut un grand combattant de la libération, l’acteur décisif de l’indépendance de son pays, le Zimbabwe, doublé d’un fervent panafricaniste. Ne l’oublions jamais. Qu’il repose en paix. Mes condoléances à sa famille, au peuple zimbabwéen et au Président Emmerson Dambudzo Mnangagwa », dixit le président de la République, chef de l’Etat gabonais, Ali Bongo Ondimba.
Il est à noter que malgré ses exactions, Robert Mugabe restait populaire chez une grande partie de la population, notamment chez les personnes âgées qui ont vécu la période de la guerre qu’a menée ce dernier pour la décolonisation du Zimbabwe. Selon Emmanuel Goujon, fondateur de la société de conseils Africa Global Approach, il est important de ne pas oublier qu’il a été un héros africain dans les années 1980. « Mugabe a su mener son pays à l’indépendance, et cela à la fin d’une situation d’apartheid où la minorité blanche dominait la majorité noire. Ça, c’est resté dans les mémoires des gens », a-t-il expliqué
Qui était Robert Mugabe
Né en 1924 dans une famille pauvre de ce qui était encore la Rhodésie du Sud, Robert Mugabe a eu une enfance plutôt solitaire, entouré de ses livres. Devenu instituteur, il part étudier en Afrique du Sud. C’est là qu’il s’initie au marxisme avec des membres de l’ANC (Congrès national africain), le parti anti-apartheid de Nelson Mandela.
Dix ans en prison
De retour dans son pays dans les années 1960, il milite aux côté du parti de l’Union national du Zimbabwe (Zanu) contre le régime blanc et raciste de Ian Smith. L’homme qui dirige le pays après en avoir unilatéralement proclamé l’indépendance vis-à-vis du Royaume-Uni refuse de remettre le pouvoir à la population noire.
Un activisme que Robert Mugabe paie chèrement. En 1965, il est jeté en prison. Il y restera 10 ans. Du fond de sa geôle, un événement traumatisant va accroître son hostilité à l’égard des colons : en 1966, il perd son fils de 3 ans mais se voit refuser une sortie exceptionnelle pour se rendre à ses funérailles. Il ne le pardonnera jamais.
À sa sortie, en 1973, il se réfugie au Mozambique, pays depuis lequel il continue à consolider son influence sur le Zanu. Il prend la tête de la Zanla, la branche militaire du Zanu, et y continue la guérilla contre le gouvernement. En 1980, après les accords de Lancaster, qui conduiront à l’indépendance de la Rhodésie, « Comrade Bob », qui n’a rien perdu de sa foi marxiste, devient Premier ministre. Il accède au statut de héros national. Malgré sa haine des Blancs, Robert Mugabe prône une politique de réconciliation.
FGM
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