Alors que le Gabon s’apprête à célébrer son 6ème anniversaire de l’indépendance le 17 août 2019, notre rédaction s’est interrogée sur l’état du pays après autant d’années de gestion de ladite nation par les gabonais.
A quelques heures du 17 aout, un bilan s’impose. Soixante et un ans après une indépendance acceptée sans passion particulière, le Gabon, tout en conservant ses principaux traits structurants, n’en n’a pas moins connu une réelle évolution (tant sur le plan politique que sur le plan économique et social) dont cette contribution s’efforcera de retracer les grandes lignes.
De mémoire, c’est le 16 août 1960, à 23h 55, que Léon Mba, Premier ministre, lit la proclamation d’indépendance du Gabon, en présence du représentant officiel de la France, le ministre André Malraux. Dans la nuit du 17 au 18 février 1964, un groupe de jeunes officiers gabonais se saisit de Léon Mba et le contraint à lire son acte de démission. C’est le coup d’Etat de 1964, par lequel les militaires offrent le pouvoir à Jean-Hilaire Au¬bame – qui ne le gardera que deux jours, le temps pour Léon Mba (expédié en province) de revenir à Libreville grâce à l’intervention des parachutistes français, le 20 février.
Par la suite, la santé de Léon Mba se dégradant, la Constitution est révisée le 17 février 1967 avec la création d’un poste de vice-président, successeur automatique du président de la République en cas d’empêchement définitif. En mars 1967, Léon Mba se présente à l’élection présidentielle avec Albert Bongo comme co-listier. Et, lorsque, le 28 novembre 1967, Léon Mba décède, la succession s’effectue conformément à la Constitution.
Le nouveau chef d’État, Albert Bongo prêtera serment le 2 décembre 1967. De cette date part une nouvelle page de l’histoire politique gabonaise : la IIIe République « rénovée » marquée par la création et la montée en puissance progressive du Parti Démocratique Gabonais (PDG) sur les cendres du BDG. C’est le PDG, parti unique, qui dirigera sans concurrence le pays jusqu’en 1990.
Le 26 mars 1991, une nouvelle Constitution voit le jour. Elle est le résultat de facteurs autant endogènes qu’exogènes, dont le déclencheur est la crise de l’université de janvier 1990 avant que l’agitation ne se répande dans l’ensemble du corps social et ne conduise à la Conférence nationale (27 mars 1990) et aux élections de septembre 1990 qui donnent une courte majorité au PDG, avec 63 élus contre 57 à une opposition désunie.
Sur le plan politique
Le Gabon connaît une accélération de son histoire, le 8 juin 2009 avec la disparition de celui qui en avait exercé la magistrature suprême 42 ans durant : Omar Bongo Ondimba. Le 9 juin la Cour constitutionnelle, saisie par le gouvernement, constate la vacance définitive de la présidence de la République. Le 10 juin, Rose Francine Rogombé, président du Sénat, prête serment comme président de la République pour une durée constitutionnelle de 45 jours qui sera prorogée de 45. Le 30 août, les électeurs se rendent aux urnes.
Dès l’annonce des résultats (Ali Bongo, fils du président défunt : 41,73 % ; André Mba Obame : 25,88% et Pierre Mamboundou : 25,22 %.), les perdants contestent la victoire d’Ali Bongo. Des troubles se produisent dans certains quartiers périphériques de la capitale. Mais c’est à Port-Gentil que les émeutes prennent un tour insurrectionnel pendant plus d’une semaine.
Au terme du contentieux électoral, la Cour Constitutionnelle confirme l’élection d’Ali Bongo Ondimba avec 41,79% des voix avant qu’il ne prête serment le 16 et nomme le même jour un Premier ministre qui constituera son gouvernement le 17. Il a été réélu en 2016 bienque contesté vu les sombres histoires qui gravitent autour de ces dernières élections Le Gabon a entamé depuis, une nouvelle phase de son histoire faite en même temps de rupture et de continuité.
Sur le plan économique et social
Colonie parmi les moins développées d’Afrique, le Gabon amorce dès la fin des années 1960 une évolution économique et social particulière grâce a l’exploitation des ses richesses naturelles (bois, manganèse, uranium et, surtout, pétrole). L’Etat investisseur se lance dès les années 1970 dans de nombreux projets d’infrastructures (ports en eau profondes, aéroports, chemin de fer…) qui n’existaient pas jusqu’alors.
Tous ces investissements conduisent certains à qualifier le Gabon d’ « émirat tropical ». Mais, à la suite du contre-choc pétrolier et du fait d’une gestion approximative des ressources de l’Etat, marquée par l’appropriation privée du bien public, le « modèle » s’effrite à partir des années 1980, enfonçant le pays dans une crise multiforme dont il tente de sortir aujourd’hui. Rien n’est perdu semble t-il.
Une ambitieuse politique de formation basée sur la prise en charge des études par le biais des bourses payées par l’Etat crée de toutes pièces une élite quasi-inexistante au moment de l’indépendance (le premier docteur gabonais sort de l’université en 1962). A la suite de la première université créée en 1971, à Libreville, deux autres voient le jour, le nombre d’établissements scolaires et sanitaires connaît une progression remarquable.
