C’est à la mosquée Hassan II ce Samedi 9 mars 2024 que la communauté musulmane a été conviée à prendre part à une conférence de presse organisée par le grand imam de ladite mosquée. L’imam Tidjiani Baba Gana a tenu à dépeindre la situation dans laquelle se trouve actuellement le Conseil Supérieur des Affaires Islamiques du Gabon où deux groupes menés respectivement par l’imam Benyamin Andjoua Obolo et l’imam Abdul Rachid Mbadinga veulent avoir chacun la présidence de l’institution.
Si après le coup de libération du 30 août 2023, les “arabisants” avaient adoubé l’imam Benyamin Andjoua Obolo comme futur président du CSAIG, une assemblée générale extraordinaire avait été organisée. Celle-ci avait entériné la nomination de l’imam Abdul Rachid Mbadinga en tant que président par intérim du CSAIG. L’homme étant doté d’une véritable expérience avérée et précédemment vice-président chargé des affaires religieuses dans l’ancien bureau.
Les recommandations d’Oligui Nguema rejetées par le camp Benyamin Andjoua Obolo?
Selon l’imam de la mosquée Hassan II, triste est de constater que après avoir été reçu en audience par le Chef de l’État Brice Clotaire Oligui Nguema qui a donné des recommandations pour taire les vives tensions à l’approche du congrès extraordinaire, le camp de l’imam Benyamin Andjoua Obolo ferait tout pour saboter le processus de réconciliation et de consensus en cours.
« Au sortir de cet échange avec le président de la Transition, il y a eu des points de vue divergents. Cependant, le président de la Transition avait déjà mis un canevas de travail, notamment celui de choisir pour chaque entité, c’est-à-dire le conseil supérieur des affaires islamiques, le Grand imam et le chef de la communauté musulmane, des personnes pour les représenter. Il était question qu’on lui fasse des propositions, qu’on lui apporte des noms. Une proposition que l’imam Benyamin Andjoua Obolo et ses hommes ont rejetée. Il y a eu un comité qui a été mis en place lors de notre rencontre avec le président de la transition. Nous devions, ensemble, nous asseoir pour trouver un consensus, afin d’aller dans la sérénité. Mais les points de vue sont allés dans tous les sens » a souligné l’imam Tidjiani Baba Gana.
Pas de consensus, pas de réconciliation, pas de congrès :
Malgré les travaux préparatoires pour organiser le congrès extraordinaire, le camp de l’imam Benyamin Andjoua Obolo apparaîtrait comme un véritable obstacle , ne prenant en compte aucune proposition de l’autre camp. Des irrégularités non conforme à la charte musulmane auraient été constatées également. « Le camp de l’imam Benyamin Andjoua Obolo a organisé des travaux préparatoires auxquels nous avons voulu participer pour leur montrer notre bonne volonté. Mais il y a eu des commissions dans lesquelles beaucoup d’entre nous ne se sont pas retrouvés. Nous n’étions pas d’accord parce que ces derniers n’ont pas tenu compte des travaux que nous avons effectué. C’est pour toutes ces raisons que nous nous sommes dit que nous n’irons pas à ce congrès en l’absence d’un consensus, d’une harmonisation entre nous » a déclaré l’imam de la mosquée Hassan II.
Face à toutes ces divergences qui apparaissent comme des blocus, « Nous allons nous référer au président de la Transition, puisque l’idée de nous retrouver dans le cadre d’un congrès nous a été expressément suggérée par ses soins. Nous nous remettons à la sagesse du chef de l’Etat pour pouvoir résoudre le problème qui nous désole », a conclu l’imam Tidjiani Baba Gana. La commission « vérité et réconciliation », mise en place dans la perspective de procéder aux travaux préparatoires du Congrès imminent, s’est réunie le dimanche 10 mars à Libreville. Seulement, cette commission, érigée de façon unilatérale par l’imam Benyamine Andjoua Obolo, s’est soldée par un échec cuisant, puisqu’une frange importante de la communauté musulmane du Gabon s’est retirée de ce qui se caractérise désormais comme une mascarade.
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