L’ancien président ivoirien et son ministre Charles Blé Goudé peuvent désormais se déplacer sous certaines conditions.
L’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, son ancien ministre de la jeunesse, tous deux acquittés depuis le 15 janvier 2019, tendent désormais la main au pouvoir d’Abidjan, maintenant qu’ils ont été autorisés à se déplacer sur décision hier (28.05.20) de la Cour pénale internationale (CPI)
Le parti au pouvoir considère cependant la décision de la CPI encore trop peu claire.
Appel à la réconciliation
Face à la presse et de nombreux militants qui ont violé les mesures barrières de lutte contre le coronavirus, Assoa Adou, le secrétaire général du Front populaire ivoirien, proche de Laurent Gbagbo, a donné la position officielle de son parti par rapport à la décision de CPI de lever certaines mesures de restrictions contre l’ancien président et son ministre.
Pour Assoa Adou, il est temps de se réconcilier et il lance un appel au pouvoir d’Abidjan :
“Le Front populaire ivoirien lance enfin un appel solennel au président Alassane Ouattara, au gouvernement et au RHDP unifié, afin qu’ils saisissent cette opportunité historique pour créer les conditions d’un véritable dialogue républicain en vue de la paix et de la cohésion nationale. Pour le Front populaire ivoirien, l’heure de la réconciliation a sonné.”
Clarifier les choses
De son côté, Joël N’Guessan, ancien porte-parole du parti au pouvoir et vice-président de cette formation politique, trouve cette décision de la CPI ambiguë. Il recommande à cette juridiction internationale de bien clarifier les choses.
“Ils n’ont fait que diminuer les mesures de restriction qui étaient à leur encontre. A mon avis, il faudrait que la Cour pénale internationale soit plus explicite dans ses décisions. Je pense que le moment est venu, après pratiquement dix ans, qu’on sache si oui ou non ils sont libérés, si oui ou non ils sont condamnés. De telle sorte qu’on lève les ambiguïtés du genre : on vous accorde la liberté conditionnelle mais on vous restreint vos possibilités. Cela pose un problème. Comment dire à quelqu’un que tu es libre de partir partout où tu veux mais à condition de venir demander mon autorisation. Là ce n’est pas sérieux.”
Avec cette décision de la CPI, la juridiction internationale impose aux leaders politiques ivoiriens de prendre leurs responsabilités dans leur volonté d’aller ou non vers la réconciliation.
Pour mémoire, Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé ont été condamnés en Côte d’Ivoire par contumace à 20 ans de prison. A présent tous les regards sont tournés vers Alassane Ouattara, le président ivoirien, pour savoir quelle sera sa réaction.
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