C’est à travers l’arrêté n°00025/MI/PES/CAB-G du 1er juin dernier signé du Gouverneur de l’Estuaire, Marie Françoise Dikoumba que les Librevillois ont appris que le Maire de la Commune de Libreville, Eugène Mba, a démissionné depuis le mercredi 26 mai 2021. Un arrêté qui, justement convoque une session extraordinaire du Conseil municipal de Libreville en vue de la notification de cette démission. Un conseil municipal qui est annoncé pour le jeudi 17 juin prochain.
Il est certes vrai que le départ d’Eugène Mba de son poste de Maire de Libreville pouvait être envisagé par tous les observateurs avertis de la scène politique Librevilloise, mais c’est le timing et la forme de ce départ qui surprennent plus d’un.
En effet, la mandature courante de la Mairie de Libreville sera inscrite dans les annales de la politique Gabonaise comme la plus mouvementée. Elle aura connu en un laps de temps le passage de deux maires pour, pratiquement les mêmes raisons.
Rappelons que le Maire démissionnaire, dont le prédécesseur est écroué à la prison centrale de Libreville depuis plusieurs mois, était présenté, dès l’entame de son mandat comme un parfait technocrate, rompu à la tâche, capable de relever une institution municipale gangrenée par la corruption et l’incompétence. Du haut de son parcours élogieux et de son âge très avancé, Eugène Mba incarnait pour les Librevillois la compétence, la sagesse et la tempérance.
Mais très vite, il s’est relevé que le “vieux sage” ne répondait pas aux attentes, tant en termes de capacités à prendre de bonnes décisions, qu’en terme d’orthodoxie dans la gestion du mastodonte financier qu’est la Mairie de Libreville. Et ceci s’est manifesté à travers plusieurs faits.
D’abord par un ensemble de décisions prises “tous azimuts”, dans la droite ligne des reproches qui ont été portés à son prédécesseur, Léandre Nzué. Certaines de ces décisions ont été annulées par le Gouvernement de l’Estuaire.
Ensuite à travers le Caniveaugate, un programme d’assainissement de caniveaux, dans lequel Eugène Mba aurait mobilisé 338 millions de FCFA au mépris des textes en la matière. Un dossier qui a fait les choux gras de la presse Gabonaise, pendant plusieurs semaines. Et ce en depit d’un lancement rapide de travaux qui allait dans le sens de la justification du décaissement fait. Des faits non exhaustifs qui peuvent décrire le scénario de cette démission, qui ouvre une nouvelle page de la vie de la Mairie de Libreville. Avec qui s’ouvrira-t-elle ?
Nous y reviendrons.
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