Comme de coutume, le président de la République, Ali Bongo Ondimba, a prononcé ce 16 août, veille de la 59e fête de l’Indépendance, son discours à la Nation. En une quinzaine de minutes, le chef de l’État a abordé tous les axes de la politique menée ces dernières années. Ci-après, l’intégralité du discours prononcé par Ali Bongo Ondimba, ce 16 août 2019.
DISCOURS DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE CHEF DE L’ETAT – ALI BONGO ONDIMBA 17 AOUT 2019
Gabonaises, Gabonais, Mes chers compatriotes,
Le 17 août résonne en nous comme un jour particulier, car il y a exactement 59 ans, le Gabon accédait à l’indépendance. Depuis 1960, notre pays a grandi, beaucoup grandi ! Cette date anniversaire est un moment de fierté pour notre Nation, symbolisée par un drapeau célébré le 9 août et derrière lequel tout notre peuple s’identifie. Nous le sortons et l’arborons de nouveau aujourd’hui dans les villes et villages, dans les quartiers et les rues, en signe d’attachement sincère au Gabon et d’orgueil national.
Gabonaises, Gabonais,
Le 17 août est également l’occasion de nous rappeler que notre pays est fier et riche de son unité. J’entends rigoureusement la conserver en tant que Président de la République et garant de la nation. Sa richesse tient aussi de notre diversité culturelle avec nos provinces et quarante-huit (48) départements, chacun en droit de bénéficier d’opportunités de développement équitables. En effet, l’égalité des chances doit s’appliquer aussi bien aux personnes qu’aux organisations et institutions du pays, quels que soient les lieux et les niveaux.
Ces perspectives de développement ne doivent pas se limiter aux grandes villes. Il est de notre responsabilité, pour nous les dirigeants politiques, de nous préoccuper du sort de nos concitoyens de l’intérieur du pays. Nous devons tout mettre en œuvre pour renforcer la décentralisation via des approches innovantes comme le Fonds d’initiatives départementales lancé en 2018.
Quels que soient leurs lieux de résidence et leurs origines, les Gabonais ont droit à des conditions de vie dignes, comprenant l’accès à l’eau, au logement, aux transports publics, à l’éducation, à la santé et au travail. L’exode rural ne saurait être la seule perspective professionnelle de notre jeunesse, souvent marquée par le chômage comme dans le reste du monde. Pour cette raison, nous élaborons des solutions concrètes, afin de développer l’emploi des jeunes et les compétences dont notre économie a besoin. C’est notamment le cas dans le domaine agricole, les services comme la santé. Il faut inculquer aux Gabonais de moins de 25 ans une culture de la performance, de l’intégrité et de l’amour du travail.
Nous devons aussi établir un système méritocratique permettant aux personnes talentueuses, compétentes et déterminées de progresser afin de bâtir une nation puissante. La force de notre République s’appuie également sur nos institutions solides et indépendantes. Nous avons le devoir de développer leur résilience afin de garantir le bon fonctionnement de notre société. La récente révision du Code pénal – visant à mieux servir notre système de justice conformément aux principes d’efficacité, et de responsabilité – contribue à créer cette nation forte que nous devons protéger jalousement.
Je suis convaincu que le leadership du Gabon en matière de croissance verte et nos efforts pour diversifier notre économie augmentera notre qualité de vie au cours des prochaines décennies. À l’approche du 60ème anniversaire de notre indépendance, il est temps pour chaque Gabonais de redoubler d’efforts pour créer un État efficace. Il fera émerger ainsi, les institutions et les infrastructures nécessaires à l’épanouissement de notre économie et de notre société.
Gabonaises et Gabonais,
En politique, une vision ne peut tenir que si elle repose sur des mesures concrètes. C’est ce que je vous propose, en demandant instamment au Gouvernement d’y veiller, et de faire le nécessaire pour que les choses changent. Des progrès ont déjà été effectués en 2018, une année de réformes intensives. Jamais dans son Histoire, notre pays ne s’est autant transformé, grâce à des réformes courageuses, celle de l’Etat et des finances publiques en particulier. Elles ont été menées avec détermination et commencent à porter leurs fruits.
En l’espace d’un an, le nombre d’agents de la fonction publique est passé sous la barre des 100 000. Depuis 2016, l’endettement du Gabon a baissé pour passer de 64 à 60% du PIB, et cette réduction se poursuit. Nos compatriotes participent à ces efforts et ils doivent naturellement en récolter les fruits. Les réformes impulsées en 2018 nous redonnent des marges de manœuvre nécessaires budgétaires pour financer les investissements les plus urgents, notamment en matière de routes, écoles, hôpitaux, centrales électriques, énergétiques et logements.
Nous pouvons annoncer le démarrage des travaux en septembre prochain, de la Trans-gabonaise, une nouvelle route économique reliant Libreville et Franceville, d’une distance de 780 kilomètres. Pour rendre plus pérenne, efficace et juste notre modèle, il faut aussi augmenter les retraites de nos ainés, les bourses de nos étudiants ainsi que les prestations d’assurance maladie.
Il ne faut pas relâcher les efforts. Le Programme des Nations unies pour le développement, est meilleur juge que nous-mêmes pour évaluer ce qui a été fait. Sachez que cet organisme classe le Gabon comme second pays d’Afrique subsaharienne continentale sur le plan du développement humain. Loin de moi l’idée de m’en satisfaire et de nous reposer sur nos lauriers. Mais reconnaissons que nous avons accompli du chemin ces dernières années, avec un rythme accéléré. Je ne lèverai pas le pied ces prochains mois, bien au contraire.
Le taux de croissance de 2019 devrait osciller autour des 3,5 %, en nette hausse par rapport aux années précédentes. Ce chiffre signifie beaucoup pour les entrepreneurs et les investisseurs, mais il parle moins au plus grand nombre d’entre nous. Les Gabonais ont en effet besoin de ressentir concrètement les effets, tout particulièrement en matière d’offre de travail. J’ai fixé au gouvernement des objectifs très ambitieux dans la lutte contre le chômage, et nous devons en faire notre obsession.
Notre objectif est de doubler le taux de création d’emplois dans le secteur privé formel. Certes, les entreprises sont en première ligne, mais l’Etat a un rôle déterminant à jouer pour leur proposer un cadre favorable. C’est tout le sens de la réforme, aussi inédite qu’ambitieuse, lancée pour optimiser notre système d’éducation et de formation. On ne le relève pas suffisamment mais c’est une véritable révolution.
Demain, au Gabon, les jeunes formés trouveront un emploi plus facilement sur le marché du travail. Pourquoi ? Parce que leurs études correspondront davantage aux besoins réels des entreprises. Former les jeunes dans des secteurs qui n’offrent pas de débouchés est criminel, je pèse bien mes mots ! Nous faisons en sorte d’arrêter tant de gabegies, en favorisant davantage l’enseignement technique et professionnel. C’est absolument crucial, notamment dans un secteur comme l’agriculture, jusqu’ici assez marginal mais dont le poids va être de plus en plus déterminant dans l’économie nationale. Gabonaises, Gabonais, mes chers compatriotes, je termine mon allocution en rappelant ce dicton de notre cher pays : « Un seul doigt ne lave pas la figure ». Une seule personne ne suffit pas à édifier une Nation.
J’ai besoin de chacun d’entre vous pour que la nôtre soit encore plus forte et prospère. Unis nous sommes, unis nous resterons.
Bonne fête nationale à toutes et à tous !
Vive la République, vive le Gabon.
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