Le président américain a entamé mardi 18 juin en Floride sa campagne pour un deuxième mandat, reprenant ses thèmes favoris de 2016 et attaquant avec violence ses adversaires démocrates.
«Nous y sommes arrivés une fois, nous y arriverons encore. Et cette fois nous allons finir le travail». Mardi 18 juin à Orlando, face à 20.000 supporteurs galvanisés par son style provocateur, Donald Trump a donné le coup d’envoi de sa deuxième campagne présidentielle, promettant «un séisme dans les urnes». À ses côtés, son épouse Melania, une grande partie de sa famille, son vice-président Mike Pence et de fidèles alliés républicains.
«Quatre ans de plus! Quatre ans de plus!», reprenaient régulièrement ses soutiens dans la salle de l’Amway Center. Faisant huer tour à tour les médias «Fake News», sa rivale en 2016 Hillary Clinton, Barack Obama ou encore l’enquête du procureur spécial Robert Mueller, il a accusé ses adversaires politiques d’être «guidés par la haine», ciblant la vingtaine de candidats démocrates qui espèrent lui ravir la Maison Blanche. «Voter pour un démocrate, quel qu’il soit, en 2020, c’est voter pour la montée du socialisme radical et la destruction du rêve américain», a-t-il affirmé.
«Keep America great»
L’impétueux président américain, en position délicate dans les sondages, sait qu’il devra s’imposer dans le «Sunshine State» s’il veut se maintenir huit ans au pouvoir comme ses trois prédécesseurs, Barack Obama, George W. Bush et Bill Clinton. Jouant avec la foule, Donald Trump a fait mine de lui faire choisir, à l’applaudimètre, le meilleur slogan possible. «Vous êtes prêts? Je veux vous entendre!», a lancé l’ancien animateur de télé-réalité. «Make America Great Again» (Rendre à l’Amérique sa grandeur)? «Keep America Great» (Garder sa grandeur à l’Amérique)?
Cette base fidèle constituera l’un de ses atouts pour tenter de décrocher un second mandat en 2020. Ce rassemblement lui a donné l’occasion de capter toute la lumière, avant une séquence qui sera plus favorable à ses adversaires démocrates. Celui qui s’est présenté en 2016 comme le candidat anti-système et anti-élites semble déterminé à conserver le ton et la posture de l’outsider, mais l’équation n’est pas la même après plusieurs années au pouvoir.
«L’Économie Trump»
Comme en 2016, lorsqu’il avait brandi l’idée de construire un mur à la frontière avec le Mexique, il a insisté sur la nécessité d’être ferme sur l’immigration. Mais il n’a pas repris sa promesse lancée la veille de commencer à expulser les «millions d’étrangers (…) entrés de manière illicite aux États-Unis». Sur le bilan, Donald Trump a mis en avant les bons chiffres de ce qu’il appelle «l’Économie Trump». «Le monde entier envie notre économie, qui est peut-être la meilleure économie de l’Histoire de notre pays», a-t-il lancé.
Il a aussi réitéré ses positions, connues, sur l’Iran et Israël, en défendant sa décision emblématique sur le transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem. «Nous avons renoué le lien d’amitié avec notre cher allié, l’État d’Israël», a-t-il déclaré sous les applaudissements. Sur l’Iran, Donald Trump a de nouveau dénoncé l’accord «désastreux» sur le nucléaire iranien dont il a retiré les États-Unis en 2018, claironnant avoir «imposé les sanctions les plus dures jamais appliquées contre le premier État parrain du terrorisme dans le monde».
Trump «vit dans un univers parallèle»
Huit jours après ce show Trump, vingt candidats démocrates se retrouveront à Miami, quelque 300 km plus au sud, pour deux débats cruciaux dans une primaire qui s’annonce très ouverte. Le candidat à la Maison-Blanche et socialiste revendiqué Bernie Sanders a répliqué au discours du républicain. «Écouter Trump m’a vraiment fait sentir que c’est un homme qui vit dans un univers parallèle (…) et doit être battu», a déclaré le sénateur indépendant, éreintant le milliardaire pour n’avoir pas évoqué les inégalités sociales.
En 2016, l’ex-magnat de l’immobilier a, grâce à des victoires cruciales dans une poignée d’États-clés, été propulsé à la Maison-Blanche avec, sur l’ensemble du pays, près de trois millions de voix de moins que sa rivale démocrate Hillary Clinton. Dans la mesure où il a jusqu’ici obstinément refusé de se poser en rassembleur et d’élargir sa «carte électorale», une réélection passe par une nouvelle performance sur les mêmes terres. Or, la voie s’annonce étroite si l’on en juge par les élections de mi-mandat, qui ont montré un retour en force des démocrates dans la «Rust Belt» industrielle.
Source Le Figaro
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