Adoptés en Conseil de Ministres, le 23 mars dernier, dans le cadre du programme « Gabon égalité », les trois projets de loi visant la promotion de la femme gabonaise, n’ont pas fini d’enregistrer des commentaires dans l’opinion. Parmi ceux-ci, celui de Claudine Ayo épouse Mavioga. La prophétesse, dans sa position de femme d’église s’est accentuée sur le commentaire du deuxième projet de loi.
Il s’agit en effet, du projet relatif à la modification et la suppression de certaines dispositions du code civil concernant l’obligation d’obéissance de la femme et le rôle du mari en tant que chef de famille ; le choix de la résidence réservé au mari pour en faire un choix commun. Pour Mme Ayo, s’appuyant sur certaines références religieuses et traditionnelles, l’adoption de cette loi est inopportune.
Pour l’ancienne candidate à l’élection présidentielle au Gabon, « l’homme est le chef de la famille, le chef de la femme. Comme Christ est le chef de l’église. » Des paroles qu’elle a tiré du livre d’Ephésien. Ainsi, l’homme obtient le privilège du statut de chef, lorsqu’il revêt la nature de Christ vis-à-vis de sa famille, comme Christ lui-même le fait pour l’église. Dans cette logique, elle s’appuie aussi sur une injonction biblique faite à l’endroit de l’homme « aimez vos femmes comme Christ a aimé l’église et s’est donné pour elle ». Ce commandant qui doit conduire l’homme à aimer sa femme, à s’investir et à prendre soin d’elle, est conforme à la nature même de la femme qui a besoin d’amour et de protection dans sa relation avec son homme. Ceci répond et justifie l’injonction de Dieu vis-à-vis de la femme « femmes, soyez soumises ». Cette nouvelle viole ces principes divins.
Aussi, Claudine Ayo épouse Mavioga n’a-t-elle pas manqué de convoquer les traditions africaines pour dire son point de vue sur la question de la suppression du privilège de chef de famille que la loi gabonaise accordait, jusqu’ici, à l’homme dans sa relation avec la femme dans le mariage. « En tant que bantou », il est enseigné dans nos traditions que le « papa c’est le chef ». Cette éducation fait partie des valeurs les plus profondes de la société gabonaise. Dans ce sens, pour elle, cette nouvelle loi remet en cause, les fondements même de notre société.
Ajoutons que la prophétesse n’a pas manqué de redouter les conséquences et répercussions négatives de cette loi et de ces débats, dans la société gabonaise en général et dans les familles en particulier. Cette loi peut mal s’interpréter et engendrer d’innombrables incompréhensions dans les foyers. Notamment en ce qui concerne l’égalité devant les charges conjugales et dans certains autres cas, comme dans celui du versement de la dot. Dans ce dernier cas, certains hommes pourraient être appelés à demander leurs femmes à verser la moitié de la dot, au nom de l’égalité des genres. Dans des situations plus extrêmes, certains peuvent se décharger de la moitié de leurs obligations d’entretien vis-à-vis de leurs femmes et des enfants au nom de cette même égalité homme – femme.
Pour finir, elle suggère, que certaines questions soient traitées par référendum étant donné leur importance, c’est le cas des questions qui touchent directement à la famille, le socle de la société.
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