L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré, mercredi 17 juillet, que l’épidémie d’Ebola, qui a fait près de 1 700 morts depuis l’été 2018 en République démocratique du Congo (RDC), était désormais une « urgence »sanitaire mondiale.
Le directeur général de l’OMS, l’Ethiopien Tedros Adhanom Ghebreyesus, a indiqué qu’il « était temps pour le monde de prendre acte » de l’épidémie, mais il a recommandé que les frontières de la RDC avec ses voisins restent ouvertes.
L’agence spécialisée des Nations unies (ONU) sur la santé a pris sa décision après la découverte d’un cas mortel dans la deuxième ville de la RDC, Goma, située à la frontière avec le Rwanda. En juin, deux cas avaient également été détectés dans l’Ouganda voisin.
Un vaccin contre la fièvre hémorragie existe depuis 2016 mais certaines populations locales sont réticentes et le contexte politique tendu entrave l’action de l’OMS en RDC.
Manque de financements pour lutter contre l’épidémie
L’urgence sanitaire mondiale est une mesure exceptionnelle, qui n’a été décrétée que quatre fois seulement par l’OMS : en 2009 pour la grippe H1N1, en 2014 pour la poliomyélite, en 2014 pour l’épidémie d’Ebola qui a fait plus de 11 300 morts dans trois pays d’Afrique de l’Ouest (Liberia, Guinée, Sierra Leone) et en 2016 pour le virus Zika.
Les experts du comité d’urgence, réunis à Genève (Suisse) depuis mercredi midi, ont exprimé leur « déception au sujet des retards dans le financement » de l’aide. « Il est crucial que les Etats n’utilisent pas le statut d’urgence mondiale comme excuse pour imposer des restrictions au commerce et aux déplacements qui auraient un impact négatif sur la réponse [sanitaire] et sur la vie de la population dans la région », a souligné le professeur Robert Steffen, chef du comité d’urgence de l’OMS.
Le comité a reconnu qu’il y avait une pénurie de vaccins jugés efficaces pour contrecarrer l’épidémie. Il a recommandé à l’OMS de demander un effort aux Etats et aux laboratoires. L’épidémie actuelle est la dixième depuis 1976 en RDC et la deuxième plus grave dans l’histoire d’Ebola, après l’épidémie qui a frappé l’Afrique de l’Ouest en 2014-2016.
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