Citoyennes, citoyens, amis de la concorde, de la fraternité et de la paix, en vos rangs, grades et qualités respectées. A l’occasion de son Assemblée Générale d’ouverture, comptant pour l’année 2025, l’Association l’Apport du Citoyen (2AC) nous permet de nous retrouver à l’aune de la fin de la transition en face de ce lieu très particulier et qui est au cœur du quotidien du citoyen, le marché. Rappelons ici que nous nous retrouvons hors de ce marché municipal non pas parce que nous y sommes rendus sans respect de la procédure, mais bien parce que par mépris de la Loi n°001/2017 du 03 août 2017, relative aux réunions et manifestations publiques en République Gabonaise dont nous nous sommes appuyés, l’instruction a été donnée que nous y soyons dégagés.
En effet, le choix du marché s’est fait en vue de mettre en exergue le lien étroit entre l’offre et la demande, du donner et du recevoir en vue du bien être de ceux et celles qui s’y prêtent aux échanges au cœur du marché. Et, 2AC, de par la pensée qui la caractérise est dans la dynamique de l’apport, donc un offreur, un donneur, un apporteur. Pour rappel, 2AC repose sur la pensée de J.F Kennedy, 35eme président des états unis d’Amérique qui dit en son temps : « …Ne vous demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, mais demandez-vous ce que vous pouvez faire pour votre pays ». Citoyennes, citoyens cette pensée est un état d’esprit indispensable pour la jeune Nation que nous sommes si nous avons réellement l’ambition de la construire. Construire notre Nation, construire notre Pays, c’est déjà se préoccuper de notre environnement immédiat. C’est en cela que chaque citoyen est invité à se demander qu’est ce que j’apporte à mon quartier ? qu’est ce que j’apporte à mon arrondissement, à ma commune, à ma province, et se dire enfin, qu’est ce que j’apporte à mon pays le Gabon ? C’est fort de ces interrogations que le thème retenu pour notre AG, à l’aune de la fin de la transition trouve tout son sens. Aux citoyens de tous bords, quels apports pour la cinquième république ? Autrement dit, après l’élection du nouveau Président de la République, la nouvelle constitution entrera pleinement en vigueur, donnant lieu à un Gabon nouveau, appelé constitutionnellement la Cinquième République, qu’est-ce que nous y apporterons, autant les citoyens gouvernants que les citoyens gouvernés ? En claire, tu es femme de ménage, tu es cultivateur, tu es vendeuse, tu transporteur, tu es commerçante, tu es infirmière, tu es vulcanisateur, tu es éboueur, tu es ingénieur, tu es cuisinier, tu es agent de force de l’ordre, tu es gouverné, tu es gouvernant, que comptes tu apporter à ton Gabon nouveau ? Citoyennes, citoyens notre GABON nouveau, le Gabon digne d’envie, le Gabon des temps heureux ne se construira qu’à partir de ce que nous lui apporterons et non avec ce que nous lui demanderons.
Encore une fois : « Ne vous demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous mais ce que vous pouvez faire pour votre pays ». Voilà pourquoi, une des meilleurs choses à apporter à notre Gabon nouveau est simplement une bonne politique dosée d’une citoyenneté effective. La bonne politique n’est pas une utopie encore moins un vœu pieux. L’essor vers la félicité qui semble devenir un slogan est loin d’en être un, c’est un état de bonheur suprême, d’une jouissance parfaite, y voir même une béatitude, cela renvoie à l’idéal auquel aspirait déjà les pères fondateurs de notre Nation, conscients du potentiel tous azimuts du Gabon, à partir duquel, chaque fils et fille du pays devrait être à l’abri du besoin. Seulement, cet essor vers cette félicité, autrement dit vers le bonheur partagé, dans l’équité et la justice et non dans une pseudo égalité qui n’est qu’un moyen d’entretenir les inégalités déjà abyssales, ne trouverait son ardeur que dans UNE VOLONTE POLITIQUE FERME ET CONSTANTE, qui irriguerait l’ossature politique qui gouverne le pays, et favoriserait l’IMPACT D’UNE CITOYENNETE EFFECTIVE, manifestation concrète de l’adhésion du citoyen à la volonté politique insufflée. Vous serez tentés de nous demander, pourquoi l’association parlera-t-elle de politique ? est-elle finalement devenue un parti politique ? Nous vous dirons, oui citoyens nous parlons de politique en tant qu’association surtout à l’heure où les partis politiques ont tous démissionnés. Nous y reviendrons. En effet, nous n’avons pas intérêt à ignorer la politique, car nul n’échappe à la politique, ou plus précisément au politique, entendu au sens large comme gestion des affaires de la cité, et pas seulement comme conquête et conservation du pouvoir.
