Au Gabon, plus précisément dans la capitale économique, Port-Gentil, une famille originaire du Sud du pays, a vu ses liens de sang voler en éclats à cause des principes que leur impose leur communauté religieuse. Tous témoins de Jéhovah, l’une des leurs a été exclue de tous, car condamnée par les anciens à l’excommunication. Résultat : interdiction d’assister aux réunions et grands événements de famille, personne ne lui adresse la parole.
Un Témoin de Jéhovah est considéré comme excommunié s’il persiste à agir contrairement à l’enseignement qui lui était prodigué chez les Témoins de Jéhovah, ou s’il s’est retiré volontairement. Dans la majorité des cas, cette excommunication implique une rupture immédiate et complète du lien social (qu’il s’agisse de membres de la famille ou pas) imposée par ses anciens coreligionnaires.
Notre rédaction a été contactée par Mlle R.M. victime d’exclusion. Dans son cas, après avoir passé toute sa vie en tant que témoin de Jéhovah, son erreur a été de se fiancer à un jeune homme qui ne faisait pas partie de sa communauté religieuse. Dans un moment qu’elle qualifie “d’égarement” la jeune dame s’est laissé aller au plaisir de la chair, et en est tombée enceinte. Les anciens lui ont alors sommé de rompre toute relation avec le jeune homme malgré son état de grossesse. Chose qu’elle n’a pas accepté, étant donné que ce dernier voulait faire d’elle son épouse. Pour R.M, le choix était vite fait, c’était soit se retrouver mère célibataire en attendant un frère de l’église, soit se marier au père de son futur enfant et sauver son honneur, bien qu’il soit chrétien catholique. Après avoir choisi la dernière option, R.M s’est vue excommuniée.
Supportant alors mal d’être privée brutalement de sa famille, cette jeune dame est tombée dans la dépression à la suite de son exclusion du mouvement. “Je n’ai plus goût à la vie, ma propre grande sœur ne m’adresse plus la parole. Elle a accouché et je n’ai pas le droit de voir ma nièce.”, s’est-elle lamentée.
En effet, la jeune dame est issue d’une fratrie de 2 enfant dont elle est la cadette. Sa sœur aînée qui a récemment donné naissance à une jolie petite fille, l’a complètement mise à l’écart sous recommandation des anciens de la congrégation.
Étant toutes les 2 à Port-Gentil, les sœurs ne se fréquentent plus depuis 2017. Pour l’accouchement, leur mère est venue, dans le but de l’aider avec le bébé et l’eau chaude. Mais quand la plus jeune a décidé de se rentre chez son aînée pour rendre visite à sa mère venue du village et profiter à voir sa nièce, le père de cette dernière lui a fait une réunion pour lui signifier clairement qu’il ne voulait pas la voir auprès de sa femme et de sa fille. La pauvre, elle en a pleuré jusqu’à épuisement. Elle était d’autant plus triste que sa mère présente à ce moment là n’ait pas réagi.
Pour rappel, lors du mariage de la sœur aînée, la cadette a été refoulée à l’entrée par les membres de la sécurité. “Je sais que je suis excommuniée, mais je voulais juste prendre des photos avec elle pour garder les souvenirs.”, a-t-elle confié la tristesse dans les yeux.
Ce qui est dénoncé ici c’est l’incitation faite aux autres adeptes de bannir les excommuniés de leurs relations, ainsi que la pression morale exercée sur les fidèles, qui risquent eux-mêmes l’excommunication s’ils vont au-delà du minimum préconisé par le mouvement. Sans tenir compte des liens familiaux et des conséquences que cela peut engendrer dans la cohésion sociale, les témoins de Jéhovah traitent les “pécheurs” comme des parias.
Le cas de cette jeune dame aujourd’hui isolée des membres de sa famille, n’est pas le premier du genre. Beaucoup de familles se sont retrouvées divisées par ces principes religieux, au point où que ce soit pour un évènement heureux ou malheureux, ils ont interdction de se soutenir.
FGM
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