Dans une émissions nommée les enquêtes de Gabon 24 qui sera diffusée ce 09 juin dont l’invité sera le chef de mission, membre du projet de contrôle de l’aménagement forestier et Directeur Général de l’ Agence d’Exécution des Activités de la Filière Forêt-Bois, cellule du Ministère des Eaux et Forêt, David Ingueza va nous s’exprimer sur la production nationale du bois coupé illégalement au Gabon.
Annoncée en novembre 2009 par le président Ali Bongo Ondimba, l’interdiction d’exporter des grumes avait été appliquée dès janvier 2010. Objectif : accélérer l’industrialisation de la filière bois qui est une seconde ressource du pays, qui bénéficie d’une superficie forestière de 15 millions d’hectares avec une soixantaine d’essences dont la qualité est mondialement reconnue.
Les trafics se pratiqueraient sur une grande échelle. Notamment depuis quelques années avec une nouvelle vague d’opérateurs. La corruption dans ce secteur est tres répondue. Un manque à gagner pour les finances publiques et un risque accru de la généralisation de l’exploitation illégale. « Un tiers de la production nationale de bois coupé au Gabon est illégal », a affirmé David Ingueza lors de son interview.
Les trafics toucheraient particulièrement le kevazingo, dans le Nord du Gabon, où se concentre la majorité de ce bois. Mais l’autorisation de revente et de transformation de grumes saisies inquiète des ONG qui redoutent qu’elle n’encourage les coupes illégales.
Pour rappel, la forêt Gabonaise couvre 22 millions d’hectare (80% du territoire). La population était de 1447 millions d’habitants en 2007 et est passée progressivement à 1,633 millions en 2012. La densité de population est l’une des plus faibles d’Afrique central. En conséquence, la superficie forestière par habitant est la plus forte d’Afrique. La pression sur le milieu forestier a donc toujours été relativement faible (taux de déforestation inférieur à 1%) compte tenu d’un développement agricole limité (moins de 4 % du territoire, 2009) et d’une pression urbaine réduite. Elle est cependant grandissante au niveau des 3 principaux centres urbains (Libreville, Franceville, Port-Gentil) qui connaissent un développement régulier et important.
Le secteur forêt-bois est un secteur à fort potentiel économique et capable de créer de la richesse et de permettre un développement économique et social juste, équitable, inclusif et durable.La stratégie du Gabon dans la promotion de ce secteur a été premièrement de lutter contre l’exploitation illégale du bois ; établir l’obligation, d’ici à 2022, pour les entreprises du secteur de certifier leurs exploitations forestières en intégrant le label Forest Stewarship Council (FSC) dans le but de favoriser la transparence et la traçabilité des produits forestiers.
Une vingtaine de pays tropicaux dans le monde ont déjà interdit l’exportation des grumes. En Afrique centrale, le Gabon a été il y a peu suivi par la Guinée équatoriale. Mais les résistances restent fortes au niveau des exploitants nationaux. Le Gabon espère atteindre son objectif, d’être le leader mondial du bois tropical transformé d’ici 2023.
N.O
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