Les travaux d’audition autour de l’examen de l’avant-projet de la nouvelle constitution se poursuivent dans l’hémicycle du Palais Léon MBA. Ce samedi 14 septembre 2024, le Bâtonnier de l’Ordre des Avocats, Me Raymond OBAME SIMA, a pris la parole devant les membres de l’Assemblée plénière de la Constituante. Cette intervention, qui succède à celle du Vice-Président du Syndicat des Magistrats, a permis au corps judiciaire d’apporter sa contribution à la construction d’un nouveau Gabon.
La participation du Barreau du Gabon à cet exercice constitutionnel est un événement inédit. Comme l’a souligné Me OBAME SIMA, “c’est la première fois que notre institution est associée à une telle consultation. Le Barreau, par ma voix, remercie vivement les représentants du peuple et espère que cette collaboration entre nos deux institutions se renforcera à l’avenir.”Au cours de son intervention, le Bâtonnier a formulé plusieurs observations clés sur certaines dispositions du texte soumis à l’Assemblée. Il a notamment salué le régime présidentiel proposé, le jugeant efficace et éprouvé dans d’autres contextes.
Cependant, Me OBAME SIMA a également relevé certaines incohérences, telles que l’intérim du Président assuré par le Président du Sénat, alors qu’un Vice-Président est nommé par le Président élu, ainsi que la fonction du Vice-Président en charge du Conseil des Ministres en lieu et place du Premier ministre. Il a également évoqué la présence du Ministre de la Justice au sein du Conseil Supérieur de la Magistrature.Sur la question des conflits fonciers, Me OBAME SIMA a apporté un soutien ferme à la disposition stipulant que le titre foncier est inattaquable, insistant sur l’importance de cette mesure pour la stabilité juridique. Concernant les discriminations, il a rappelé que le Gabon, signataire de nombreuses conventions internationales, doit veiller à les respecter pour éviter des concepts dangereux comme la “gabonité”, qu’il considère comme contraires aux valeurs et coutumes du pays et potentiellement déstabilisateurs.
Me OBAME SIMA a également plaidé pour que la justice soit laissée libre d’exercer son rôle en toute indépendance, soulignant que “aucun texte, aussi fondamental soit-il, ne peut à lui seul garantir le développement d’un pays.”En conclusion, le Bâtonnier a exhorté les parlementaires à respecter scrupuleusement les recommandations issues du dernier dialogue national inclusif. “Il vous incombe désormais la lourde responsabilité de donner au peuple gabonais une constitution solide, socle de notre vivre-ensemble,” a-t-il déclaré.
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