L’annonce du démarrage imminent de poursuites judiciaires contre les hauts responsables de l’État, auteurs de détournements de deniers publics a été faite dans une série de publications sur les réseaux sociaux, par le ministre de la promotion de la bonne gouvernance, Francis Nkea Ndzigue, depuis le 26 août dernier. Une opération qui est consécutive à la révélation de plusieurs détournements des fonds publics par des hauts responsables au sommet de l’État.
C’est ce que nous avons appris dans l’une des publications du ministre : « suite à la révélation de plusieurs cas de détournements de deniers publics perpétrés ces derniers temps au sommet de l’État, le ministre de la Promotion de la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption tient à rappeler que le président de la République conduit actuellement une politique de tolérance zéro à l’égard de la corruption et infractions assimilées. Autrement dit, tous les coupables seront soumis à la rigueur de la justice. Selon l’article 506 du Code pénal, le détournement de deniers publics est passible de la peine de vingt ans de réclusion criminelle au plus et de 100 000 000 FCFA d’amende au plus ». Ce rappel de la volonté du Président de la République et des dispositions en la matière sera le tout dernier après une période de sensibilisation.
En effet, en début d’année, le ministère avait annoncé que l’année 2021 serait consacrée à la sensibilisation, au contrôle et à la sanction : « Nous allons privilégier le contrôle. Désormais la Navea [Autorité nationale de vérification et d’audit] fera le contrôle de ministère en ministère. La Navea ira de ministère en ministère pour vérifier les dotations budgétaires ; vérifier les encaissements et vérifier ce qui a été fait avec ces encaissements. Nous allons privilégier la sanction disciplinaire sur les agents publics », avait-il affirmé.
Rappelons que ces sorties du ministre se sont faites plusieurs mois après le lancement par la Commission nationale de lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite de l’audit de 42 administrations, le 17 mars dernier.
Les résultats de cet audit n’ayant pas encore été rendu public, le membre du gouvernement n’a pas dévoilé, pour l’instant de quels cas de corruption il s’agit, ni de quelle administration il est question. Le ministre ne donne aucune indication sur les personnes concernées. Mais il tient les conséquences graves des actes de corruption, dans le contexte de covid-19 que traversent notre pays : « en pleine relance économique, nous ne pouvons pas tolérer de tel comportement au sommet de l’État ».
Enfin, selon le résultat d’une enquête de l’agence nationale d’investigation financière, le Gabon, sur la période 2012 – 2016, a perdu 600 milliards de FCFA dans les payements frauduleux à des fournisseurs. C’est-à-dire que les leçons des opérations « mamba » et « scorpion » n’ont pas été bien apprises par les adeptes de détournement des deniers publics au sommet de l’État. Toute chose qui conduit le gouvernement, à nouveau, à durcir le ton contre cette gangrène.
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