A défaut de s’intéresser à la politique, le politique s’intéresse toujours à nous, voilà les élections qui vous ne verrez pas chez vous ? de l’échelon le plus local aux décisions nationales. Si l’on peut contester la formule totalisante, voire totalitaire, du « Tout est politique », on ne peut nier cependant que l’essentiel de nos vies (travail, statut, salaire, droits…) se « trame » dans le tissu commun du politique. Aujourd’hui, nous vivons un évènement majeur dans notre pays à savoir la transition, certes à sa fin. Mais pourquoi sommes-nous arrivés à la transition ? c’est parce que la politique menée avant la transition n’était pas bonne, imbibée des anti valeurs. Seulement, pour changer la politique, il faut d’abord bien comprendre ce qu’est la politique d’une part, et ce que la politique n’est pas, d’autre part. D’abord, ce que la politique n’est pas : la politique n’est pas un terrain de vengeance ;la politique n’est pas un moyen de division ;la politique n’est pas un moyen de s’enrichir au détriment du peuple ;la politique n’est pas un véhicule à bord duquel on transporte loin de nous toute personne susceptible de penser différemment de nous, en vue de son isolement systématique et effectif.
Ensuite, ce qu’est la politique. C’est quoi la politique ? prononcée par le pape Pie XI s’adressant en 1927 aux dirigeants de la Fédération universitaire catholique : “La politique est la forme la plus haute de la charité.” Qu’est-ce que la charité ? simplement l’amour du prochain. Voilà pourquoi “La politique est avant tout un service ; elle ne sert pas les ambitions individuelles, les factions dominantes et les intérêts particuliers”. A ce titre, le citoyen, la citoyenne qui n’a pas l’amour du prochain n’a pas sa place en politique. On est en politique pour service et non se servir. A quoi sers tu si tu ne sers pas ? la personne tu es, est fonction de ce que tu fais pour ton environnement politique et non contre ton environnement politique. En considérant la politique comme la forme la plus haute de la charité, nous devons comprendre que la place de Dieu est tout aussi dans la politique, d’autant plus que Dieu est amour et la charité est l’amour du prochain. Dieu est amour : celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu en lui » (1 Jn 4, 16). Et nous pouvons comprendre pourquoi, il nous faut réellement imiter Christ, en sa qualité de fils de Dieu pour mieux faire la politique. Car,C’est par le biais de la politique qu’il nous faut construire des écoles de qualité en vue des enseignements de qualité et Jésus enseignait (Mc 4,1);C’est par le biais de la politique qu’il nous faut construire des hôpitaux pour soigner les malades et Jésus a guérit les malades ( Mt 17,17)C’est par le biais de la politique qu’il faut garantir une agriculture intensive pour nourrir la population, et Jésus a nourri ,Et tout vrai homme politique doit être prêt a tout donner pour son peuple, jusqu’à sa vie, et naturellement Jésus a donné sa vie pour l’humanité. Citoyennes, Citoyens nous voilà à l’aune de la fin de transition, où d’ici peu le devoir civique va nous appeler pour confier notre pays à un citoyen parmi tant d’autres.
