A l’heure où plusieurs révélations choquantes sont faites en ce qui concerne les détournements de deniers publics, dans le cadre de « l’opération scorpion » initiée par les plus hautes autorités gabonaises , jusqu’à présent, aucun membre ou leader de l’opposition gabonaise n’a jugé utile ou voulu se prononcer sur la question.
Fait étonnant depuis les scandales financiers que connaît actuellement le pays et qui mettent en causes plusieurs hauts responsables d’administrations publiques et parapubliques, les opposants gabonais, pourtant très actifs sur les réseaux sociaux et sur les chaînes internationales ne se sont pas encore prononcés à ce sujet. Inaudibles et silencieux depuis les récents événements qui secouent les administrations publiques, on serait tenté de se demander ce qui intéresse vraiment l’opposition au Gabon.
Alors que l’institution judiciaire gabonaise a manifestement fait preuve de réactivité et d’une grande fermeté. L’on s’attendait à une réaction comme il est d’usage, des grandes figures de l’opposition radicale gabonaise. Que nenni ! Que ce soit la Coalition pour la nouvelle République (CNR) de Jean Ping, le Parti pour le changement (PLC) de Nicolas Nguema, de l’Union nationale (UN) de Zacharie Myboto etc, ou encore les activistes pro-oppositions comme Laurence Ndong ou Marc Ona Essangui. Jusque-là, aucune déclaration officielle n’a été faite.
Par ce mutisme qui ne dit pas son nom, un peu comme un silence coupable qui cacherait quelque chose, on serait tenté de croire que le problème de l’opposition gabonaise est qu’elle ne fait que s’opposer de manière pavlovienne sur des sujets très éloignés du quotidien des populations. Or, ce qu’attendent les gabonais, ce sont des contre-propositions pour répondre à leurs préoccupations. Ce silence légendaire pourrait également laisser penser que l’opposition gabonaise est en état de stagnation irréversible.
En ce qui concerne le groupe des 10 pour l’ « appel à agir », lancé lors du malencontreux AVC d’Ali Bongo Ondimba, un mouvement pourtant très actif à ses débuts semble désormais être en perte de vitesse. Celui-ci comme à ses débuts, est resté cantonné sur sa préoccupation première à savoir la prétendue expertise médicale du No1 gabonais. A ce jour, et en dehors de quelques sorties isolées, les 10 ne mènent plus aucune action sur le terrain. C’est à croire que ce mouvement n’avait pour seul cheval de bataille que la maladie du chef de l’Etat.
Pour le cas de Jean Ping, pour ne citer que celui-là, aucun geste humanitaire, aucun forum pour le développement du Gabon, aucune participation aux actions citoyennes. Toujours dans ses allocutions, la plupart du temps porteuses d’espoir, mais au final toutes uniformes, empreintes de dénonciation et remplies de récrimination, sans prise de décision ni véritable action fondatrice. Distrait par les réclamations de sa victoire prétendument volée, celui qui se considère comme l’aile dure de l’opposition radicale au Gabon est longtemps resté dans l’ombre à rêver de vivre un jour au palais présidentiel. Au point où, la question de corruption qui fait actuellement couler beaucoup d’encre semble lui passer au-dessus de la tête.
FGM
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