Dans plusieurs villes du pays, des enfants et adultes notamment ouest-africains qui mendient seuls ou accompagnés de leurs parents opèrent devant les grandes surfaces commerciales, les pharmacies, au niveau des feux tricolores ainsi qu’à l’entrée des marchés et des mosquées A Libreville comme dans plusieurs autres capitales provinciales du Gabon, beaucoup d’enfants demeurent exploités en qualité de main d’œuvre. Pour preuve, il suffit de faire un tour à l’ancienne gare routière ou à l’espace commercial « Mbolo » pour se rendre compte que de très jeunes enfants sont utilisés par leurs parents ou patrons malvoyants comme accompagnateurs dans leurs activités de mendicité quotidienne. Une situation qui vient remettre en cause la Convention relative aux droits de l’enfant (CDE) de l’Assemblée générale des Nations unies de 1989, ratifiée par le Gabon, ainsi que des études réalisées au niveau national, qui ont permis de relever des insuffisances juridiques telles que l’absence d’un outil pour les justiciables et les organes de la protection de l’enfant. Bien plus qu’un texte à forte portée symbolique, cette Convention est juridiquement contraignante pour les Etats signataires, qui s’engagent à défendre et à garantir les droits de tous les enfants sans distinction – et à répondre de ces engagements devant les Nations unies. C’est le Comité des droits de l’enfant des Nations unies, composé d’experts indépendants, qui contrôle la mise en œuvre de la Convention, en examinant les rapports que les Etats s’engagent à publier régulièrement dès lors qu’ils ont ratifié le traité. En rappel, les 54 articles de la convention, énoncent entre autres le droit d’avoir un nom, une nationalité, une identité, le droit d’être soigné, protégé des maladies, d’avoir une alimentation suffisante et équilibrée Le droit d’aller à l’école, le droit d’être protégé de la violence, de la maltraitance et de toute forme d’abus et d’exploitation, le droit d’être protégé contre toutes formes de discrimination, le droit d’avoir un refuge, d’être secouru, et d’avoir des conditions de vie décentes, le droit de jouer et d’avoir des loisirs, le droit d’avoir une famille, d’être entouré et aimé. Au regard de ce qui précède, l’on est tenté de se demander si cette convention n’est applicable que pour certains enfants. Sinon comment comprendre le laxisme de l’Etat gabonais face à l’évolution de ce phénomène d’exploitation des enfants originaires de l’Afrique de l’ouest qui comme les enfants gabonais ont également droit à cette protection instituée par les nations unies ? Les conséquences de cette pratique ou cette nouvelle forme d’esclavage donne une image peu reluisante au Gabon du fait que l’évolution de cette activité, semble faire croire que les autorités gabonaises cautionnent cette activité inhumaine. PAGUI]]>
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