Un jour du mois de janvier, un petit garçon de 3 ans, Rinaldi Ngoua Abagha en week-end chez ses grands-parents, au village Ebbé Aba, sur la route de Bikondom à 5-7 km de Bitam, disparaît mystérieusement au moment de regagner le chef-lieu du département du Ntem. Depuis lors malgré les recherches de la gendarmerie et des personnes de bonne volonté ça et là, il n’y a aucune trace du garçonnet au grand désarroi de sa famille.
À l’annonce de l’enlèvement supposé du petit Rinaldi, la famille de l’enfant est aux abois. Le procureur d’Oyem s’est saisi de l’affaire, la brigade de recherche est sur le terrain passant toutes les zones au peigne fin. Comme il fallait s’y attendre, la toile s’est déchainée et s’en est suivie une succession d’alerte aux enlèvements. En effet, depuis le 12 janvier 2020, plus un jour ne passe sans que la disparition d’un enfant ne soit signalée sur les réseaux sociaux. Entre vérité et mensonge, retour sur ce phénomène qui sème la psychose en terre gabonaise.
L’affaire du petit Rinaldi défraie la chronique gabonaise, voire au-delà des frontières et sur les réseaux sociaux. En week-end avec son oncle sur la route de Bitam, le petit de 3 ans aurait disparu dans un moment d’inattention de la part de celui qui était censé veiller sur lui.
Pour l’oncle de Rinaldi, c’est un choc. Inconsolable, il a quand même daigné relater les faits, « Le petit était censé regagner Bitam dimanche soir. Il était dans la cour du village, en attendant la voiture avec mon petit frère. Ce dernier l’a laissé un moment pour aller récupérer quelque chose à la cuisine. Mais à son retour, l’enfant avait disparu. On ne sait pas où il est passé», a raconté Venant Eyi Abagha. Bien que les recherches se poursuivent, l’inquiétude gagne en intensité au sein de la famille de Rinaldi Abagha.
Comme si l’affaire du petit Rinaldi ne suffisait pas à inquiéter les gabonais, certains parents ont eux aussi signalé des disparitions après avoir constaté l’absence de leurs enfants. Les acteurs des réseaux sociaux déjà en alerte, ont vite fait de se saisir des postes pour faire pleuvoir les partages et les directs de part et d’autre. Sans que cela ne soit prévu, la psychose a gagné les populations. Apeurés et aux aguets, certains adultes ont préféré garder leurs progénitures à la maison pour être plus rassurés.
Seulement, au fil du temps, il a été révélé que les enfants « portés disparus » n’avaient pas été enlevés, certains se sont simplement égarés, d’autres en âge un peu plus avancé, traversent une période d’adolescence compliquée et font des fugues pour inquiéter leurs tuteurs. D’ailleurs, s’étant rendu compte de la gêne occasionnée, les parents sont revenus s’excuser auprès des internautes.
Face à tout ce remue-ménage, le ministre de la Communication, Porte-parole du gouvernement, Anicet Mboumbou Miyakou a démenti lundi une supposée vague de disparition d’enfants tel que relayée sur les réseaux-sociaux, attestant uniquement celle du petit Anderson Abaga Ngoua Rinaldi, dont une enquête a été ouverte par le Parquet d’Oyem. Par ailleurs, le gouvernement a fermement dénoncé toute attitude visant à semer le trouble à l’ordre public. Toutefois, il a saisi l’occasion pour rappeler la responsabilité première qui incombe aux parents vis-à-vis de leurs enfants et qui se traduit par un devoir de vigilance des premiers envers les seconds.
NCG
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