Les infrastructures sont un moteur indispensable de développement et à la croissance économique d’un pays. Elles constituent l’un des piliers majeurs nécessaires à l’émergence du Gabon.
Des infrastructures routières
En 2009, le Gabon disposait d’un réseau de voies de transport terrestre estimé à 9170 km, dont seulement 900 kilomètres de routes bitumées. Entre 2009 et 2021, le Gabon a considérablement renforcé son réseau routier. 730 kilomètres de routes bitumées ont été construites, soit une augmentation de plus de 80% du réseau routier bitumé. Le pont sur la Banio, long de plus de 500 mètres, est le plus long pont jamais construit dans notre pays. Ces nouvelles infrastructures routières ont fortement contribué au désenclavement des zones isolées et soutenu l’effort de diversification économique et de croissance durable souhaité par le chef de l’Etat.
En 2019, la construction du tronçon Port-Gentil-Omboué, soit 93 km de route dont plus de 9 km de ponts, démarrée en 2015, sera achevée et permettra de rapprocher la capitale économique Port-Gentil du reste du pays en la connectant au réseau routier national. Port-Gentil enfin accessible par la route, constitue un des grands défis en passe d’être relevé par le Président de la République.
Au-delà des infrastructures routières, des avancées importantes ont également eu lieu dans les secteurs aéroportuaire, portuaire et ferroviaire.
Réalisation d’infrastructures aéroportuaires, portuaires et ferroviaires
Le projet de réhabilitation du chemin de fer Transgabonais, fruit d’un Partenariat public-privé (PPP), véritable colonne vertébrale reliant la capitale au sud-est du pays, a démarré en 2016 et devrait s’achever en 2023. L’objectif, à terme, est un gain logistique et économique très significatif dans l’évacuation à coûts compétitifs des deuxième et troisième principaux produits d’exportation du pays, le manganèse et le bois.
C’est aussi l’option d’un PPP qui a été retenue pour la construction du Nouvel Aéroport International de Libreville, qui sera implanté non loin de la zone économique de Nkok. Cette nouvelle infrastructure, qui sera opérationnelle en 2023, viendra couronner les efforts considérables consentis dans le secteur et impulsés par le chef de l’Etat depuis 2009, qui ont notamment permis l’extension et la réhabilitation des aéroports de Mvengué (2012), d’Oyem (2017) et de Port-Gentil (2017).
Depuis 2009, les infrastructures portuaires ont également connu leur cure de jouvence. Les nouvelles infrastructures portuaires d’Owendo et de Port-Gentil en font désormais des plateformes logistiques performantes. En point d’orgue, le nouveau terminal portuaire d’Owendo (New Owendo International Port – NOIP), fruit d’un PPP inauguré en octobre 2017 par son Excellence Ali Bongo Ondimba, assure des temps d’escale réduits, pour des tarifs portuaires inférieurs à ce qu’ils étaient jusqu’à lors, contribuant ainsi à lutter contre la vie chère.
Dans ce panorama de réalisations, les infrastructures numériques ne sont pas en reste. La forte implication du chef de l’État dans la dynamisation de ce secteur a permis de réduire considérablement la fracture d’accessibilité numérique et positionner le Gabon comme un pionnier numérique et un hub d’interconnexion de la sous-région. Le Gabon a ainsi été le premier pays d’Afrique centrale à délivrer des licences 3G et 4G. Grâce au projet Central African Backbone (CAB) démarré en 2014. Dans le cadre de cette transformation numérique, l’administration gabonaise bénéficie désormais de son propre réseau d’infrastructures de télécommunication grâce au Réseau Administratif Gabonais (RAG).
Des avancées dans l’éducation
Depuis 2009, les capacités d’accueil des élèves ont été renforcées avec la construction de plusieurs centaines de salles de classe et la réhabilitation de 554 autres salles de classe au niveau du primaire et du collège. Ces structures ont permis d’accueillir des milliers d’élèves supplémentaires. 2 amphithéâtres d’une capacité d’accueil de 1 200 places ont également été aménagés à l’Université Omar Bongo (UOB) et l’École nationale supérieur d’enseignement technique. Au total, ce sont 40 000 élèves et étudiants qui ont vu leurs conditions d’apprentissage s’améliorer grâce à ces travaux et à l’engagement du Chef de l’Etat dans la mise en place du Pacte Social. A cela s’ajoute la réfection de l’UOB, la construction des centres de formation professionnelle de Nkok, Ntchengué et Mvengué.
Le secteur de la santé a été également très positivement impacté depuis 2009. Le nombre de lits d’hôpitaux disponibles à Libreville a été multiplié par 5, 4 nouveaux hôpitaux ont été construits et mis en service à Libreville et le Centre Hospitalier Universitaire de Libreville a été rénové. Ces infrastructures de haute qualité ont permis de développer sur le territoire national la prise en charge de nouvelles spécialités dont la cancérologie et les pathologies viscérales traitées avec l’imagerie par résonance magnétique.
Le Gabon a su faire face à l’épidémie de Covid-19 depuis mars 2020, grâce à tous les dispositifs mis en place par le gouvernement pour lutter contre ce tueur silencieux. On peut noter à cet effet, la mise en place d’une compagne nationale de vaccination qui a permis à ce jour de vacciner plus de 70 000 personnes.
FGM
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