La culture du Gabon est riche de sa diversité , héritée de la culture traditionnelle des différentes ethnies qui la composent et de l’influence occidentale moderne. La population actuelle est estimée en 2022 à 2,34 millions de Gabonais.Pourtant, comme Pape Nziengui, nombre d’artistes, fréquemment regroupés dans le label tradi-moderne, ont utilisé des instruments, des chants ou des mélodies puisés dans le domaine initiatique sur les scènes de musique dite « moderne », depuis les musiciens d’orchestres des années 1960 jusqu’aux rappeurs contemporains. Tous participent d’une histoire de mise en musique et d’« artification » du bwiti, ou des sociétés initiatiques gabonaises, qui se déclinent au cours des cinquante dernières années.
Par leurs créations musicales, leurs mobilités et leurs interactions avec les politiques culturelles, ces artistes ont transformé des objets ou des sons inscrits dans le domaine du sacré en éléments spectaculaires ; dans le même temps, ils ont contribué au passage de cette pratique religieuse du statut de coutume rétrograde et diabolisée à sa reconnaissance comme « tradition » et comme « patrimoine ».D’un côté, le directeur de la Culture de l’époque, Ferdinand Owono Nguéma, y clamait « la nécessité de sauvegarder les valeurs spirituelles que nous ont léguées nos ancêtres et préserver notre patrimoine culturel », plaidant pour un certain traditionalisme qui serait censé jouer en faveur des sociétés initiatiques.
Des propos auxquels s’alignent ceux du jeune Entrepreneur gabonais Nze Souala Hercule, promoteur des Kotas Awards Distinctions et d’autres évènements. En effet, lors de la soirée de récompenses de la 3ème Édition des Kotas Awards Distinctions tenue au jardin botanique à Libreville le 27 Décembre 2023, prenant la parole, Nze Souala Hercule a fait un plaidoyer quasiment portant sur la valorisation et la promotion des rites et traditions du Gabon par l’organisation des journées nationales de Célébration de ces acquis ancestraux. Selon lui, tout comme certains pays d’Afrique de l’ouest ( Bénin, Ghana, Togo…), le Gabon devrait s’en inspirer afin de créer une émulation autour des traditions, des us et coutumes, qui ne semblent pas toujours retenir l’attention des autorités. Le Ministère de la Culture et des Arts, est donc ici interpellé afin de mettre en place une véritable politique nationale visant à promouvoir la Culture gabonaise qui ne se limite pas qu’à faire la part belle aux artistes chanteurs.
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