Mais le constat alarmant que nous pouvons déjà faire c’est l’absence historique des candidats issus des partis politiques, sachant que le pays compte 110 partis politiques. D’où, nous avons parlé de la démission des partis politique. Il est peut-être nécessaire de rappeler à tous ici la définition généralement connue des partis politiques selon Joseph La Palombera et Myran Weiner. Un parti doit essentiellement :Être une organisation durable dont l’expérience sera supérieure à celle de ses dirigeants ;Être une organisation avec des encrages locaux, tout en conservant des relations avec le niveau national ;
-Concourir à l’exercice du pouvoir, et ne pas simplement l’influencer ou s’y accommoder. Ces missions essentielles dont la conquête du pouvoir permettent au parti politique d’être libre d’implémenter son projet de société ou sa vision pour laquelle il doit son existence. Et, l’opportunité unique qui est donnée à tout parti politique qui a réellement l’ambition de gouverner dans l’intérêt supérieur de la Nation est sa présentation à l’élection présidentielle. Or, sur nos 110 partis politiques, aucun n’est en lice, pour avoir tous quasiment convergé vers un candidat indépendant qui n’a d’ailleurs pas préalablement présenté son projet de société qui serait sa vision du pays pour le mandat avenir et qui n’a demandé le concourt d’aucun de ces partis politiques.
Fort de ce qui précède, nous nous demandons :Quel est réellement l’intérêt des partis politique au Gabon ?Apres avoir renoncé à leur mission première inhérente à la conquête du pouvoir, leur existence serait-elle encore justifiée dans la Cinquième République qui est cours de téléchargement ? Serions-nous à l’aube du retour d’un parti unique après autant d’années de combat pour la démocratie avec ses corolaires de sacrifices de toutes natures ? Citoyenne, citoyen, à la lumière des missions des partis politiques d’une part, et de ces interrogations indiquées supra d’autre part, nous pensons que nombre de ces partis politiques, surtout les plus historiques ou emblématiques, s’il en était encore besoin de le leur concéder, ont décidé de se vider de leur ‘’âme politique’’ sur l’autel de la parcelle du pouvoir en vue de se maintenir au lieu de conquérir.
En effet, nous pouvons le comprendre avec Nicolas Machiavel qui dit : « les qualités nécessaires pour conserver le pouvoir ne sont pas les mêmes qu’il faut déployer pour le conquérir ». Et, c’est dommage, aucun de nos partis, en dépit de leur expérience politique avérée ne semble pas avoir le cran nécessaire de conquérir le pouvoir en vue de l’exercer pleinement et faire asseoir sa vision politique conformément à ses idéaux. Ce qui remet à l’ordre du jour le point de vue de la philosophe Simone Weil concernant les partis politiques dans un court essai publié à titre posthume sous forme d’article 1950 déclarant : « les partis politiques ne sont pas conformes au bien (le bien étant vérité et justice), car ils mènent au mensonge et aliènent la raison, et doivent être supprimés. » Ce qui interpelle le plus dans cette élection, à notre sens, c’est que tous les candidats soient indépendants et soient portés principalement par deux plateformes à savoir ENSEMBLE POUR LE GABON et LE RASSEMBLEMENT DES BATISSEURS (RdB). Pour le cas du RdB, son Candidat a eu à déclarer lui-même « ils sont forts à se rassembler pour créer des forums, des associations et réunir des fonds pour soutenir ma candidature, mais sont incapables de faire la même chose pour financer dans des projets dans leurs localités, nous devrions revoir nos mentalités dans notre pays (…) Sachez que je vous connais je vois vos intentions ». Point besoin de commentaire à cette déclaration, même si ceux qu’on connait sont toujours là avec les mêmes postes et méthodes. Citoyenne, Citoyen au regard de ces deux plateformes, nous pensons qu’il nous faut travailler davantage pour l’intérêt du Gabon nouveau, le Gabon digne d’envie.
ENSEMBLE POUR LE GABON et LES BATISSEURS, BATISSONS ENSEMBLE POUR LE GABON.
Pierre J. NSALA ONDONG
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