Après le décès tragique de George Floyd survenu le 25 mai 2020 à Minneapolis, les Etats-Unis ont observé une vague de protestations. Plusieurs voix se sont levées pour dire « Non » aux violences policières que subissent les minorités. Parmi ces voix, celle de Stephen Jackson, ami de longue date de George Floyd. Ce dernier est devenu l’un des leaders du mouvement Black Lives Matter aux États-Unis.Compte tenu du climat sanitaire et social qui prévaut actuellement dans le pays, Stephen Jackson et Matt Barnes ont discuté de Kyrie Irving et de son implication, en tant que l’un de vice-présidents du syndicat des joueurs, contre la reprise de la NBA fin juillet.
Si les acteurs de la NBA s’interrogent sur une éventuelle reprise de la saison NBA, fin juillet, Stephen Jackson est formel et s’est prononcé contre un retour aux affaires de la ligue, au même titre que Kyrie Irving ou Dwight Howard. Parmi les leaders du mouvement de protestation, « Stack Jack » a expliqué son choix sur Instagram, estimant que le moment vécu par son pays était trop important pour être détourné par une quelconque forme de divertissement, surtout de la NBA, composé en grande majorité de joueurs issus de minorités.
« J’adore la NBA. C’est ma famille, » a-t-il déclaré « Mais ce n’est pas le moment de jouer au basket, vous tous. Ce n’est pas le moment. Jouer au basket va seulement faire une chose : détourner toute l’attention de la tâche à accomplir et de ce pour quoi on se bat. »
Pour l’ancien joueur du début des années 2000, « ce truc est plus important qu’une bague ». Il y a deux jours, Stephen Jackson avait déjà senti le mouvement perdre de sa force en postant une photo de lui à Minneapolis, au carrefour de la Chicago Avenue, rebaptisée George Floyd Avenue, où son ami a perdu la vie, asphyxié pendant 8 minutes et 46 secondes par un officier de police. Avec le message suivant :« Les caméras ont disparu. Les médias sont partis. Ceux qui cherchent l’attention sont aussi partis. Je suis toujours là, mon frère. Les pieds ancrés dans le sol. Justice sera rendue ».
Stephen Jackson a enfin pointé du doigt le silence de tous les propriétaires blancs de franchises NBA, qui se sont contentés, pour la quasi-majorité, de simples messages de soutien. « Aucun de ces propriétaires blancs n’a parlé. Aucun d’entre eux ne prend position. Oui, ils pourraient poster une vidéo quand la saison va reprendre en nous disant ce que nous devrions faire, mais ils ne font rien. Jouer au basket ne va rien faire d’autre que leur rapporter de l’argent et prendre l’attention sur ce pour quoi nous nous battons, ce pour quoi nous marchons. C’est plus important que nous tous, et c’est plus important que le sport. C’est triste qu’on doive encore expliquer ça aux gens, mon frère. C’est triste. »
L’histoire des minorités aux Etats-Unis est tachée d’injustice et d’humiliation et le monde du sport a toujours été plus u moins passif. Finie, l’époque du « Shut up and dribble » (« Tais-toi et dribble », comme l’avait suggéré Laura Ingraham, présentatrice de Fox News, à LeBron James), Stephen Jackson aimerait désormais voir le monde de la NBA, y compris ses joueurs, s’impliquer davantage. C’est dans ce sens qu’il s’est récemment adressé aux joueurs en leur sommant de rejoindre son camp.
« J’entends tout ce qu’ils disent, » a-t-il déclaré . « Les joueurs NBA ont un style de vie, ils doivent faire leur argent… Pfff, pensez aux membres des familles qui ont perdu un proche, tué par la police. Tout l’argent du monde ne pourra les ramener, ou atténuer leur douleur. Pensez à eux. Pensez aux gens qui ne sont pas de la NBA, et dont la vie a été affectée par ça. Eux, ils sont toujours là et marchent. Ils ne gagneront jamais un million de dollars de toute leur vie, mais ils sont toujours là, en première ligne, à se battre pour une cause plus grande qu’eux. Comme vous le voyez, certains joueurs commencent à comprendre maintenant. Ils ne veulent pas jouer. Et ça continue, on continue à se faire tuer tous les soirs. Et pas seulement nous, la police tue toutes les races. Il faut qu’on comprenne ça, et ils tuent les noirs en beaucoup plus grande quantité, pour que vous puissiez voir que notre moment, c’est maintenant. On doit se manifester maintenant, et tirer profit de cette situation. Pour nos enfants, et les enfants de nos enfants. Je n’arrive pas à croire que vous ne compreniez pas ça ».
FGM
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